FRATERNITÉ

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Journée du vivre-ensembleCinq propositions après le premier Baromètre de la fraternité
Par Ilham Mraizika - publié le 20/06/2018

Le 16 mai dernier a été célébrée la première édition de la Journée internationale du vivre-ensemble en paix, un projet porté par le cheikh Khaled Bentounès, guide spirituel de la confrérie soufie Alâwiyya. Un collectif d’associations françaises a décidé à cette occasion de créer un nouvel instrument de mesure : le Baromètre de la fraternité, assorti de cinq propositions pour améliorer la cohésion en France.

© Unsplash
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Au fond d'une petite cour du 11e arrondissement de Paris, la plate-forme collaborative Kawaa fait figure de creuset du monde associatif. Ce tiers-lieu inclusif accueille quotidiennement différentes associations, bénévoles, réfugiés ou simples curieux. Après les attentats de 2015, douze de ces organisations ont décidé de créer un collectif autour d'une valeur qui leur est chère : la fraternité. C’est ainsi qu’est né le Labo de la Fraternité. « Nous souhaitons une fraternité concrète, une fraternité quotidienne et non plus uniquement inscrite sur le fronton d'une mairie », explique Radia Bakkouch, présidente de l'association Coexister. Considérée comme le « parent pauvre de la devise républicaine », la fraternité fera dorénavant l’objet d’études afin de rendre compte de l'état de la cohésion en France et surtout d'adapter les solutions et les actions.

Devant les conclusions de ce premier Baromètre (réalisé par Opinion Way auprès de 1024 personnes), les différentes associations – dont Coexister, Unis-Cité, la Fabrique Spinoza, Singa ou le Pacte Civique – ont soumis cinq propositions concrètes aux différentes autorités publiques concernées.



1 - Instaurer une Journée nationale de la fraternité chaque 16 mai

Tandis que l'ONU a reconnu officiellement le 16 mai Journée internationale du vivre-ensemble en paix, les différents acteurs du Labo souhaitent, chaque année, célébrer la diversité française, mais également rendre compte des évolutions grâce au Baromètre. « Nous devons faire de ce jour un vrai rendez-vous annuel », insiste Radia Bakkouch. Les Canadiens ont célébré le 16 mai en grande pompe. L'hôtel de ville de Montréal était notamment illuminé en bleu comme gage d'engagement. En France, cette journée a été peu médiatisée. « L'appareil politique ne s'en est pas encore emparé comme instrument de la cohésion nationale, explique la présidente de Coexister. Voilà pourquoi le poids est moindre par rapport à d'autres pays. »



2 - Faire du service civique une école de la fraternité

Parmi ce collectif figure l'association Unis-Cité, précurseur du service civique en France. Romain Slitine, directeur de l'association, estime que le service civique est formateur, et surtout fédérateur pour les jeunes. Le fait de travailler en groupe durant six à douze mois leur permet de prendre conscience de cette diversité et surtout de la vivre au quotidien. « C'est à cet âge que le travail est important, le service civique peut devenir une véritable école de la fraternité », assure-t-il au vu des différentes expériences vécues à Unis-Cité. En 2017, plus de 200 000 jeunes auraient effectué un service civique.

Ces propos semblent faire écho à la proposition du président Emmanuel Macron lors de sa campagne présidentielle en 2017, et notamment à un tweet publié le 30 janvier dernier : « Le service national universel sera une école de la fraternité. Il s'agit de donner à notre jeunesse la possibilité de se réunir autour d'un enjeu commun en abattant toutes les barrières sociales. » Le candidat souhaitait alors instaurer un « service national universel » pour les jeunes de 18 à 21 ans. À la suite d’un rapport remis en avril dernier, le gouvernement estime ce service difficilement réalisable.



3 - Débattre de la fraternité et en faire un critère d'évaluation des politiques

Après les différents événements survenus en France ces dernières années, les associations ont estimé nécessaire de discuter, à l’échelle nationale, de la fraternité. Selon elles, l'État et les organismes publics quels qu'ils soient ont un rôle à jouer. Éric Thuillez, délégué général du Pacte Civique, considère que la France « est à la croisée des chemins. D'un côté les Français sont proches du repli, de l'autre, ils expriment le besoin d'actions positives ». Le débat citoyen, grâce à la création d'États généraux, permettrait à chacun de s'exprimer. En outre, les associations souhaitent que « la fraternité devienne un critère de mesure de l'efficacité des politiques et des services publics » . La création d'un ministère dédié à la fraternité est l'un des points clés de cette proposition.



4 - Infuser l'éducation – formelle et informelle – pour qu'elle favorise le vivre-ensemble

Mise en place depuis la rentrée 2015 grâce à la loi du 8 juillet 2013, l'instruction morale et civique est obligatoire dans les écoles françaises. Mais les associations estiment que ces enseignements sont insuffisants. Kévin André, président et fondateur de Kawaa, déplore le manque de formation des enseignants : « La réalité est que les enseignants ne savent pas faire et ont parfois peur de faire. L'éducation populaire joue le rôle de l'éducation dite formelle. La formation des professeurs est essentielle. Des cours de débat devraient être mis en place afin de permettre aux élèves d'exprimer leur point de vue et d'entretenir leur capacité d'empathie. » Le collectif souhaite, à travers cette proposition, donner de bons outils à ces jeunes –certains étant majeurs –, afin de favoriser leur avenir.



5 - Encourager les citoyens à agir de manière fraternelle

Certains chiffres du Baromètre sont alarmants : plus de 50 % des sondés estiment avoir autant, voire moins de chance que les réfugiés, tandis que 69 % estiment que la diversité peut être source de tensions. Face à cette réalité, le collectif propose deux solutions. Tout d'abord, la création d'un label qui permettrait de recenser tous les tiers-lieux de fraternité tels que cafés, restaurants ou bars. Certains membres se sont également attardés sur les transports en commun, qui selon eux, seraient des lieux neutres et de diversité. La défiscalisation de l'hébergement de personnes réfugiées pour les familles accueillantes – proposition émise au sein du rapport Taché remis au ministre de l'Intérieur en février dernier – est également une proposition phare du collectif. «D'après certaines études économiques, l'accueil des réfugiés par les particuliers coûterait moins cher à l'État à court terme car il n'a pas d'hébergement à payer. À long terme, il est également gagnant. Les capacités d'inclusion sont décuplées : au sein d'une famille, les réfugiés parleront beaucoup plus rapidement français, feront des études, trouveront donc rapidement du travail et in fine, deviendront des contribuables», conclut David Robert, directeur général de Singa France


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