Ouvalmonde a écrit :Désolé mais ça ne prend pas.
Il ne s'agit pas de "prendre" ou pas. Tu poses une question sur les processus psychologiques de cet homme. Je te donne la réponse la plus probable parce que la plus simple et conventionnelle.
Ouvalmonde a écrit :C'est d'ailleurs drôle, car je ne suis pas certain que tu aies remarqué l'espèce de projection que tu as faite de ta manière de commenter la vidéo sur la manière que tu prêtes à cet homme d'appliquer la sentence.
Pas dut tout. Cet homme, comme la majorité des hommes, est un boucher. C'est-à-dire que la conformité de son plaisir avec ses critères éthiques, loin de le déranger, le dédouane. Pour ma part, je fonctionne différemment, puisque c'est ce qui me bloquerait. Je suis sadique et trouve mon plaisir à susciter chez l'autre la douleur dans l'idée que c'est un acte qui ne m'est pas naturel, qui ne reflète pas ce que je suis fondamentalement, et qui me relie à ma victime (consentante ou non) par un effort de ma volonté. Je ne fais pas les choses parce qu'elles me semblent "plaisantes et justes". Elles me semblent plaisantes quand elles sont injustes. Et si elles sont justes, si je fais mon devoir, c'est toujours récalcitrant et contraint par des forces supérieures à la mienne. Je ne suis pas sûr que tu comprennes tout ce que j'écris, mais puisque tu prétendais me connaître suffisamment en profondeur pour savoir ce que je peux "projeter" de moi exactement sur les autres, je me suis dit qu'il serait amusant que tu me connaisses vraiment. Ce qui me fait bander, moi, c'est l'idéal inaccessible de l'acte gratuit. Là où se trouvent la justice, la rigueur éthique, ou mon obligation, je ne peux trouver de plaisir, érotique en particulier. Je suis ce qu'on appelle un transgressif. Le Monsieur sur la vidéo est un extrémiste religieux, c'est-à-dire mon opposé exact. Je bande quand je viole mes principes, ma compassion et ma tendresse naturelles, et que je subordonne mon système éthique à mon désir immédiat. Le Monsieur de la vidéo, inversement, bande quand sa religion et ses principes lui en donnent le droit. C'est ce que j'appelle un boucher, ou un mouton (parce que de nos jours, les moutons sont cannibales). C'est le "viandard de base", celui qui compose le gros des effectifs de toutes les religions, de toutes les armées, hypocrite et veule, qui attend qu'on lui donne l'occasion de prendre son pied et de dire "C'est pas par plaisir, c'est ce qu'il fallait faire". Moi, je suis quelqu'un de franc : ce que j'aime au contraire, c'est trouver mon plaisir dans l'interdit, dans ce qui n'est pas attendu de moi, dans ce qui me choque et me touche humainement.
Ouvalmonde a écrit :Franchement, j'ai presque l'impression que tu l'as fait exprès, comme une figure de style.
C'est que tu ne comprends pas encore grand-chose. Ca viendra, avec le temps ...