Tunisie et liberté d'expression

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yacoub
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Re: Tunisie et liberté d'expression

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QU'EST-CE-QU'ON N'A PAS ENCORE VU DANS CE PAYS ? HONTE À CE PÈRE ET HONTE À CETTE JUSTICE
Une jeune fille de 19 ans Nouhe Bchiny a été interné par la force à l'hôpital psychiatrique Razi et devinez la raison , vous n'allez pas le croire !
Parcequ'elle était athée et son père un salafiste qui a porté plainte contre elle l'accusait d'être mentalement instable avec des idées suicidaires. Le procureur n'a trouvé de génie que d'ordonner son internement avec les fous.
Voici ce que cette jeune fille a écrit : « Dans notre pays, l’irréligiosité et l’athéisme sont des maladies psychiques. Le camping et le travail associatif sont des symptômes suicidaires. Le tatouage, les cheveux rouges et le « Side-Shave » sont synonyme de satanisme.
Hier je me suis retrouvé enchaînée et amenée à l’hôpital psychiatrique Razi contre ma volonté, parce mon père a porté plainte contre moi, sous prétexte que je suis mentalement instable et que j’ai des idées suicidaires.
Suite à l’ordre émis par le procureur de la République, j’ai été appréhendée et ce jeudi marque ma deuxième journée au service des maladies mentales et neurologiques intraitables, Omrane B à l’hôpital Razi », a écrit Nouhe. ‘Tu n’as pas le droit de garder tes affaires personnelles et même mon téléphone portable, j’ai du le dissimuler dans mon soutien. Il y a des gens enchaînés, une situation catastrophique!’ (source Webdo.tn)

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Re: Tunisie et liberté d'expression

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Yadh Ben Achour répond à ses détracteurs : Ni élection, ni présence, ni vote…
Yadh Ben Achour répond à ses détracteurs : Ni élection, ni présence, ni vote…

Le Pr Yadh Ben Achour a-t-il « voté au nom de la Tunisie, en faveur du représentant d’Israel, Yuval Shani, pour la présidence du Comité des droits de l’homme » de l’ONU ? L’accusation, guère avérée et largement orchestrée à travers les réseaux sociaux est aussi grave que lourde. Amorale en plus. Ce qui l’obère davantage, c’est l’absence de toute vérification même par ceux qui l'ont partagée, et la volonté manifeste de ses auteurs de nuire à la réputation au professeur Ben Achour. Ancien Doyen de la Faculté des Sciences juridiques de Tunis, auréolé de nombreux doctorats honoris causa et il a été président au lendemain du 14 janvier 2011, de la Haute instance (*) qui a fondé la transition politique jusqu’aux élections de la Constituante, le 23 octobre 2011. Ses ouvrages et son engagement en faveur des droits et libertés font référence. Sans pour autant le mettre à l’abri des cabales.

Qu’en est-il au juste ? Beaucoup de contre-vérités, comme nous le confirme le professeur Yadh Ben Achour, depuis Genève, où il participe actuellement aux travaux du Comité. Ni élection, ni présence le 2 juillet et participation au vote, ni vote en faveur : la vérité est autre. Plus encore, les membres du Comité siègent en tant qu’experts indépendants et non de représentants de leur Etat.

Explications.
Le contexte

L’actuel président du comité des droits de l’homme, Yuji Iwasawa, de nationalité japonaise, a été élu le 22 juin dernier par le Conseil de Sécurité comme juge à la Cour internationale de Justice. A titre intérimaire, l’un des vice présidents du comité des droits de l’homme, M. Yuval Shani, de nationalité Israélienne, a été désigné pour le remplacer comme président du comité, pour les deux prochaines sessions, celle d’octobre 2018 et celle de mars 2019, en attendant qu’un nouveau président du comité soit élu en mars 2019. Cette désignation a eu lieu le 2 juillet, au cours de la première journée de la 123 ème session du comité des droits de l’homme.
Les précisions irréfutables

Tout d’abord, il ne s’agit nullement d’une élection du président du comité des droits de l’homme. Il n’y a jamais eu de vote.
Deuxièmement, cette désignation est provisoire et ne vaut que pour les deux prochaines sessions du comité.
Troisièmement, Yuval Shani, s’était présenté en 2016 contre Iwasawa aux dernières élections et n’a pas été élu. Et au cours de ces élections, j’avais participé au vote et j’avais voté contre lui, au profit de Iwasawa
Quatrièmement, le 2 juillet 2018, je n’étais même pas présent puisque je suis arrivé au comité avec deux journées de retard, le 4 juillet. Le 2 juillet, j’étais encore à Abidjan.

Cinquièmement, au comité des droits de l’homme nous ne siégeons nullement comme représentants de l’État. Nous sommes élus par l’assemblée générale des Nations unies, mais nous siégeons en tant qu’experts indépendants.


(*) La Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique

http://www.leaders.com.tn/article/25107 ... ce-ni-vote
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Re: Tunisie et liberté d'expression

Message non lu par yacoub »

Tunisie : les discriminations envers les Amazighs persistent
16 août 2018 à 16h43 | Par Syrine Attia
Mis à jour le 17 août 2018 à 10h26
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Depuis quelques semaines, le refus de la mairie de Sfax d'enregistrer un prénom amazigh indigne les associations amazighs. La lutte pour la reconnaissance de l'amazighité, apparue après la révolution, a toujours du mal à prospérer en Tunisie.

« Massin », prénom d’un roi berbère, est devenu ces derniers jours celui de la cause amazigh en Tunisie. Depuis le 27 juillet, les parents d’un nouveau-né se battent pour le déclarer sous ce prénom auprès de la mairie de Sfax (est du pays), sans y parvenir.

La cause ? Une circulaire du ministère de la Justice, qui interdit depuis 1965 l’enregistrement de prénoms non arabes sur le registre d’état civil.

Toutefois, cette circulaire n’a pas toujours été respectée et de nombreux prénoms européens, turcs ou persans ont souvent été acceptés par l’État tunisien. Nissan, Céline, Gisèle ou encore Haylan sont des prénoms que l’on retrouve désormais parmi ceux des nouveaux-nés tunisiens. C’est pour cela que les parents du petit « Massin » voient dans ce refus une loi sélective et une discrimination ciblant spécifiquement les prénoms et la culture amazigh. Une discrimination qui est aujourd’hui contraire à la Constitution de 2014, qui inscrit le respect des droits culturels et des libertés individuelles.
En 2013, un enfant prénommé « Amazigh »

De son côté, le maire de la ville de Sfax, Mounir Elloumi, a déclaré début août au micro de Mosaïque FM qu’il ne s’agit que d’une application stricte de la loi. Il avoue notamment que la disposition a été relativement délaissée ces dernières années, mais qu’une note du ministère de l’Intérieur datant de 2013 a rappelé la nécessité de se conformer à cette fameuse circulaire.

Pourtant, lors de cette même année, un bras de fer similaire a opposé le gouvernement et les associations amazighs. Pendant une semaine, elles se sont battues pour faire inscrire un nouveau-né sous le prénom « Amazigh ». Un combat qui s’était soldé par une victoire.

Un précédent qui donne aux parents de l’enfant Massin, ainsi qu’aux associations qui les soutiennent, de l’espoir dans cette lutte. Au-delà de ce cas bien précis, ils œuvrent pour une suppression pure et simple de la circulaire qu’ils jugent contraire à la Constitution.
Discrimination envers les Amazighs

Parmi les pays du Maghreb, la Tunisie reste le pays qui offre le moins de reconnaissance culturelle pour la langue dans la construction identitaire. Il est également le pays le plus touché par le recul de la langue amazigh. Seulement 2 % de la population serait encore amazighophone contre 27 à 45 % au Maroc et 27,4 % en Algérie. Pourtant, la plupart des Tunisiens partagent des origines amazighs, mais celles-ci restent très peu revendiquées et même souvent méconnues par ceux qui les portent.

Cette méconnaissance est le résultat d’une politique de marginalisation de la culture amazigh, opérée depuis la prise de pouvoir de Habib Bourguiba en 1957. Le premier président de la République tunisienne voyait dans la culture amazigh un obstacle à la modernité qu’il voulait ériger. « Ses actions ne visaient pas la berbérité en tant que telle, le principal but de Bourguiba était de lutter contre le sous-développement. C’est dans ce sens qu’il a vidé des villages amazighophones situés en hauteur pour en faire des villages de plaines et qu’il a œuvré à l’accélération de l’urbanisation », explique Stéphanie Pouessel, chercheuse à l’Institut de recherche sur le Maghreb contemporain. « Le recul de la langue amazigh est aussi le résultat de la large campagne d’alphabétisation qu’il a menée », continue-t-elle.

L’arrivée de Ben Ali au pouvoir en 1987 n’a fait que creuser davantage cette discrimination. En 2009, un comité de l’ONU sur l’élimination des discriminations raciales avait même fait part de ses inquiétudes concernant le comportement des autorités tunisiennes à l’égard des Amazighs. « Les Amazighs sont empêchés de préserver et d’exprimer leur identité culturelle et linguistique en Tunisie », affirme le rapport. « Ils n’ont pas le droit de créer des associations à caractère social ou culturel », continue-t-il.

Ces discriminations, d’après Stéphanie Pouessel, n’étaient pas spécifiques aux Berbères tunisiens et opéraient dans un contexte plus large de limitation des libertés individuelles et associatives.
L’après-révolution

La première association de défense de la culture amazigh n’a vu le jour qu’après la révolution. L’Association tunisienne de la culture amazigh, créée en 2011 et présidée par Khadija Ben Saidane, veut alors apporter une nouvelle réflexion sur l’identité tunisienne et sur ce qui la définit.

D’autres associations ont suivi le mouvement, toutes revendiquent une meilleure visibilité de la culture amazigh et une meilleure protection de son patrimoine, notamment à travers l’enseignement de la langue et le développement durable des régions amazighs qui sont montagneuses et abandonnées.

La révolution de 2011 a également marqué les premiers pas de la médiatisation de la question berbère. Mais au niveau politique, les choses sont toujours bloquées. Le ministre de la Culture de 2011 à 2014, Mehdi Mabrouk, avait ainsi déclaré que l’amazighité est « exogène à la Tunisie ». Il avait notamment refusé la création d’un centre culturel amazigh à Tunis et avait proposé qu’il soit plutôt installé dans le sud. Un projet qui n’a jamais vu le jour.

L’ex-ministre des Affaires étrangères, Rafik Abdessalem, a quant à lui refusé en 2012, aux côtés de ses homologues algérien et libyen, le changement de dénomination du Maghreb arabe au profit de celle d’Union maghrébine proposé par le Maroc, en arguant que le Maghreb était arabe d’un point de vue « culturel, civilisationnel et géographique ».

Les Amazighs ne sont considérés que comme une minorité parmi les autres minorités

Minorité

Après les élections de 2014, les politiques ont également continué de considérer la question berbère comme une question secondaire.

« Leur reconnaissance ne se fait que du bout des lèvres », déplore Emmanuel Précourt Senécal, étudiant-chercheur à l’Université McGill (Montréal) en anthropologie et ethnologie politique et travaillant sur les enjeux amazighs en Tunisie. D’après lui, la Constitution elle-même inscrit dans son premier article la Tunisie comme étant un pays arabo-musulman et rien d’autre. « Les Amazighs ne sont considérés que comme une minorité parmi les autres minorités, ils ne sont que rarement nommés spécifiquement », analyse-t-il.

Selon le chercheur, les revendications des Amazighs en Tunisie prennent principalement trois formes : la reconnaissance d’une identité amazigh tunisienne, le soutien de l’État à l’éducation et à la préservation de la culture et l’alignement de la politique internationale tunisienne sur un axe nord-africain.

« L’amazighité, ce n’est pas une minorité qui parle. L’amazighité, c’est l’identité même du Grand Maghreb », souligne d’ailleurs Maha Jouni, une militante de la cause.
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