L’Arabie saoudite élue au conseil de l’ONU pour l’égalité de

Actualités dans le monde, Débats politiques et économiques intérieurs et internationaux - Opposition - Partis politiques - Leaders politique - Pouvoirs économiques.
Avatar de l’utilisateur
yacoub
Être-soi-meme
Être-soi-meme
Messages : 21935
Inscription : jeu. 10 nov. 2005 08:00
Twitter : Paradis d'Allah au milieu des houris
Contact :
Status : Hors-ligne

Re: L’Arabie saoudite élue au conseil de l’ONU pour l’égalité de

Message non lu par yacoub »

Magnifique témoignage d’une ex-musulmane saoudienne

Magnifique témoignage d’une ex-musulmane saoudienne

 Waleed Al- Husseini

Magnifique témoignage sous forme de rêve d’une saoudienne ex musulmane, voilà les réfugiées que nous devons accueillir et protéger.
Leur rêve est simple, rêve de femme vivant dans une démocratie où l’égalité en droit des sexes n’est pas un vain mot, bravo Mademoiselle, vous êtes des nôtres et vous méritez d’acquérir la nationalité allemande ou française par votre lucidité, vous êtes un exemple pour nos petites snobs qui se voilent chez nous savoir ce que ça représente vraiment

Je rêve de pouvoir un jour me ballader dans les rues, en laissant mes cheveux se déposer librement sur mes épaules dénudées et hâlées par le soleil au gré du vent.
Je rêve encore de pouvoir un jour me ballader aussi, mais seule,ou non.
Sans me soucier où je vais ni comment ni pourquoi.
Sans être attendue ou avoir à cacher mon corps, cet étrange objet à la fois de fascination et de répugnance, sous une prison de tissus pour le protéger de la faiblesse des hommes.

Mon corps... je rêve de pouvoir l'habiller de toutes les couleurs de l'arc-en ciel, de colorer mes paupières et mes lèvres selon mon humeur...et au grand jour.
De porter des vêtements courts,longs de toutes les matières et de tous les styles possible...et même pourquoi pas créer le miens!
Je rêve de pouvoir chanter, danser,rire,penser, m'exprimer en somme! où et comme bon me semble.


Je rêve de conduire ma propre voiture sans avoir à me justifier,ni être accompagnée.
Je rêve de pouvoir dire "je ne crois pas en Dieu "en ne sucitant de la part de mon auditeur rien d'autre que de l'étonnement ou de la simple curiosité.

Je rêve de pouvoir échanger avec vous à la terrasse d'un café.
De vous dire que ce rêve qui vous semble si banal, pour le réaliser, j'ai dû fuire mon pays,l'Arabie Saoudite.
Car en effet, là bas rien de tout cela n'est possible quand on renie sa foi , que l'on deviens Athée, et surtout :quand on est une femme.
que j'ai dû rompre avec mes racines, ma famille, qui aurait denoncer mon choix aux autorités.

Pour réaliser mon rêve, j'ai traversé la mer au péril de ma vie pour gagner la Turquie puis l'Europe .

J ai dormi dans un camps de réfugiés en Allemagne.
Des fugitifs,comme moi. Là encore, mon rêve n'était pas encore devenu réel. Un jour que je voulais prendre le soleil, j 'ai voulu étendre mes jambes sur une serviette de bain mais...le chef du camps m'en a dissuader vivement pour ne pas offenser le regard des musulmans à la vue d'une partie dénudée du corps de la femme...!

Puis j'ai enfin réaliser mon rêve. Ce rêve est plus qu' un nom, c est une bouffée d'oxygène, une renaissance : ce rêve,c'est La Liberté.

Je m'appelle Rana Ahmad, je suis ex-musulmane, et aujourd'hui je suis Libre.
Aujourd'hui j'ai un autre rêve: que dans mon pays plus jamais personne n'ait besoin de le fuir pour le réaliser.

PAR:Alice Karmer.


titre
Avatar de l’utilisateur
yacoub
Être-soi-meme
Être-soi-meme
Messages : 21935
Inscription : jeu. 10 nov. 2005 08:00
Twitter : Paradis d'Allah au milieu des houris
Contact :
Status : Hors-ligne

Re: L’Arabie saoudite élue au conseil de l’ONU pour l’égalité de

Message non lu par yacoub »

UN MODÈLE ISLAMISTE

Ce que réservent les Saoudiens
Par Kamel LAKHDAR-CHAOUCHE - Samedi 09 Juillet 2016 00:00
Image

Son modèle de pensée est le néant, car il triche avec le cœur du croyant
L'Union soviétique avait voulu un monde égalitaire et juste où le prolétaire, selon les théories de Karl Marx, se libérerait des chaînes de l'oppression en accédant à une société sans classes, sans division, le plus bel espoir pour le genre humain.
Pour cela, elle a exporté son modèle de pensée en Europe de l'Est principalement et ailleurs bien entendu, elle a réussi à former un bloc contre le puissant Oncle Sam. Le géant américain, lui, promulguait la compétition et le profit devenait une divinité dans un monde où la consommation est encouragée à l' extrême. Deux modèles de société se sont opposés, l'un ayant pour but une société égalitaire, l'autre axé sur la consommation, le profit et la production massive. Tous deux ayant pour soucis le développement du genre humain. L'Arabie saoudite émerge soudain à coup de pétrodollars avec l'ambition de distribuer elle aussi son modèle de pensée, mais le sien n'est que destruction et néant. Son modèle de pensée est le néant, car il triche avec le cœur du croyant. Par le biais de la ferveur pour la religion, elle a trouvé une facilité inégalable pour s'ingérer dans tous les pays arabo-musulmans et maghrébins. On assiste à des actions volontaires de déstabilisation créées par des forces étrangères, particulièrement dans des pays qui possèdent des richesses naturelles ou des positions géostratégiques favorables aux intérêts américains et leurs alliés. Lorsque ces pays sont récalcitrants, alors il faut les détruire de l'intérieur, on leur injecte le venin islamiste. L'Arabie saoudite veut un Monde arabe et maghrébin à genoux et servile. Elle ne soutient ni l'homme arabe ni le musulman ni les pouvoirs respectifs des pays où celui-ci réside. On en est réduit à jeter un regard circonspect sur la conscience et les responsabilités de l'Otan et de l'Occident dans la gestion de son «enfant illégitime», qu'elle même regarde avec horreur. L'Arabie saoudite et le Qatar envahissent le monde par un autre modèle où les capacités humaines sont dénigrées. L'homme devient un simple objet puisqu'on ne lui reconnaît qu'un seul devoir, l'obéissance à Dieu, on lui nie sa volonté de pensée et de développement. On réduit la femme à une simple génitrice ou juste un objet de joie. Les femmes d'un autre ordre, et d'une autre condition ont pourtant le droit à toutes les joies et turpitudes puisque, la sœur du roi Abdellah, une mauvaise cliente des Salons et magasins de luxe à Paris, a fait périodiquement jaser les médias français. «Les ardoises salées de la princesse saoudienne Mah al-Sudaïri», titrait la presse française.
L'imprégnation islamiste en Algérie L'Arabie saoudite et le Qatar acceptent le développement, mais il ne doit être réservé qu'à leurs rares familles dirigeantes. On a vu en Algérie le financement opaque de plusieurs chaînes de télévision aux programmes médiocres, voire abrutissants et aux idéologies moyenâgeuses qui répandent des préceptes violents et rétrogrades. Chaque pays arabe tient en son sein désormais, ce venin destructeur, il est trouble mais terrible. La décennie noire nous a montré la fureur et la haine que le terrorisme islamiste engendre, mais le calme revenu, le venin reste en nous comme un anticorps, il se décuple facilement et son désir reste le même, mettre le monde arabo musulman à feu et à sang sur la voie du néant. L'armée américaine qui a terrassé la solide armée de Saddam Hussein, une des plus fortes du Monde arabe en 2003 est incapable de contenir quelques milliers de voyous autoproclamés représentants de l'Etat islamique. Ceci est une blague stupéfiante et ne leurre plus grand-monde... Tous ces conflits sont exacerbées par des tensions internes préexistantes à l'arrivée de l'islamisme et elles se nourrissent des dissensions internes. Les peuples opprimes et désillusionnés adhèrent plus facilement aux idéaux islamistes. Et pour contrer cela, seule l'émergence d'une autre voie peut être la solution, l'intellectuel joue alors un rôle majeur, et il doit être protégé et encourager à remplir sa fonction. Seule l'élite intellectuelle peut aider le peuple à s'engager dans une autre formation autre que l'islamisme. Les écrivains, penseurs et autres acteurs intellectuels doivent être aussi protégés que nos réserves en hydrocarbures car ils sont le moteur central du renouveau social.
Le rôle de l'intellectuel Ces forces intellectuelles doivent être encouragées à promulguer la réflexion tout comme les islamistes déversent leur prosélytisme haineux. La peine doit être exemplaire contre quiconque s'attaque aux instruments de la réflexion nationale, s'attaquer à un intellectuel revient à faire le jeu destructeur qui sert les intérêts américains. Les charlatans en tout genre nous déversent leur»science» par le biais de médias au financement douteux.



Les Algériens sont terrassés par des interprétations absurdes, voire cocasses d'un islam défiguré par des vaniteux aux ambitions très sombres tel qu'Abdelfatah Hamadache qui déclare «nous voulons un État islamique».

Cela n'est-il pas un appel ouvert à l'ingérence de l'Otan? Il invite l'Algérie à goûter au wahhabisme que l'Arabie saoudite est si désespérée de nous écouler.



Le peuple algérien est sollicité à tourner le dos aux grandeurs du progrès, de la technologie et de la modernisation. On lui inflige des leçons grotesques pour qu'il ignore les forces progressistes qui ne rêvent que de bâtir une Algérie sereine, orientée vers le développement en accord avec les exigences de son temps. Il y a une volonté certaine de cette main étrangère bien souvent remise en doute et qui tourne au ridicule, cette fois, elle est réelle, et elle est évidente. L'ennemi extérieur est aux portes et nul ne peut l'ignorer. Entouré par des foyers de tensions régionaux aux fumées islamistes, au feu des puissances étrangères, l'Algérie doit par conséquent donner l'exemple d'intransigeance. Le pays s'est acquitté du prix fort durant la décennie noire.



L'Occident doit cesser de feindre l'incompréhension.



L'homme arabe et maghrébin ne rêve que de liberté, d'égalité et de justice, tous ces tumultes ne sont que des trompe-l’œil. Les promesses de récompenses de l'islamisme ne se trouvent pas dans l'Au-delà, l'intellectuel, lui, prêche la quête de l'épanouissement de l'homme et de la femme dans ce triste bas- monde, il n'attend pas la mort. La plus urgente des priorités est de protéger et d'encourager cette autre voie progressiste qui seule pourra offrir la solution, et anéantir le monstre islamiste.
Avatar de l’utilisateur
yacoub
Être-soi-meme
Être-soi-meme
Messages : 21935
Inscription : jeu. 10 nov. 2005 08:00
Twitter : Paradis d'Allah au milieu des houris
Contact :
Status : Hors-ligne

Re: L’Arabie saoudite élue au conseil de l’ONU pour l’égalité de

Message non lu par yacoub »

Une femme décapitée en pleine rue à la Mecque (Attention images choquantes)


Une femme décapitée en pleine rue à la Mecque (Attention images choquantes)


Image

Une femme décapitée en pleine rue à la Mecque (Attention images choquantes)
Ces images, tournées discrètement, montrent l’exécution en public d’une femme dans les rues de la Mecque, lundi. Retirée de YouTube, la vidéo continue de circuler sur d’autres sites. France 24 a décidé de n’en publier que des captures d’écran. Laila Bint Abdul Muttalib Basim, birmane, vivait en Arabie saoudite. La justice du pays l’a jugée coupable d’avoir sexuellement abusé de sa belle-fille de sept ans et de l’avoir tuée.

ATTENTION : les images qui suivent dans la vidéo peuvent être choquantes. Personnes sensibles et mineurs , s’abstenir .
Avatar de l’utilisateur
omar
Sergent Virtuel
Sergent Virtuel
Messages : 509
Inscription : mar. 4 mars 2014 12:02
Status : Hors-ligne

Re: L’Arabie saoudite élue au conseil de l’ONU pour l’égalité de

Message non lu par omar »

Ils font honte à l'humanité toute entière
«L'Occident n'oppose aucune idéologie à l'islamisme, sinon celle de l'argent»
Avatar de l’utilisateur
yacoub
Être-soi-meme
Être-soi-meme
Messages : 21935
Inscription : jeu. 10 nov. 2005 08:00
Twitter : Paradis d'Allah au milieu des houris
Contact :
Status : Hors-ligne

Re: L’Arabie saoudite élue au conseil de l’ONU pour l’égalité de

Message non lu par yacoub »

http://www.medias-presse.info/fiasco-mi ... oday/57758

« Fiasco militaire US majeur » en Irak, dissimulé mais révélé par « Veterans Today »
Emilie Defresne / on 9 juillet 2016 at 21 h 07 min /

Image

« 80 soldats de la «Nouvelle armée syrienne » Tués dans une embuscade de l’EI, des Américains capturés tandis qu’une dissimulation militaire de grande ampleur est en cours ». C’est ainsi que Veterans Today résume une étrange affaire qui s’est déroulée le 30 juin et qui démontre une fois de plus le rôle très ambigu mené par les USA concernant l’Etat islamique. Barack Obama est directement mis en cause dans cet article.

Article intégral :

La seconde histoire est un désastre américain, gardé secret, une opération bâclée à la frontière irako-syrienne qui représente un type de défaillance de l’intelligence facile à prédire quand des alliés comme Israël, la Turquie, la Jordanie et l’Arabie Saoudite, qui ont tous pris part à la planification, sont profondément investis dans un échec américain. Nous commençons.

Une opération spéciale aéroportée britannique et américaine a été menée non loin de la frontière entre la Syrie et l’Irak, au confluent de l’Euphrate, qui a très mal tournée. Les « techniciens » Américains et britanniques qui encadraient l’opération ont été capturés, ainsi que des conseillers jordaniens et 20 survivants de la Nouvelle Armée Syrienne formée par les USA, dont l’unité a été pratiquement anéantie au cours de cette opération bâclée.

Image

Une unité de la Nouvelle Armée Syrienne formée par les USA a été éliminée lors d’une attaque sur une piste agricole contrôlée par l’Etat islamique à al Bukamal, à une courte distance de la frontière irakienne et de la ville d’Al Qaim.

Nos sources qui ont assisté à la scène décrivent l’opération qui a commencé deux jours plus tôt. Les troupes de l’armée syrienne étaient parties deux jours plus tôt du centre de formation de la CIA situé à la frontière syro-jordanienne avec pour mission d’attaquer l’État islamique. Elles ont été rejointes par des conseillers d’opérations spéciales américains et britanniques, les forces spéciales de l’armée américaine et britannique SAS, qui avaient été parachutées juste avant l’attaque.

L’attaque a été menée à l’aube du 30 Juin par la Nouvelle Armée Syrienne qui devait s’emparer du petit aérodrome de Bukamal, une piste d’atterrissage agricole convertie en un centre de commandement souterrain de l’EI. L’attaque a été appuyée par des bombardements américains sur un certain nombre de «cibles» dans la région. Ensuite, les Américains ont largué des tracts informant les habitants de quitter la zone. Mais l’EI n’a pas laissé faire, ils étaient préparés.

La Nouvelle Armée Syrienne et leurs conseillers américains, britanniques et jordaniens pourraient confirmer que jusqu’à 400 combattants islamistes sont sortis des tunnels qui s’étendent tout le long de la frontière à Al Qaim en Irak, qui ont très rapidement neutralisé toute l’unité, prenant autant de prisonniers que possible.

En plus des prisonniers, l’EI a saisi l’ensemble du convoi de véhicules, ainsi que des radios et des armes. Un doute profond suivi d’une quasi-certitude s’est alors insinué au Pentagone suivant lequel les combattants islamistes, auteurs de ce coup, auraient été formés par des États-Unis et des conseillers britanniques. La rumeur rapporte qu’ils auraient été formés par L3 Corporation, Dyncorp et d’autres, au long, non pas de semaines mais d’années, sous le couvert de mettre sur pied des opérations spéciales de forces combinées pour protéger les États du Golfe. Les formateurs américains étaient payés 350k $ par an pour former une force qu’ils n’ont vu que deux fois, une fois lors de l’attaque de Benghazi et cette fois-ci, en qualité de cadres de l’État islamique.

Il ne devrait y avoir aucune surprise que de telles actions soient accomplies par l’EI, compte tenu du fait que leurs combattants ont été formés aux normes des Forces spéciales de l’armée des États-Unis, avec des dizaines de millions dépensés. Quant à savoir qui était politiquement derrière ce projet c’est une autre histoire. Aucun des fonds n’était américain, du moins pas officiellement. Veterans Today connaît ceux qui ont travaillé sur le projet, on leur offrait une si grande profusion d’argent qu’il était difficile de refuser.

Le effectifs frais émoulus de la formation ci-dessus décrite, ont effectué leur première mission à Benghazi contre l’EI, lors d’une opération combinée avec la CIA, et nos sources ici sont impeccables, avec des traîtres américains milliardaires pro-Israël. Nous pouvons maintenant clairement voir le rôle de trahison que la CIA a joué en Syrie et en Irak et ainsi mieux comprendre la «langue de bois» actuelle d’Erdogan et son fort désir d’obtenir le plus qu’il peut.

L’information sur cette débâcle a été totalement dissimulée, c’est un fiasco américain majeur et un énorme échec pour le président Obama. Tous ceux qui ont des renseignements sur le sujet ont été mis en garde et réduits au silence, c’est très grave. Source Veterans Today – Traduction: E. Defresne

Gordon Duff, l’auteur de cet article, est un Marine américain, vétéran de la guerre du Vietnam. Il gère la plus grande entreprise privée de renseignement du monde. Il est également rédacteur en chef de VT.

Depuis que les Russes sont intervenus en Syrie le 30 septembre 2015, les Américains dont la duplicité avec les islamistes devenait trop visible ont annoncé des opérations pour lutter contre l’État islamique, surtout après que les troupes islamistes qu’ils avaient formées aient grossi l’EI qu’ils prétendaient combattre, ainsi que Le porte-parole du Pentagone, Peter Cook, le déploraient en septembre 2015.

Depuis que l’alliance américaine intervient officiellement en Syrie, est apparue, sortie de nulle part apparemment, une Nouvelle Armée Syrienne, avec laquelle l’alliance américaine mène ses combats, pour faire pièce, semble-t-il, à la véritable armée syrienne loyaliste qui mène les combats en coordination avec la Russie. A présent le mystère, si mystère il y a eu, est éclairci : ce sont les Américains qui recrutent et forment les troupes de la Nouvelle Armée Syrienne, qui peut-être iront grossir un jour ou l’autre les troupes de l’État islamique, d’Al Nosra, ou d’un quelconque groupe islamiste, soit par incurie des recruteurs US, soit dans le but déterminé de contrer la véritable armée syrienne pour anéantir Bachar el-Assad et l’Etat syrien, comme ils ont déjà tenté de le faire.
Avatar de l’utilisateur
yacoub
Être-soi-meme
Être-soi-meme
Messages : 21935
Inscription : jeu. 10 nov. 2005 08:00
Twitter : Paradis d'Allah au milieu des houris
Contact :
Status : Hors-ligne

Re: L’Arabie saoudite élue au conseil de l’ONU pour l’égalité de

Message non lu par yacoub »

Il y a 57 pays d'islam ceux qui sont de charia dure comme l'Arabie, le Soudan, l'Afghanistan ont une police islamique appelé la commanderie du Bien et le pourchas du Mal.

Tous les musulmans qui boivent du vin ou s'habillent de façon non islamique sont punis sans pitié.

Il y a sur Youtube une femme décapitée par la police saoudienne pour port d'une burqa noire (islamiquement correct) mais un foulard rouge avec(non islamiquement correct).

Interdit aux sensibles.
https://youtu.be/sBOZTW7qhQM

https://youtu.be/sBOZTW7qhQM
Avatar de l’utilisateur
yacoub
Être-soi-meme
Être-soi-meme
Messages : 21935
Inscription : jeu. 10 nov. 2005 08:00
Twitter : Paradis d'Allah au milieu des houris
Contact :
Status : Hors-ligne

Re: L’Arabie saoudite élue au conseil de l’ONU pour l’égalité de

Message non lu par yacoub »

Arabistan. le "gang bang" de la princesse qatarie

Dans notre série "L'Islamiste ne pense qu'à ça !" , le journal britannique "Financial Times" a révélé un scandale de gros calibre. Lorsque les services de sécurité britanniques MI6 et Scotland Yard avaient fait irruption dans un appartement de Londres, ils ont trouvé la princesse qatarie en train d’avoir des relations sexuelles collectives avec sept étalons payés par la princesse.

Selon le journal, la police britannique a été surprise, lors du traçage d'un suspect dans un appartement qui appartient à la princesse du Qatar, de trouver la princesse en pleine activité sexuelle avec trois hommes Européens à l'intérieur de la chambre, tandis que quatre autres, y compris le suspect surveillé par la police, attendaient leur tour dans le couloir.

Pendant l'enquête, le suspect (un Saoudien) a admis que la princesse du Qatar, a appelé Sheikha Salwa, une fille de l'ancien Premier ministre Hamad bin Jassim bin Jabor Al Thani, et sœur du roi du Qatar, avait convenu avec lui par un intermédiaire, pour lui ramener des hommes ayant des "qualités physiques particulières" et qui ont une expérience reconnue et spécifique dans le sexe collectif (partouze) en échange de sommes colossales d'argent. La princesse du Qatar lui a demandé cette fois d'apporter six hommes à la fois, et lui a demandé de rester dans le hall de l'appartement jusqu'à ce qu'ils quittent, car la princesse avait peur de la violence possible de « ses étalons », qui, pour la plupart, viennent de la pègre londonienne [1]. En effet, "la pauvre" princesse avait auparavant subi des violences lors de ses précédentes partouzes grassement tarifées. Car Allah le miséricordieux, ayant donné de l’argent sans compter aux wahha-bites qataris et saoudiens, la Princesse a préféré acheter ses « houris mâles » tout de suite, sans attendre un futur paradis improbable, d’autant plus que, selon certaines lectures du Coran, si des dizaines de vierges houris sont prévues pour chaque terroriste islamiste mâle, rien n’est prévu pour ses pauvres femmes-esclaves.
princesses
Image

Image

Résultat de recherche d'images pour "princesse Salwa Qatar"
La "sheikha Salwa
Comme "l'habit ne fait pas le moine",
le voile peut cacher une gourgandine
En réponse aux questions de la Police, la princesse a dit qu’il ne s’agit pas de prostitution pour de l'argent, car, selon la loi britannique, payer de l'argent à des hommes pour avoir des relations sexuelles n’est pas interdit, alors que payer de l’argent pour avoir des relations sexuelles avec des femmes est interdit. Voyez comme cette princesse est sage et éduquée : elle évite d'embaucher des femmes pour son sexe, sachant que la loi britannique l'interdit.
Mais la police lui a rétorqué qu'il est interdit d'utiliser comme entremetteur un homme qui a un casier judiciaire, et que la prostitution masculine est tout aussi malvenue que la prostitution féminine.
C’est un agent de police initié qui a informé le Financial Times de cet incident et que, de toutes manières, et comme c’est souvent le cas avec les princes et princesses saoudiens et qataris, l'affaire a été promptement étouffée, d’autant plus que la princesse est titulaire d'un passeport diplomatique.
La police britannique a notifié l’incident à l'ambassade du Qatar, mais celle-ci ne s’est inquiétée que de la publication du scandale. Ainsi, l'ambassade du Qatar a offert au Financial Times 50 millions $ pour empêcher la publication du scandale, mais le journal a rejeté l'offre, et a publié les faits du cas ainsi que des photos de la princesse. Les Qataris se croyaient en Tunisie, où, pour cette somme, ils ont acheté l’État, et ses possessions, car dans ce pays, ce sont leurs Frères Musulmans qui commandent.

Source : Veterans ToDay et autres

[1] Le gang bang (dérivé de l'anglais gangbang) désigne ici une pratique orgiaque au sens de forme de sexualité de groupe librement consentie entre une femme et plusieurs hommes.
Avatar de l’utilisateur
yacoub
Être-soi-meme
Être-soi-meme
Messages : 21935
Inscription : jeu. 10 nov. 2005 08:00
Twitter : Paradis d'Allah au milieu des houris
Contact :
Status : Hors-ligne

Re: L’Arabie saoudite élue au conseil de l’ONU pour l’égalité de

Message non lu par yacoub »

:?

Il y avait avant l'islam, même en Arabie, des principautés juives et chrétiennes.

Alors si ce pays était chrétien, comment la Syrie, la Palestine, l'Irak, l'Egypte, l'Afrique du Nord, l'Espagne ne pouvaient pas connaitre le christianisme.
  • L'Arabie chrétienne
    Michele Piccirillo

    Professeur au Studium Biblicum Franciscanum

    Directeur du Musée du Studium Biblicum Franciscanum



    Bibliographie



    Ce titre un peu provocateur recouvre une réalité qui concerne plus spécialement les populations chrétiennes de la province romano-byzantine d'Arabie. Unité administrative située sur les frontières méridionales de l'Empire romain, l'Arabie naît par décision de l'empereur Trajan en 105-106 de notre ère, qui donne ordre au gouverneur de la Syrie Cornelio Palma d'annexer le territoire du royaume nabatéen de Pétra que les Romains appelaient « royaume arabe ». Ce changement apporta aux populations de la province la stabilité politique et une amélioration de la situation économique, grâce à la présence de l'armée romaine qui entreprit la construction de la Via Nova Traiana entre Eilat sur la mer Rouge et Bosra dans le Hauran, la nouvelle capitale administrative. Le long de la route se développa le réseau de défense romaine avec forts et tours, et les villes fleurirent : le port d'Eilat, Pétra, Augustopolis (à identifier avec Udru'), Kerak Moba, Madaba, Esbous, Philadelphie-Amman, Jerash, Adraa et Bosra et bien d'autres centres mineurs. Dans la province on assista à une sédentarisation massive des familles semi-nomades qui vivaient en marge de la ville, donnant vie à de nouveaux villages qui connurent leur extension maximale à la période byzantine.

    La diffusion précoce du christianisme

    Prêché dans la province voisine de Palestine dont le territoire s'étendait aussi en Pérée à l'est du fleuve Jourdain, de la mer Morte et de la vallée de l'Araba, région fréquentée, selon le récit évangélique, par Jean-Baptiste et par Jésus (Évangile de Jean 1, 28 ; 10, 40-42), le christianisme commença sa pénétration dans ces régions dès le premier siècle de l'ère chrétienne. Des Arabes sont mentionnés à Jérusalem parmi ceux que Pierre a convertis le jour de la Pentecôte (actes II, 11). L'apôtre Paul, qui fut converti sur la route de Damas, passa quelques années en Arabie (Lettre aux Galates 1, 15-17). Les premières communautés chrétiennes en Arabie abritaient en leur sein divers groupes hérétiques qui sont mentionnés par les auteurs ecclésiastiques du IVe et du Ve siècles : Épiphane évêque de Salamine, entre autres, rappelle les Sampsei et les Elchasaïtes « qui se trouvent aussi dans le pays des Moabites qui est voisin du fleuve Arnon, et d'autre part en Iturée et en Nabatéenne… ou en Arabie, au-delà de la mer Morte ».

    La communauté chrétienne de Bosra

    Au IIIe siècle une communauté chrétienne bien affirmée et de grande culture est attestée dans la métropole de Bosra. L'historien Eusèbe de Césarée écrit que le plus célèbre spécialiste chrétien de l'époque, Origène, fut invité en ville par le gouverneur de la province. Origène y fut appelé une seconde fois pour résoudre une question doctrinale qui était débattue avec l'évêque Bérylle qu'Eusèbe jugeait « de noble esprit » et que saint Jérôme classait parmi « les hommes illustres ». Il y retourna une troisième fois pour participer à un concile sur la doctrine et donner un avis éclairé. Le grand maître chrétien fut en relations épistolaires avec l'empereur Philippe l'Arabe, originaire de Shahba-Philippopolis, village au nord de Bosra, qu'Eusèbe considérait le premier empereur chrétien : « À Gordien, qui avait été à la tête de l'Empire romain durant six ans, succèdent Philippe et son fils Philippe. On raconte que celui-ci était chrétien, et qu'un jour – l'avant veille de Pâques – il voulut prendre part avec le peuple aux cérémonies religieuses qui avaient lieu dans l'église. Mais l'évêque du lieu ne lui permit pas d'y entrer, avant qu'il ne se fût confessé et ne se fût associé à la foule des pécheurs qui faisaient pénitence. S'il refusait de le faire, il ne l'introduirait en aucune manière à cause des nombreux péchés qu'il avait commis. On dit que le prince se soumit généreusement, démontrant ainsi concrètement son sentiment sincère et religieux de crainte de Dieu ». À l'époque de l'empereur Aurélien, Maxime, un autre évêque théologien de Bosra, participa activement aux conciles ecclésiastiques qui se tinrent en 263-64 et en 268.

    Les martyrs

    Durant les persécutions contre les chrétiens, la communauté de la province versa son tribut de sang. Nombre de ces martyrs restent anonymes : Eusèbe fait une vague allusion à « ceux qui tombent sous les armes comme cela se passe en Arabie ». Leur martyre était célébré le premier août par la communauté de Philadelphie-Amman. Nous connaissons cependant les noms de certains d'entre eux : Hadrien et Eubule, originaires de la Batanée, qui subirent le martyre à Césarée de Palestine ; Therenio et Inos à Bosra ; Zenon et Zena, Eliano, Théodore, Julien, Eobolo, Malkamon, Mokimos et Salaman à Philadelphie-Amman.

    Le triomphe du christianisme au IVe siècle

    Le premier village de la province entièrement chrétien est mentionné par Eusèbe au début du IVe siècle dans le territoire de Madaba : c'est Coraiatha, aujourd'hui Al-Qurayat. En ce qui concerne la diffusion du christianisme parmi les populations, le même Eusèbe se contente d'affirmations générales, commentant le psaume 60, 9-10 : « Ceux qui traversent la région arabe pourront constater la réalisation de ces prophéties voyant les Moabites et les Ammonites convertis en grand nombre, au point de remplir l'église de Dieu… » Les évêques de la province d'Arabie – Nicomaque de Bosra, Sopatro de Ere en Batanée, Sévère de Dionisias, Cyr de Philadelphie-Amman, Gennade d'Esbus – participèrent au concile de Nicée convoqué par l'empereur Constantin en 325. Ils donnèrent une vision d'ensemble de l'organisation ecclésiastique de la province mais aussi de l'administration civile, importante en cette période de changement, commencée par Dioclétien et poursuivie par Constantin puis par Théodose dans la seconde moitié du siècle. L'Arabie, qui faisait partie du diocèse d'Orient, fut réduite au sud avec la création de la province de Palestina Salutaris, ou Palestine Troisième, qui s'étendait jusqu'à la vallée de l'Arnon, l'actuel Wadi Mujib.

    L'organisation ecclésiastique

    Du point de vue ecclésiastique, la situation fut fixée au concile de Chalcédoine en 451 qui créa le patriarcat de Jérusalem. Le métropolite de Bosra, avec ses évêques, resta dépendant du patriarcat d'Antioche au nord de la Syrie. Le nombre élevé d'évêques en fit médire quelques-uns, qui partageaient l'avis de Sozomène : « Certainement dans la province de Scythie, malgré le nombre élevé de villes, il n'y a qu'un seul évêque pour toutes. À l'inverse je me suis rendu compte que dans d'autres provinces, comme, en Arabie et à Chypre, il y a des villages qui ont des évêques consacrés… ». Parmi les évêques théologiens de Bosra qui portèrent haut le nom du siège métropolite ou archiépiscopal, il faut mentionner, au temps de Julien l'Apostat, l'archevêque Tite que l'empereur considéra comme un agitateur dangereux et voulut chasser de la ville, ainsi que l'archevêque Antipatros qui reçut les plus grandes louanges de Cyrille de Scythopolis ; ce dernier le cite comme « trois fois bienheureux » et le compte « parmi les saints qui alors régissaient l'église de Bosra et diffusaient partout les rayons de la connaissance de Dieu ». Une louange confirmée par une inscription métrique incisée sur l'architrave d'une église de Bosra dans laquelle l'archevêque est présenté comme « gardien et champion de la doctrine orthodoxe, pontife inspiré par Dieu… célèbre pour sa sagesse… »

    L'âge d'or

    Le IVe siècle est l'âge d'or de la province. La paix de l'empire était assurée grâce à la collaboration militaire de la confédération arabe chrétienne guidée par le roi des Banu Ghassan. Les populations de la ville et des villages, désormais christianisées, vécurent une période d'économie florissante généralisée attestée par les édifices que la recherche archéologique moderne met au jour et par les inscriptions nombreuses qui les accompagnent. La population, composée de Grecs ou d'hellénisants de vieille date, de Syriaques ou de Sémites sédentarisés et d'Arabes dont certains sont en voie de sédentarisation, est unifiée par la foi chrétienne et encouragée par le mouvement monastique qui, en Arabie comme dans les autres provinces de l'empire, assure une forte marque chrétienne. C'est surtout par les inscriptions que se poursuit la lutte contre l'ancien ordre païen dont il reste d'imposantes traces monumentales dans la ville. À Jerash, sur l'architrave de l'église des Martyrs Saint Théodore dont la façade donne sur la voie qui conduit à l'Artémision, le temple principal de la ville à l'époque romaine, on pouvait lire le texte suivant : « Je suis la merveille et l'admiration des passants parce que toute trace de désordres a disparu. À la place de la saleté d'autrefois, la grâce de Dieu m'environne de toute part. Avant, les animaux tourmentés par les souffrances étaient jetés là et répandaient une odeur infecte. Souvent qui passait se bouchait le nez, se retenait de respirer, et fuyait la mauvaise odeur. Maintenant, ceux qui passent par ce lieu embaumé, portent la main droite à leur front et tracent le signe des adorateurs de la croix. Si vous voulez savoir qui m'a donné cette aimable beauté : c'est Énée le très sage et très pieux évêque ». Sur une autre architrave de la même église, est mise en évidence la nouvelle protection assurée à la ville par les reliques du martyr : « Je suis la demeure fastueuse du vainqueur Théodore, martyr immortel, homme divin, dont la gloire est descendue sur la terre et dans les profondeurs abyssales de l'océan. Son corps est [resté] en terre, mais sa belle âme partage pour toujours dans le ciel immense le destin des chœurs angéliques. C'est un mur perpétuel, une défense invincible pour la ville et ses habitants. » Les mêmes idées se retrouvent sur l'architrave de l'église de Saint-Georges à Zorava/Ezra : « Maintenant, si tu considères la puissance du Sauveur, Seigneur et Dieu, rend gloire au Saint Sauveur qui a fait périr les œuvres des idoles, parce que cette maison fut construite autrefois par des démons sculptés et construite avec de mauvaises pierres, [maintenant] la parole du Christ l'a séparée et a suscité avec des pierres bien travaillées la demeure de ton servant et bon cavalier Serge, pour le zèle et l'œuvre du noble Théodore qui a voulu avoir le même Serge comme saint protecteur, lui qui a dédaigné la puissance terrestre et accepté des supplices cruels de la tête aux pieds, parce que, les pieds cloués, l'illustre [martyr] ne bougea pas la tête et offrit sa personne à la mort, la donnant à son Seigneur Sauveur ; en échange d'une vie terrestre, il reçut la vie céleste ». Toujours dans la même petite ville, sur l'architrave de l'église Saint-Georges, il était écrit : « De demeure des démons elle est devenue maison ; où les ténèbres jetèrent leur voile, maintenant la lumière du salut resplendit ; où les sacrifices aux idoles étaient offerts, maintenant on entend le chœur des anges ; où la colère de Dieu fut évoquée, maintenant tout est paix ».

    De saints lieux

    L'Arabie, comme la Palestine voisine, l'Égypte et la péninsule du Sinaï, avait sa part dans les souvenirs bibliques dont se nourrissaient la foi et la piété chrétiennes. Deux sanctuaires attiraient la masse des pèlerins venus même de l'Occident lointain : le mémorial de Moïse sur le mont Nébo sur le territoire de la ville méridionale de Madaba, et le sanctuaire de Saint Job dans le Hauran. Pour le sanctuaire de Moïse, nous avons le témoignage de la Vie de Pierre l'Ibère. « Tous les habitants de cette région – écrit le biographe Jean Rufus – ensemble se hâtèrent pour porter le matériel de construction, et ce temple fut construit au nom du Grand Prophète et Législateur. Et lui proclama publiquement à tous, afin qu'il n'y ait pas de doute possible, sa bonté et sa puissance, au moyen de signes, prodiges et guérisons qui y ont eu lieu depuis sans interruption. C'est pourquoi c'est un lieu de guérison pour les âmes et pour les corps et un refuge pour tous ceux qui, d'où qu'ils viennent, sont affligés dans leur âme et leurs affections de toute sorte de souffrances physiques ». Pour le sanctuaire de Job, saint Jean Chrysostome écrit : « Beaucoup entreprennent ce voyage, long et difficile, arrivent des confins de la terre jusqu'en Arabie pour voir le tas de fumier et, quand ils y parviennent, embrassent la terre sur laquelle s'est déroulé le combat dont il est sorti victorieux ».

    L'État tampon des Ghassanides

    Le rééxamen des fonds historiques de l'époque, peu nombreux pour ce qui concerne l'Arabie, et de quelques écrits en syriaque, a permis de mettre en lumière le rôle important que les Arabes fédérés chrétiens ont eu dans le maintien de la paix, en évitant l'affrontement direct des Empires romains et perse. S'opposant aux tribus arabes alliées de l'Empire perse qui faisaient pression au nord-est de la rive orientale de l'Euphrate pour envahir le territoire syrien, et aux tribus du sud qui, de la péninsule arabique, cherchaient à entrer dans le territoire de la province méridionale de Palestine et d'Arabie, les Arabes chrétiens assuraient ainsi à peu de frais la défense des frontières de l'Empire romain d'Orient.

    Au VIe siècle la confédération la plus puissante était celle des Banu Ghassan qui, initialement établie dans le pays d'Ammon, région connue en arabe comme la Balqa, entre Amman et le wadi Mujib-Arnon, s'était progressivement substituée à la confédération des Banu Salih. Une première alliance fut signée en 502 au temps de l'empereur Anastase entre l'empire et le chef de la confédération, Tha'laba ibn ‘Amr, père de Jalaba. Par ce traité ou foedus, la défense de l'Arabie fut confiée aux Banu Ghassan, et celle de la Palestine aux Kinda, remplacés ensuite par les Ghassan. Sur le plan institutionnel le phylarque, allié des Romains avec autorité territoriale, était en même temps chef reconnu de la confédération tribale et commandant des troupes auxiliaires qui étaient aux côtés de l'armée régulière byzantine, en temps de guerre comme en temps de paix, pour le contrôle de la zone de frontière. À Tha'laba succéda dans la charge Jalaba qui probablement mourut en 528 en combattant aux côtés de l'armée impériale contre l'armée perse guidée par Alamundaros des Banu Lakhm. Son fils Aretas – en arabe Harith ibn Jabala mais connu aussi sous son nom matronymique de Ibn Maryam – lui succéda et conduisit victorieusement la campagne contre Alamundaros en territoire perse.

    En 529, l'empereur Justinien décide d'élever Aretas au rang de roi des Arabes, en le gratifiant du titre de Patrice : il est le premier des Arabes à avoir reçu semblable honneur, qui comportait le fait d'être appelé « mon Père » par l'empereur. L'historien Procope de Césarée donne à la décision impériale, certainement inhabituelle et peut-être inespérée dans les milieux de la capitale, une motivation de stratégie politico-militaire : « Alumendaros, détenant la position de roi, régnait seul sur les Sarrasins en Perse, et à tout moment était en mesure d'attaquer avec son armée partout où il le désirait en territoire romain. Et ni les chefs des troupes romaines qu'ils appelaient dux, ni aucun chef sarrasin allié des Romains, qu'ils appelaient phylarques, n'étaient assez puissants avec leurs propres troupes pour s'opposer à Alumendaros, parce que les troupes stationnées dans les divers districts n'avaient pas de forces comparables à celles de leurs ennemis. C'est pourquoi l'empereur Justinien mit à la tête du plus grand nombre possible de tribus Aretas, fils de Galaba, qui régnait déjà sur les Sarrasins d'Arabie, et lui donna la dignité de roi, ce qui ne s'était jamais vu avant les Romains. »

    Les Ghassanides contre les Lakhmides

    Sans heurter la susceptibilité des phylarques des autres provinces qui conservaient l'autorité territoriale, et malgré le maintien de son autorité de phylarque d'Arabie et de chef de la confédération des Banu Ghassan, Aretas reçut de l'empereur un mandat qui en faisait le chef de tous les Arabes fédérés par les Byzantins ; il restait cependant en mesure, en cas de nécessité, d'affronter la puissance des Banu Lakhm conduits par Alumendaros au service des Perses. Durant quasiment tout le siècle, les Banu Ghassan d'Aretas puis de son fils constituèrent la meilleure défense de la limite orientale de l'empire, de la mer Rouge à l'Euphrate, confortés par la tenue de la frontière sud par le phylarque Abikarib ben Jalaba, frère d'Aretas, auquel était confiée la Palestine.

    La confrontation avec le groupe des Banu Lakhm – les Lakmides – pour la défense de l'empire atteint son apogée avec la victoire de Chalcis – Qinnasrin, au sud est d'Alep – en 554 que les historiens considèrent comme le brillant résultat de la décision impériale d'accorder la royauté à Aretas. Michel le Syrien raconte : « En l'an XXVII du règne de Justinien, Mondar (fils d'Alamundaros) de Saqiqa envahit le pays des Romains et dévaste de nombreuses régions. Heret (Aretas) fils de Gabala, le rejoint, lui livre bataille, le vainc et le tue, à la source d'Udaye dans la région de Qinnasrin. Mais le fils d'Heret, appelé Gabala, fut tué dans la bataille : son père l'enterra dans un martyrium de ce village. » Le danger qui menaçait la frontière orientale était neutralisé : cette victoire conduisit à la signature de la trêve de 557, et à la paix de 561 avec l'Empire perse, une paix fixée pour cinquante ans, le plus important succès diplomatique de Justinien à la fin de sa longue carrière au service de l'empire. Racontée par Théophane, la visite triomphale d'Aretas à Constantinople en novembre 563 pour assurer la succession de son fils Al-Mundhir, marqua le triomphe personnel du roi arabe qui, par sa fermeté, avait réuni les conditions d'une paix qui fournit les conditions du développement économique impressionnant auquel on assiste dans la province d'Arabie. La Province, dont la défense était confiée à Aretas, fut en fait la bénéficiaire majeure de cette période où elle fut l'objet de l'intérêt impérial, une longue période de paix malgré les dissensions théologiques qui, dans les communautés chrétiennes, opposaient Chalcédoniens et monophysites, dispute dans laquelle les rois arabes du courant monophysite jouèrent aussi un grand rôle modérateur.

    La versatilité et l'ingratitude de Byzance

    À la mort d'Aretas en 569, lui succéda son fils Al-Mundhir/Alamundaros, qui répondit par des décisions personnelles et hardies aux provocations des Banu Lakhm guidés par le roi Kabus. L'historien Jean d'Ephèse dramatisa les attaques et les contre-attaques des deux rivaux, desquelles Alamundaros sort toujours vainqueur comme un héros chrétien qui combat pour la croix. Kabus, après un certain temps, défie de nouveau Alumendaros et l'invite à l'affronter en terrain découvert : « Accepte la bataille […] même si tu es venu comme un brigand contre nous, et que tu penses nous avoir vaincus, nous venons à ta rencontre en terrain découvert. » Auquel Alumendaros aurait répondu, méprisant : « Ne te dérange pas, parce que j'arrive », attaquant par surprise l'armée ennemie et la mettant en déroute. Ce furent deux grandes victoires, dans lesquelles les écrivains chrétiens virent l'aide de Dieu et de ses saints. Elles furent cependant le début de sa ruine politique quand le roi arabe, pour poursuivre la guerre, demanda à l'empereur Justinien un financement supplémentaire pour ses troupes. L'historien Bar Hebreus raconte ainsi les événements : « En ce temps, durant le règne de Justinien II (565-578), les Arabes – Tayyaye en syriaque – étaient partagés en deux camps, celui de Mundar Bar Harat qui était chrétien et dont les soldats étaient chrétiens du côté des Byzantins, et celui de Kaboz du côté des Perses. Kaboz étant contre les Arabes chrétiens, prit tous leurs troupeaux et tous leurs chameaux, et s'enfuit. Mundar rassembla son armée, marcha contre lui, le battit et s'en retourna avec une grande quantité de riche butin et de chameaux. Kaboz l'attaqua de nouveau, fut battu et demanda des renforts aux Perses. Alors Mundar informa Justinien et lui demanda de l'or pour payer ses troupes de manière qu'elles puissent de nouveau s'opposer aux Perses. Alors Justinien décida de tuer Mundar comme s'il était responsable de l'invasion des Perses sur le territoire romain ».

    En effet, l'empereur, non seulement refusa sa requête, mais donna ordre au magister militum de l'éliminer physiquement sous prétexte qu'il représentait un danger pour l'empire. Par coïncidence, l'ordre impérial fut intercepté par Mundhir : « Ainsi, la récompense de mes fatigues et de tout ce que j'ai fait pour la terre des Romains, serait de me couper la tête ? Est-ce cela que je méritais ? ». Offensé, le roi arabe se retira avec ses hommes à l'intérieur de la steppe – « il s'en alla avec toute son armée et se tint dans le désert » écrivit l'historien – laissant libres les Perses et les Lakhmides d'opérer leurs razzias sur le territoire byzantin. En 573 ceux-ci envahirent la Syrie jusqu'à Antioche, dévastant et pillant ; les villes d'Éraclée et d'Épiphanie (Hama) furent incendiées. À l'époque de la régence de l'empereur Tibère II il y eut une nouvelle pacification de l'empire qui ne dura pas. Au printemps de 575, Al-Mundhir, indigné par ce qui arrivait aux populations chrétiennes de Syrie, fit le premier pas en écrivant à Justinien, nouveau magister militum pour l'Orient, qu'il était prêt à le rencontrer dans l'église de Saint-Serge de Rasafa, pour renouveler le pacte d'alliance. La rencontre eut lieu dans le martyrium devant le sarcophage d'argent contenant les reliques de martyr, un officier de l'armée romaine mis à mort durant la persécution de Dioclétien.

    Reprenant son rôle de défenseur de l'empire, Al-Mundhir ordonna une campagne contre Hira, la capitale des Banu Lakhm, dans l'intention de libérer les prisonniers chrétiens et de châtier les méfaits accomplis sur le territoire romain pendant son absence. Son entreprise fut couronnée de succès, il prit la ville et l'incendia. Seules les églises chrétiennes furent épargnées. Al-Mundhir atteignit l'apogée de son règne en 580 quand il fut invité par Tibère II à Constantinople. L'empereur le reçut avec les honneurs suprêmes, lui et ses deux fils qui l'avaient accompagné, lui donnant aussi le diadème royal, fait inusité, note Jean d'Ephèse parce que jamais un chef des Arabes fédérés n'en avait été décoré. Dans la capitale, le roi arabe, monophysite convaincu, servit aussi de médiateur pour ramener la paix entre les évêques Jacques et Paul, les deux chefs des monophysites, et usa de son influence pour demander à l'empereur chalcédonien de cesser de persécuter les membres de la communauté monophysite. Revenant dans la province, Al-Mundhir fut de nouveau accusé de trahison. Fait prisonnier, il fut envoyé à Constantinople et mis aux arrêts domiciliaires avec sa femme, deux fils et une fille, aux frais du gouverneur…

    La fin des Ghassanides et la chute de la Syrie byzantine

    L'arrestation de Mundhir provoqua en 581 une réaction irritée de son fils Nu'man qui partit à l'assaut du territoire de la Syrie et de l'Arabie. Durant l'assaut de Bosra, métropole de la province, le gouverneur lui-même fut tué. La révolte se termina avec la capture de Nu'man. L'historien Évagre, un contemporain, écrit que père et fils furent accusés de trahison et de crime de lèse-majesté, et qu'Al-Mundhir, peu après l'accession au trône de Maurice en 582, fut envoyé en Sicile, où le suivit son fils. Le pape Grégoire écrivit en vain à l'empereur pour demander sa libération. Ce fait mit fin à l'alliance des Banu Ghassan avec l'empire et la confédération tribale fut dissoute. Diverses tribus préférèrent traverser l'Euphrate et passer en territoire perse. L'empereur Maurice revint sur ses décisions mais la dynastie d'Aretas était désormais affaiblie et la coalition dissoute, même si quelques tribus arabes chrétiennes continuèrent à se battre au côté de l'armée impériale jusqu'à la bataille de Yarmuk en 536 pour défendre la Province et l'empire. Des historiens ont vu dans la rupture de l'alliance conclue entre les Romains et la confédération des Banu Ghassan la cause principale de l'affaiblissement dramatique de la sécurité de la Province d'Arabie, qui perdait son bouclier arabe aux frontières. Cela expliquerait pourquoi, à quelques années de distance, l'empire subit une double défaite : en 614, de la part des Perses qui envahirent la Syrie et la Palestine jusqu'à Jérusalem et mirent le feu à la basilique du Saint Sépulcre ; en 636 de la part des Arabes musulmans, défaite qui signifiait la perte définitive des provinces méridionales de l'empire.

    La prospérité de la Syrie chrétienne à l'époque de Justinien

    Dans la deuxième moitié du XXe siècle, la recherche archéologique s'est intensifiée sur le territoire de l'ancienne province, aujourd'hui divisée politiquement entre le sud de la Syrie et la Jordanie, et a éclairé amplement la prospérité atteinte à l'époque justinienne par les populations chrétiennes. C'est à cette époque que la région fut la plus peuplée, allant jusqu'à occuper les zones de steppe et que la ville et les campagnes de la province d'Arabie prirent une physionomie chrétienne avec la construction, dans le tissu urbain et dans le territoire environnant, de basiliques, d'églises, de monastères et d'ermitages.

    Les fouilles de la ville de Jérash, avec les inscriptions datées qui accompagnent les pavements de mosaïques des dix-huit églises construites entre les maisons du quartier oriental et dans les environs des monuments publics du quartier occidental, permettent de suivre l'implantation et l'occupation progressive de la communauté chrétienne dans l'espace urbain de la précédente ville classique dominée par les temples des divinités païennes. Ces recherches ont montré que les églises furent construites en grande partie avec du matériel de remploi des monuments de l'époque précédente. Sous l'aspect architectonique on distingue le complexe dit « de la cathédrale » au sud de l'Artémision, composé de deux basiliques, de diverses chapelles, d'un bain public et de pièces d'habitation, suivi à l'ouest du complexe des trois églises de Saint-Jean, de Saint-Georges et des Saints-Martyrs Cosme et Damien, construites et pavées de mosaïques entre 529 et 531. Constructions qui trouvent des parallèles monumentaux dans les grandes églises à plan centré, jusqu'à présent fouillées dans les ruines de Bosra.

    Les mosaïques syriennes

    Sur le plan artistique et figuratif, les mosaïques de la ville de Madaba n'ont pas de rivales. Dans le contexte des mosaïques de pavements de l'empire et de la Province, les mosaïques de Madaba, dans une zone territorialement limitée, sont un témoignage précieux, homogène et raffiné de la culture et du goût imitant les classiques, qui s'imposent durant le long règne de l'empereur Justinien. Par son importance numérique et la qualité des œuvres mises en chantier du Ve au VIIe siècle, jusqu'ici redécouvertes en ville et dans le territoire diocésain, Madaba devint un centre important de l'art de la mosaïque dans le cercle de l'activité artistique des mosaïstes de l'empire. Nous regroupons sous le nom habituel d'École de Madaba les talentueux artisans de cette cité de la Province d'Arabie. Ces mosaïques décoraient les pavements des églises et des habitations privées construites dans les quartiers de la ville, et celles des églises du territoire diocésain découvertes sur le mont Nébo, dans le village de Ma'in, à Umm al-Rasas – Kastron Mefaa, à Nitl et à Machéronte. Méritent une mention particulière la salle de l'Hippolyte (moitié du VIe siècle) sous l'église de la Vierge, et la Carte des terres bibliques qui décorait l'église nord de la ville, chefs-d'œuvre inégalés dans leur genre, inspirés du monde classique et biblique mais entièrement christianisés dans leur contenu.

    La transmission aux Perses et aux Omeyyades

    Sur le plan historique, ces recherches ont mis en évidence la continuité avec les mosaïques des églises d'époques perses et omeyyades. La recherche archéologique a montré que les constructions chrétiennes ne cessèrent pas durant la période d'occupation perse de la Province (614-629), ni après l'occupation islamique de la région à partir de 634. L'église de Saint-Varon à Khalde datée de 650, de Saint-Serge à Rihab (691), l'église de Saint-Étienne à Umm al-Rasas, celle de Quwaysmah à Amman et de Ma'in datée d'entre 717 et 719, les mosaïques du presbytère de Saint-Étienne (756), du monastère de la chapelle de la Théotokos dans une vallée du Mont Nébo (762) et de l'église de la Vierge à Madaba (767), avec le rappel des évêques Job et Théophane de Madaba, témoignent de la vitalité de la communauté chrétienne des Ier et IIe siècles de l'Égire et de la tolérance des autorités omeyyades.

    Quand, en 750, les califes abbassides déplacèrent la capitale de l'Empire musulman de Damas à Bagdad, le commerce international prit également le chemin du golfe Persique. La région méridionale perdit progressivement de son importance. La Via Nova Traiana, connue en arabe sous le nom de Darb al-Hajj ou « route du Pèlerinage », de laquelle dépendit pendant des siècles la prospérité de cette région, fut parcourue seulement par les caravanes de pèlerins musulmans qui se rendaient chaque année au sanctuaire de La Mecque dans le Hedjaz. La région, dépeuplée et abandonnée à l'exception de quelques centres urbains, resta aux mains des tribus bédouines jusqu'à la seconde moitié du XIXe siècle. Divers groupes tribaux chrétiens présents sur le territoire participèrent à la renaissance de ces régions au XXe siècle ; aujourd'hui encore, ils contribuent au développement de la Syrie et de la Jordanie, héritières du territoire de la Province arabe de l'époque romano-byzantine.
    Michele Piccirillo
    Mars 2003


    L'histoire de l'Arabie préislamique commence dès l'Antiquité. À l'époque de l'Empire romain, les auteurs gréco-latins divisent l'Arabie en trois régions distinctes: l'« Arabie heureuse », au Sud, qui correspond au Yémen actuel ; l'Arabie centrale, peuplée de nomades et de sédentaires et qui vivent dans l'orbite de l'Arabie heureuse ; et l'Arabie septentrionale, sous influence des Empires byzantin et perse. Le Coran fait référence à cette période sous le nom de jahiliya (« ignorance » ou « paganisme »), le polythéisme y étant alors la règle[réf. nécessaire], bien que des groupes juifs (sédentaires, surtout au Yémen et dans le nord, mais aussi dans les oasis, comme à Yathrib, aujourd'hui Médine1) et chrétiens (surtout nomades, à Najran ou dans le Yémen1) y vivaient. À la fin du VIe siècle et au début du VIIe siècle, des guerres fréquentes ruinent l'Arabie du Sud et affaiblissent les Perses et Byzantins, renforçant la situation des Arabes du Centre et du Nord, ainsi que de La Mecque.
Image

Image
Avatar de l’utilisateur
yacoub
Être-soi-meme
Être-soi-meme
Messages : 21935
Inscription : jeu. 10 nov. 2005 08:00
Twitter : Paradis d'Allah au milieu des houris
Contact :
Status : Hors-ligne

Re: L’Arabie saoudite élue au conseil de l’ONU pour l’égalité de

Message non lu par yacoub »

Si j'étais musulmane, je serais coraniste.
Par la Barbe du Saint Prophète
Par la Lune Fendue
Par le Soleil quand il se couche dans une eau boueuse
Par l’Étoile qui scintille
Par l'Âne Yafour qui s'est converti à l'islam

Donc si tu es coraniste, tu seras d'accord pour couper la main du voleur ou de la voleuse, c'est un ordre d'Allah Puissant et Sage.

Tu seras d'accord pour fouetter le fornicateur et la fornicatrice de 100 coups de fouet.

C'est encore un ordre d'Allah Puissant et Sage.

Image

Image

Image
Avatar de l’utilisateur
yacoub
Être-soi-meme
Être-soi-meme
Messages : 21935
Inscription : jeu. 10 nov. 2005 08:00
Twitter : Paradis d'Allah au milieu des houris
Contact :
Status : Hors-ligne

Re: L’Arabie saoudite élue au conseil de l’ONU pour l’égalité de

Message non lu par yacoub »

Quand l’Arabie était “ heureuse ”

Le premier livre des Rois rapporte que, mille ans avant l’adoration des mages à la Crèche, le roi Salomon reçut la visite de la reine de Saba. «  Elle arriva à Jérusalem avec une suite très imposante, avec des chameaux chargés d’aromates, d’or en grande quantité et de pierres précieuses.  » (1 R 10, 2)

Les anciens appelaient «  Arabie Heureuse  » le royaume de Saba, le sud de la péninsule arabique, à cause des vallées verdoyantes que le barrage de Mârib irriguait et fertilisait en canalisant le cours des eaux de pluie saisonnière. Ces vallées ont été habitées et cultivées depuis les temps les plus reculés, et très tôt organisées en États relativement complexes, dont l’archéologie moderne retrouve le riche passé millénaire, et l’attente religieuse illustrée par l’admiration de la reine de Saba pour «  toute la sagesse de Salomon  ».
La palmeraie d'une oasis, sur la piste caravanière qui relie Zafar et Najran, en Arabie Heureuse.

La palmeraie d’une oasis, sur la piste caravanière
qui relie Zafar et Najran, en Arabie Heureuse.

Nous savions qu’à partir du premier siècle de notre ère, Himyar avait progressivement supplanté et annexé les royaumes rivaux «  de Saba, de Hadramôt et de Yéménat  », réalisant l’unité politique «  de leurs Arabes dans la montagne et dans la plaine  », comme disent les inscriptions. Et l’Histoire ecclésiastique de Théodore le Lecteur rapportait aussi que les Himyarites se sont convertis au christianisme à l’époque de l’empereur Anastase (491-518). Mais les apports des recherches archéologiques des dernières décennies renouvellent complètement notre connaissance de l’Arabie chrétienne, du Hadramaout jusqu’au Taurus, du golfe d’Oman au Liban et au Sinaï.

Le Père Piccirillo en rend compte dans un ouvrage magnifiquement illustré qui rassemble une abondante documentation (L’Arabie chrétienne, Milan, 2002; aux éditions Mangès pour l’adaptation en langue française).

«  Les résultats des fouilles ont montré que la province romaine d’Arabie était peuplée, pour sa plus grande part, de populations arabes parfaitement intégrées à la nouvelle société chrétienne, ce que les sources littéraires de l’Antiquité ne permettaient pas de soupçonner. Rien n’interdit de penser qu’un jour la recherche archéologique puisse compléter par de nouvelles découvertes notre connaissance de la présence chrétienne dans la péninsule arabique.  » (p. 27)

Résumons ces acquis avant de les confronter avec ceux de notre exégèse scientifique du Coran. Entreprise, il y a quarante ans, sous la direction de l’abbé Georges de Nantes, notre maître et notre Père, elle est loin d’être achevée mais, déjà, elle éclaire singulièrement les résultats de l’archéologie, et reçoit en retour une lumière nouvelle (Le Coran, traduction et commentaire systématique, trois tomes, éd. CRC).
I. LES ARABES ET LA BONNE NOUVELLE

Dans l’Évangile, tout commence «  à Béthanie, au-delà du Jourdain, où Jean baptisait  » (Jn 1, 28). Autrement dit  : en Transjordanie… c’est-à-dire en Arabie  ! Et c’est encore «  au-delà du Jourdain  » que Jésus cherche refuge pour échapper à ceux qui voulaient l’arrêter à Jérusalem, et retrouver un peuple bien disposé (Jn 10, 40-42). Après avoir proclamé son intention de «  faire sortir  » ses brebis du «  parvis  » du Temple de Jérusalem, il joint le geste à la parole en «  sortant  » lui-même, pour se rendre en pèlerinage en ce lieu béni où les Juifs avaient entendu la voix du Père, au jour de son baptême, mieux que les Hébreux campés au pied du Sinaï, aux jours de Moïse.

C’est dans ces régions que la Bonne Nouvelle fut colportée par les Juifs venus en pèlerinage pour la fête de Pentecôte. Le récit de saint Luc témoigne de la présence à Jérusalem, le jour de la descente du Saint-Esprit sur les Apôtres, de Juifs originaires d’Arabie  : «  Tous, tant Juifs que prosélytes, Crétois et Arabes, nous les entendons publier dans notre langue les merveilles de Dieu  !  » (Ac 2, 11) D’où viennent ces «  Arabes  », de quelle région de l’oikouménè, du monde habité  ? À coup sûr, d’ «  au-delà du Jourdain  ». «  Crétois et Arabes  »… autant dire  : «  Occidentaux et Orientaux  », la Crète étant à l’occident de Jérusalem, et l’Arabie à l’orient… Il est difficile de préciser davantage du fait que les «  Arabes  », encore appelés Skénites par Strabon («  ceux qui vivent sous la tente  »), se définissent par un mode de vie, le nomadisme, excluant par définition un domicile fixe. Les Arabes sont répandus sur une aire qui englobe tout le territoire syrien ainsi que le désert oriental jusqu’à l’Euphrate, la Mésopotamie, l’Égypte, la péninsule du Sinaï, le royaume des Nabatéens et l’Arabie Heureuse.

Partie de Jérusalem, la “ Bonne Nouvelle ” gagna donc l’Orient par le territoire de la Pérée, situé à l’est du Jourdain et habité par des communautés juives d’obédience essénienne, comme l’ont montré les manuscrits de la mer Morte. Après sa conversion sur le chemin de Damas et son baptême reçu des mains d’Ananias, c’est d’abord en «  Arabie  » que Saul de Tarse, devenu chrétien, passa plusieurs années (Ga 1, 17). De nouveau la question se pose  : que désigne cette unique mention de l’Arabie dans le Nouveau Testament  ? Sans doute le territoire unifié par les rois nabatéens, qui donnera naissance à la province romaine d’Arabie sous l’empereur Trajan, en 106 ap. J.-C. Capitale  : Pétra.

Lorsque saint Paul revint à Damas, en l’an 38 ou 39 de notre ère, le fonctionnaire du roi Arétas qui régnait à Pétra ordonna de le faire arrêter, mais Paul réussit à s’échapper en se laissant descendre dans un panier du haut des murailles (2 Co 11, 32-33).

Moins de trente ans plus tard, en 66, lors de la première révolte juive, les chrétiens de Jérusalem se réfugièrent à Pella, en Décapole, au-delà du Jourdain. C’est ainsi que, parti de Mésopotamie et de Syrie où l’Évangile avait été diffusé par la voix des apôtres Pierre et Paul eux-mêmes, le christianisme se répandit progressivement dans les villes et les campagnes de la future province romaine d’Arabie.

De là, les missionnaires évangélisèrent aussi les territoires de la péninsule arabique échappés à la conquête romaine. En suivant les pistes caravanières, ils réussirent à traverser toute la péninsule. Les uns, partis de la province d’Arabie, atteignirent la côte sud de la péninsule et la côte éthiopienne  ; les autres, partis de l’Irak, gagnèrent les ports de la côte nord, l’île de Bahrein et le golfe d’Oman, avant de s’embarquer sur l’océan en direction des Indes.
PAX ROMANA

La fondation, par l’empereur Trajan, après l’annexion du royaume allié des Nabatéens de Pétra (106 ap. J.-C.), de la province romaine d’Arabie, fut un chef-d’œuvre  : ni violence ni terrorisme n’y eurent la moindre part. «  Deux indices incitent également à penser que les Romains annexèrent sans violence le royaume des Nabatéens, écrit le Père Piccirillo. En premier lieu, le surnom d’Arabicus n’a pas été ajouté, dans la titulature de l’empereur Trajan, aux surnoms qui célèbrent ses victoires, comme ceux de Germanicus, Dacicus, Parthicus. De plus, sur les monnaies qui, en l’an 111, commémorèrent l’annexion en représentant la personnification de la nouvelle province accompagnée d’un chameau ou d’une autruche, c’est l’inscription Arabia Adquisitaqui est reproduite, et non Arabia Capta,formule réservée à une province conquise par la force, comme l’atteste l’expression Judaea Capta,appliquée à la Judée après sa conquête.  »

Durant les deux premiers siècles qui suivirent l’annexion, la défense de l’Arabie fut assurée par la garnison de Bosra. Les troupes disposaient d’un réseau de camps et de fortifications répartis dans toute la province, en particulier le long de laVia Nova Traiana qui reliait le port d’Aila, sur la mer Rouge, où arrivaient les marchandises d’Orient, et la ville de Bosra, capitale administrative de la nouvelle province. Le Coran a conservé le souvenir de ces «  bordjs  » (burûjin; IV, 78). Littéralement, le mot arabe est la transcription du grec purgos, latin burgus, «  tour  », terme militaire introduit par les Romains en Syrie et en Arabie du Nord.

À l’intérieur du territoire placé sous la juridiction du gouverneur, des détachements d’infanterie et de cavalerie, équipés de chevaux ou de chameaux, étaient chargés de patrouiller dans les régions les plus éloignées afin de garantir la sécurité des oasis et de maintenir la paix en tout lieu  : entre les tribus du désert et à l’intérieur des terres habitées et cultivées.

Sur la trajectoire nord-sud des pistes nabatéennes, les nomades rencontraient l’antique Auara, entre Pétra et Hégra, dont les ruines ont été fouillées en 1993  : «  À l’extrémité nord-est du site, on remarque un castrum romain typique, avec un réservoir, des tours en saillie,et une porte sur chacun des quatre murs extérieurs.  » (John Peter Olson, Un poste-clé au cœur du désert, Le monde de la Bible no 88, 1994, p. 39, cité dans notre t. III, p. 91)

Le système défensif organisé par Dioclétien assura deux siècles de paix et de prospérité à la province d’Arabie. Durant la période byzantine (313-636), la croissance de la population, et la sédentarisation des tribus favorisera l’essor des villes (Piccirillo, p. 54).
Le castellum Mobenorum de Qasr al-Bashir

«  À partir de l’époque des Antonins et des Sévères (fin du IIe – début du IIIe siècle), la construction de nouveaux fortins à des endroits stratégiques de la steppe orientale laisse penser que les troupes chargées de défendre la province d’Arabie se préparaient à affronter de nouvelles menaces en provenance de l’est.  » (Piccirillo, op. cit., p. 37-38) Le castellum Mobenorumde Qasr al-Bashir (ci-dessus),construit dans la steppe entre Madaba et Charachmôba, à l’est de la mer Morte, en liaison avec le camp légionnaire de Lejjun, ressemble comme un frère à celui que construira, quinze siècles plus tard, le Père de Foucauld à Tamanrasset en liaison avec Fort-Motylinski, pour faire face à de nouvelles menace en provenance de l’est (ci-dessous)…
Bordj du Père de Foucauld à Tamanrasset
VERS UNE ARABIE CHRÉTIENNE

Dès les premiers siècles de l’ère chrétienne, les tribus arabes se convertissent au contact des moines chrétiens, et secondent la colonisation romaine. De telle sorte qu’aux deuxième et troisième siècles après la naissance de Jésus, la province romaine d’Arabie atteignit une période d’apogée qui lui permit de rivaliser avec les provinces les plus riches de l’Empire.

Le quatrième siècle voit «  l’émergence d’une “ Église des Saracènes ” ayant à sa tête son propre évêque  » (Françoise Thelamon,Païens et chrétiens au IVe siècle, Études augustiniennes, 1981, p. 123). Mauvia, leur légendaire reine, choisit elle-même pour évêque un moine vivant au milieu de son peuple, du nom de Moyse, orthodoxe nicéen, «  doté d’une personnalité vigoureuse et qui paraît bien décidé à n’accepter aucun compromis  » avec l’arianisme (ibid., p. 138).
L'ARABIE CHRÉTIENNE PRÉISLAMIQUE

L’ARABIE CHRÉTIENNE PRÉISLAMIQUE
Pistes caravanières et routes maritimes de ­l’encens, partant des régions de production de la myrrhe et de l’encens en Arabie du Sud et en Somalie du Nord, vers l’Égypte, le bassin méditer­ranéen et la Mésopotamie, grands demandeurs de ces aromates pour le culte des dieux, mais aussi pour les parfumeurs… «  En s’assurant la maîtrise des pistes caravanières qui mettaient le monde romain en contact avec l’Extrême-Orient et avec l’Arabie Heureuse, c’est-à-dire le sud de la péninsule arabique, l’empereur réalisait le rêve de tous les généraux romains, à commencer par Pompée, qui fut le premier à se porter, en 64 av. J.-C., aux portes de l’Arabie.  » (Piccirillo,op. cit., p. 31)
La Mekke n’existe pas encore, sauf dans l’imagination des “ logographes ” musulmans postérieurs. Vidal de La Blache, dans une communication à l’Académie des inscriptions et belles-lettres (séance du 6 novembre 1896), établissait la carte des Voies de commerce dans la Géographie de Ptolémée  : La Mekke, donnée traditionnellement pour une grande étape de la «  route de l’encens  », est absente de cette carte (reproduite p. 271 de notre tome 2). Nous avons donc dû rectifier la carte établie par feu Georges Duby, où cet historien ne craignait pas de porter “ La Mecque ” avec le tracé des pistes qui la relieront plus tard à Yathrib (future “ Médine ”) au nord, à Taif au sud, et à la mer Rouge (in Atlas Historique, Larousse, 1991). Le Père Piccirillo se rallie à nos vues  ; page 10 de son ouvrage, il établit une carte qui suit notre tracé des pistes cara­vanières  : La Mecque brille par son absence.

Au début du cinquième siècle, sous le règne de l’empereur Arcadius (395-408), l’épisode le plus marquant est la conversion d’un chef sarrasin et de sa tribu à la suite de l’intervention miraculeuse d’un moine, comme le rapporte Sozomène  :

«  “ Peu avant le règne présent (de Valens, dont Sozomène vient de parler, ou de Théodose II, qui règne à l’époque de Sozomène  ?), les Sarrasins commencèrent à devenir chrétiens. Ils partagèrent la foi dans le Christ grâce à la fréquentation des prêtres et des moines des environs qui méditaient dans les déserts environnants, menant une vie bonne et accomplissant des miracles. On dit aussi qu’à cette époque, toute une tribu se tourna vers le christianisme parce que son phylarque, Zokomos, avait été baptisé. Se trouvant sans fils, attiré par la réputation d’un moine, il alla le trouver et il lui confia son chagrin. En effet, il est d’une grande importance d’avoir un fils chez les Sarrasins, et je sais qu’il en est de même chez tous les Barbares. Ce dernier, donc, après lui avoir recommandé d’avoir confiance, lui donna du courage et le renvoya chez lui après lui avoir promis qu’il aurait un fils s’il avait foi dans le Christ. Puisque Dieu fit passer la promesse dans les faits et qu’il lui fut accordé un fils, Zokomos fut initié et entraîna les siens sur la même voie. On dit que, depuis ce jour, cette tribu devint heureuse et riche en hommes, et qu’elle fit peur aux Perses et aux autres Sarrasins ” (HE. VI, 38).

«  Outre le rôle joué par les moines dans la conversion des Arabes, un motif qui revient souvent dans lesVies des ascètes de l’Antiquité chrétienne, le récit rappelle le fait que Zokomos et sa tribu se mirent au service des Romains pour défendre les frontières de l’Empire contre les Perses et les autres tribus. Comme si l’alliance politique avec Rome allait de pair avec la christianisation de la tribu placée à la tête de la confédération.  » (Piccirillo,op. cit., p. 195)

«  Les écrits de Théodoret de Cyr, qui fut le témoin oculaire des faits, décrivent le rôle joué par saint Siméon Stylite dans la conversion de ceux que l’évêque théologien appelle les Ismaélites, utilisant un terme biblique, repris par le Coran et par la tradition musulmane, qui fait d’Ismaël l’ancêtre abramitique des Arabes. L’évêque de Cyr nous a également laissé un texte sur la nature des Arabes, qui ne sont plus des Barbares et des Sarrasins, mais des membres de l’Église et des auxiliaires de l’Empire chrétien  : “ En ce qui concerne nos voisins, les nomades, – je parle des Ismaélites qui vivent dans le désert et qui n’ont pas la moindre connaissance des lettres grecques –, ils sont dotés d’une intelligence vive et pénétrante, et ils ont un jugement capable de discerner le vrai et de réfuter le faux.  » (ibid., p. 196)

En 473, l’empereur Léon Ier accepta qu’Armokésos, chef d’une tribu d’arabes chrétiens, occupe la douane de Jotabé, à l’entrée du golfe d’Araba, à 185 km d’Aïla. Sous le règne de Justin Ier, les Byzantins armèrent les chrétiens d’Éthiopie pour qu’ils interviennent à l’intérieur du territoire sabéen, au sud de la péninsule arabique, où des tribus converties au judaïsme persécutaient les chrétiens.

Quant à Justinien, il conclut une alliance avec la confédération arabe des Banu Ghasan, ou Ghassanides, convertie au christianisme. Il plaça le phylarque Arétas, fils de Jabala, à la tête des arabes fédérés et confia les territoires situés au sud de l’Arabie au phylarque Abou Karib, frère d’Arétas.

Aussi, au sixième siècle, la province d’Arabie christianisée jouit-elle de la faveur des empereurs de Byzance. Tandis que l’essor du commerce favorise un mouvement de sédentarisation et d’urbanisation sans précédent, et qui n’aura plus d’équivalent par la suite, les richesses accumulées par les habitants leur permettent de financer la construction de magnifiques églises, décorées de mosaïques.

L’adhésion massive de la population à la religion chrétienne fut d’ailleurs la cause de sa prospérité. La conversion des tribus arabes les établit dans des relations de confiance avec les autorités romaines.
II. LA TRADITION MUSULMANE REMISE EN QUESTION

À l’histoire ecclésiastique de la province, les découvertes archéologiques récentes apportent une contribution qui éclaire les origines et les débuts de l’islam, depuis les persécutions juives dont furent victimes les chrétiens du Yémen au sixième siècle (encart en fin d’article) jusqu’à la période des Omeyyades et des Abbassides, au huitième siècle. En effet, les inscriptions, qui permettent d’identifier les évêques, attestent la survivance des Églises chrétiennes après la conquête musulmane. L’absence de rupture véritable entre la période byzantine et la période dite musulmane, attestée à la fois par les sources littéraires et par les vestiges archéologiques, pose une formidable énigme aux chercheurs modernes encore persuadés de la vérité historique de la conquête musulmane, qu’un chercheur danois n’a pas craint d’appelerThe Invisible Conquest (cf. Piccirillo,op. cit., p. 226).

Mais pour nous qui avons appliqué au Coran la méthode critique en usage pour l’étude de la Bible et qui, à la suite du Père Lammens (cf. préface à notre tome I, p. XVIII-XV), avons reconnu le caractère incontestablement légendaire de la «  tradition musulmane  », le fait n’a rien d’étonnant si on le confronte à nos découvertes exégétiques.
CONQUÊTE OU PÈLERINAGE  ?

Le contexte du début du Coran est celui d’un pèlerinage semblable à ceux dont nos archéologues retrouvent les traces à Jérusalem, au mont Nébo, en Arabie. Pour les chrétiens de la région comme pour les pèlerins venus de loin, écrit le Père Piccirillo, «  les terres bibliques étaient le lieu où ils pouvaient revivre, dans le souvenir et la prière, les récits de l’Ancien Testament relatifs aux patriarches Abraham, Isaac, Jacob, et aux prophètes, à commencer par Moïse, tout en s’identifiant avec le peuple de Dieu errant dans le désert dont ils se sentaient les héritiers dans la foi  » (Piccirillo, p. 81).

C’est ainsi que l’auteur du Coran déclare «  porte du Dieu  » le mont Scopus, éminence sise au nord de Jérusalem, d’où l’on découvre la ville sainte comme d’un observatoire (sourate II, 158; cf. notre traduction du Coran, tome I, p. 159-160). Par-là, les Arabes, «  enfants d’Ismaël  », entrèrent en 614 dans la ville sainte pour y «  rétablir les assises (’al-qawâcida)du Temple  », là où les Juifs, «  enfants d’Israël  », avaient échoué trois cents ans auparavant (II, 127).

Nous possédons un court récit anonyme qui montre le patriarche Sophrone indigné de voir un diacre de son clergé, habile marbrier, apporter contre rétribution son aide aux constructeurs. Sous le règne de Mo’awiya, Anastase le Sinaïte, chypriote d’origine, moine au Sinaï, passant à Jérusalem, assiste aux importants travaux qui ont lieu sur l’esplanade, en face du mont des Oliviers, et il se fait l’écho, pour s’y opposer, du bruit qui se répand  : les Arabes sont en train de reconstruire le Temple de Dieu. Ils y réussirent en effet puisque, aujourd’hui, l’édifice octogonal appelé “ Dôme du Rocher ”, daté d’Abd-el-Mâlik (685-705), domine tout Jérusalem, et la gigantesque esplanade construite par Hérode est devenue le sanctuaire de l’islam.

On l’a compris  : l’auteur du Coran n’était pas un pèlerin ordinaire, mais il se présentait comme un nouveau Josué entrant en Terre promise à la tête de son peuple après avoir fait pèlerinage aux «  sources de Moïse  » (cf. II, 60) dans la vallée située au nord du mont Nébo, où les pèlerins se reposaient avant d’entreprendre l’ascension vers le sanctuaire bâti en haut de la montagne gravie par Moïse afin de contempler la Terre sainte avant de mourir (Dt 34, 1-6). Les fouilles archéologiques effectuées à partir de 1933, et jamais interrompues depuis, par le Studium Biblicum Franciscanum, ont révélé que des moines occupaient le site entre les premières décennies du cinquième siècle et la seconde moitié du huitième siècle. Ils furent les premiers et les derniers habitants du sanctuaire d’Arabie le plus connu de toute l’Antiquité chrétienne.

Le Coran a conservé le souvenir impérissable de l’immense admiration des enfants d’Ismaël pour les moines chrétiens, formant ce qu’il appelle «  un peuple debout  » (’ummatun qâ’imatun) se levant pour «  réciter les versets du Dieu pendant la nuit  » (III, 113).

Comme le peuple hébreu a passé la mer des Roseaux pour sortir d’Égypte, puis le Jourdain pour entrer dans la Terre promise  ; comme Jésus a passé le torrent du Cédron pour entrer dans sa gloire  ; comme les chrétiens, enfin, reçoivent la grâce en étant plongés dans l’eau du baptême, ainsi la «  race  » (darrat) des enfants d’Ismaël est-elle invitée par Dieu même, parlant par la bouche de l’auteur, à traverser un «  torrent  » (sabîlan) «  jusqu’à ce que vous soyez lavés  », leur dit-il, (tagtasilû; IV, 43), comme dans un nouveau baptême.

Ce «  torrent  » est encore une fois le Jourdain, où les enfants d’Ismaël, sous la conduite de leur nouveau Josué, recevront l’onction qui en fera d’autres «  christs  » à la place des «  chrétiens  ». Ceux-ci ont en effet commis un crime inexpiable  : celui d’ «  emmêler  » au Dieu un fils. Car “ le Dieu ” n’a pas de fils… (IV, 171; V, 72).

VigneronLes enfants d’Ismaël aspirent à «  posséder en héritage un jardin de raisins  » (II, 266). Les représentations de la vigne et des scènes de chasse abondent dans les mosaïques des sanctuaires. L’auteur du Coran en garde le souvenir tellement vif qu’il les associe dans une commune réprobation (V, 90-96).

Que les enfants d’Ismaël s’abstiennent de vin et de boisson fermentée, et ne prennent pas part à ces repas funèbres qui dégénèrent en «  rixe  » (’al- cadâwata) et en «  injure  » (wa-l-bagdâ’a)  : c’est ainsi que l’auteur présente le repas eucharistique des chrétiens (V, 90-92)  ! Il est vrai que saint Paul en jugeait de même (1 Co 11, 17-22). Mais c’était au su des abus que lui apprenait la renommée, et son souci était de les corriger, non pas de les supprimer. Tandis qu’interdire tout usage du vin, comme le fait l’auteur du Coran (II, 219), c’est abolir purement et simplement le Saint-Sacrifice de la messe. Même si l’occasion, ou le prétexte, en est fournie par le culte de Bacchus, omniprésent dans les mosaïques des demeures byzantines de Transjordanie.
Les nomades Saracènes s'adonnent à la chasse

Les nomades “ Saracènes ” s’adonnent à la chasse et à la vie pastorale sur d’immenses espaces et, surtout, pratiquent des razzias dévastatrices. Détail de la mosaïque du diaconikon-baptistère (530 ap. J.-C.) du Mémorial de Moïse au mont Nébo  : un chasseur à cheval transperce de sa lance un sanglier débusqué par un chien.

Quant au gibier (sayid) tué à la chasse, à moins d’être «  achevé de vos mains et à la pointe de vos lances  » (V, 94; cf.ci-dessous), il est interdit à un peuple «  consacré  » (V, 93; cf. V, 1)  ! Dans les mosaïques de Transjordanie, les scènes de vendange et de chasse alternent dans les rinceaux de vigne, comme dans les versets de la sourate V, à croire que l’auteur du Coran avait à la pensée, ou sous les yeux, ces décorations (ci-contre, p. 11).

D’autant plus qu’il enchaîne  : «  Le gibier de la mer vous est permis.  » De quelle “ mer ” s’agit-il  ? Sûrement pas de la mer Morte, que la mosaïque de la carte retrouvée à Madaba, à l’est de la mer Morte, montre mettant en fuite les poissons du Jourdain. En revanche, la mosaïque de l’église des Saints-Apôtres, construite en 578 à Madaba, représente la mer sous la figure d’une femme brandissant une rame comme étendard, et sortant des flots au milieu de poissons bondissants (Piccirillo,op. cit., p. 154 et 165).

Ces contacts entre l’auteur du Coran et les communautés chrétiennes de l’Arabie sont déjà impressionnants. Mais il y a plus.
L’HÉRÉSIE

«  Arabia haeresium ferax  !  » L’Arabie est un foyer d’hérésies, écrivait Théodoret de Cyr au cinquième siècle. Durant les premiers siècles de l’ère chrétienne, le territoire transjordanien accueillit en effet un grand nombre de sectes qui s’écartaient plus ou moins de l’orthodoxie et dont Épiphane de Salamine entreprit de dresser le catalogue.

Cependant, les sources littéraires de l’époque attestent la présence d’évêques, d’archimandrites, de prêtres, de moines et de fidèles de confession monophysite, illustrant la vitalité d’une foi que les sources archéologiques représentent plutôt comme orthodoxe. Les fidèles rivalisent pour embellir leurs églises depuis les grandes basiliques urbaines jusqu’aux églises des villages et aux chapelles des monastères. Or, les inscriptions, figurant sur les pavements de mosaïque des églises construites entre le cinquième et le huitième siècle, sont des professions de foi en Dieu Trinité sainte et consubstantielle, Seigneur de toutes choses, Celui qui a fait le Ciel et la terre. C’est avec son aide, par sa grâce, selon sa volonté et sa providence que l’on construit les églises et qu’on mène à leur terme les bonnes œuvres  : «  Le Seigneur Jésus-Christ, Fils unique du Dieu unique, est notre Dieu, notre Sauveur, et jouit des mêmes attributs divins. Roi, créateur et démiurge, il est la sagesse de Dieu, le Seigneur Dieu de la Sainte Vierge et de tous les saints, l’honneur du peuple chrétien, le Dieu avec nous.  »

À en juger par les inscriptions, les chrétiens de la province d’Arabie nourrissent une très grande dévotion pour la Sainte Vierge  : elle est Théotokos, Mère de Dieu, Souveraine sainte et immaculée, à laquelle il faut s’adresser «  l’âme et les actions purifiées  », comme le rappelle l’inscription de l’église qui lui fut consacrée dans le centre de Madaba.

Or, notre traduction du Coran démontre que c’est contre le culte rendu au «  Seigneur Jésus-Christ, Fils unique du Dieu unique  » que l’auteur du Coran polémique, et contre sa divine Mère. Ou plutôt, contre l’idée que les chrétiens s’en font  : «  Jadis ils ont apostasié, ceux qui ont dit  : “ Voici le Dieu, Lui, le Christ, fils de Marie, alors que le Christ disait  : “ Ô fils d’Israël, servez le Dieu, mon Maître et votre Maître  ! ”  » (V, 72)

«  Marie  » (maryama) est le seul nom féminin présent dans le Coran. La raison de ce traitement de faveur tient dans la volonté, qui affleure chaque fois qu’il est question du «  Christ  » (masîhu), de réduire à néant sa divinité. L’appellation «  fils de Marie  » (’ibn maryama) est destinée à supplanter définitivement le nom de «  Fils du Très-Haut  » (Lc 1, 32). Ici, l’auteur affirme que le Christ lui-même n’aurait jamais émis la prétention d’être Fils de Dieu. Au contraire, il considérait «  le Dieu  » (Allah) comme son Maître  : «  mon Maître et votre Maître  » (rabbi wa-rabbakum; III, 51). L’auteur connaît le quatrième Évangile et il corrige à dessein la parole de Jésus, disant  : «  mon Père et votre Père  » (Jn 20, 17).

Précisons que le nom d’Allah n’est pas un nom propre mais un nom commun  : ’ilâh précédé de l’article défini ’al. Par contraction, ’al-’ilâh devient ’allâh   : «  le Dieu  ». Le nom biblique d’Elohîm est cependant employé à deux reprises (III, 26; V, 114).

La polémique antitrinitaire affleure partout, dès la sourate I, où “ le Dieu ” reçoit les noms les plus beaux – miséricordieux, maître, roi – mais jamais celui de Père. Car “ le Dieu ” n’a pas d’ «  enfant  » (waladan). L’auteur s’en prend aux récits évangéliques où la procession du Fils est «  célébrée  » par Dieu le Père (II, 116); allusion aux théophanies du baptême du Christ et de sa transfiguration  : «  Et voici qu’une voix venue des Cieux disait  : “ Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur ”.  » (Mt 3, 17; cf. 17, 5; 2 P 1, 17)

L’appellation «  le Christ-Jésus, fils de Marie  » (IV, 171) s’oppose donc à l’appellation, en vigueur parmi les chrétiens, de «  Jésus-Christ, Fils de Dieu  » (Mc 1, 1). Comme saint Paul, l’auteur l’appelle aussi «  le Christ  » (’al-masîhu) tout court, mais en le dépouillant de sa royauté de Fils de David, donc de sa “ messianité ” elle-même. Car «  la royauté des Cieux et de la terre et de ce qu’ils contiennent appartient au Dieu  » (V, 17, 18, 40 et 120) et non pas au «  Christ, fils de Marie  » (V, 17), ni à ceux qui se disent «  les fils de Dieu et ses préférés  », juifs ou chrétiens (V, 18).

C’est pourquoi le nom de «  Messie  » (masîhu), même associé à celui de «  Jésus  » pour former le nom composé précédé de l’article (’al-masîhu cîsâ), est dépouillé de toute sa signification messianique. «  Le Christ-Jésus, fils de Marie  » n’est jamais dit «  fils de David  ». Comment le serait-il, puisque sa Mère «  Marie  » (maryam), donnée pour «  fille d’Amran  », se trouve délibérément confondue avec Myriam, sœur de Moïse et d’Aaron  ?

Ainsi se trouve aboli, entre les deux “ Marie ”, l’écart historique de trente générations, toutes tendues vers l’avenir dans l’attente du Roi-Messie. Le ressort de l’histoire sainte est brisé, au profit d’une chronologie où Jésus vient immédiatement après Moïse (II, 136; III, 84), comme un neveu succède à son oncle  !

Bien plus  : non seulement «  Jésus fils de Marie  » est dépouillé de sa divinité et de sa royauté messianique, mais encore il perd toute consistance historique. «  Malgré tout, avoue le Père Jomier, sa figure reste très floue et il serait bien difficile de se la représenter s’il n’y avait que le Coran.  » Même réflexion du Père Abd-el-Jalil (cités dans notre appendice consacré à Jésus dans le Coran, op. cit., t. II, p. 227)
LE SCHISME

Le schisme est venu plus tard. Dans une étude récente, G. R. Hawting, enseignant à l’Université de Londres, a expliqué que les polythéistes et idolâtres pris à partie dans le Coran seraient en fait les monothéistes, présents en Arabie depuis longtemps. Comment a-t-il fallu attendre treize siècles pour faire cette découverte mirobolante  ? alors qu’elle se lit en toutes lettres dans le Coran lui-même  ! Est taxé d’idolâtrie le culte rendu par les chrétiens au crucifix, à Jésus «  élevé  » (’al-jibt ; IV, 51). Le terme, employé une seule fois dans le Coran, a été forgé par l’auteur à partir de l’hébreu gâbah, «  être élevé  », pour désigner le Christ «  élevé  » sur la Croix, objet de la foi chrétienne. Connaissant la parole de saint Paul  : «  Nous proclamons, nous, un Christ crucifié, scandale pour les juifs et folie pour les païens  » (1 Co 1, 23), l’auteur de la sourate IV veut récuser également le «  scandale  » et la «  folie  ». Il évacue donc la Croix du Christ, en niant le fait, purement et simplement  : «  Ils ne l’ont pas tué ni crucifié, mais il est bel et bien revenu vers eux.  » (IV, 157).

Quant aux saints, particulièrement Marie, la Mère de Jésus  : «  Ne vous égarez pas au point d’idolâtrer (une femme) “ entre les femmes ”  » (IV, 129; cf. Lc 1, 42), commande-t-il. Peut-être la confond-il avec la déesse Aphrodite, «  un des chefs-d’œuvre des mosaïstes de Madaba  », conservée sous le vestibule interne de l’église de la Vierge qui succéda, à Madaba, à une demeure patricienne d’époque byzantine décorée d’une représentation des héros de la tragédie d’Euripide  : Hippolyte. Conservées depuis leur création, au milieu du sixième siècle, ces mosaïques n’ont rien à envier à la renaissance qui fleurira en Italie mille ans plus tard. «  Ces motifs d’inspiration classique, écrit l’archéologue franciscain,ne sont pas tant des vestiges des croyances païennes qu’un témoignage de la culture répandue par Justinien dans tout l’Empire.  » Les acteurs de la tragédie sont figurés sur la terre et au ciel. Un panneau met en scène les personnages célestes en cause  : Aphrodite, assise sur un trône à côté d’Adonis, la poitrine opulente et dénudée, explique la recommandation de l’auteur  : «  Celles que vous avez épousées, corrigez-les et couvrez-les  !  » (IV, 34).
LA VIERGE MÉDIATRICE

En vertu du principe premier de l’école française d’exégèse, s’attachant à expliquer la Bible par la Bible, Georges de Nantes prit pour règle d’expliquer «  le Coran par le Coran  », et non pas par les logographes postérieurs  : «  Le seul document sûr, c’est le Coran, écrit-il. Il faut étudier le Coran, et ensuite expliquer pourquoi et comment sont nées les légendes  », et non pas l’inverse, comme font nos coranisants occidentaux, à la remorque des inventeurs orientaux desdites légendes, en contravention flagrante avec les exigences les plus élémentaires de la méthode scientifique, positive et critique.

Prenons un exemple.

Actuellement, la Ka‘ba désigne un sanctuaire situé à La Mekke, au milieu de la cour de la grande mosquée. Toute la question est de savoir ce que ce mot désigne dans la sourate V. Il apparaît pour la première fois au verset 6, apportant une précision remarquable à la purification rituelle déjà prescrite au verset 43 de la sourate IV en instituant un bain complet, de la tête aux pieds, «  jusqu’à la plante  » (’ilâ l-ka‘bayni).

«  Oignez-vous la tête et les pieds jusqu’à la plante.  » Il serait plus exact de traduire «  jusqu’à la base  », le mot greckubos, «  cube  », dont le mot arabe est la transposition, désignant les pierres d’assise d’une maison. C’est pourquoi le mot sert à désigner certains sanctuaires de forme cubique. Notre exégèse de la sourate V nous a conduit à identifier deux sanctuaires de cette sorte. Le premier se situe à Pétra, où réside le «  Seigneur de la Ka‘ba   »,bâliga l-ka‘bati (V, 95). Le second est aux portes de Jérusalem, «  portes du Dieu  » (V, 2), où «  le Dieu a consacré la Ka‘ba, la Maison sacrée, relevée pour les gens  » (V, 97). Par la suite, il reviendra une quatrième et dernière fois, au pluriel, avec le sens de «  vierges  » (kawâ‘iba; LXXVIII, 33). D’où la question  : la Ka‘ba est-elle une «  Maison  » ou une «  Vierge  »  ?

À la vérité, le sens de «  vierge  » est déjà ancien puisque saint Épiphane fait état, au quatrième siècle, d’un culte célébré en «  langue arabe  » (arabikè dialektô) à Pétra, dans la nuit du 25 décembre, en l’honneur de la Vierge (parthenon) et de son fils Dousarès. Le nom de la Vierge, en arabe (arabisti) est Chaabou. Dousarès signifie «  le fils unique du Seigneur  » (monogenè tou despotou).

Mais alors, quel rapport entre le «  cube  » et la «  Vierge  »  ? Les savants ont tout envisagé, jusqu’à faire du Dieu un fils de la pierre, tel l’abbé Jean Starcky, le grand spécialiste de Pétra, cherchant comment le «  bétyle quadrangulaire  » portant le dieu Dousarès, est «  devenu sa mère  »  ! Mais les développements récents de l’archéologie nous donnent l’explication  : saint Épiphane est le témoin d’une influence chrétienne fort ancienne sur les cultes religieux en Arabie préislamiste. Dès lors, comment nous étonner que la Mère du Fils de Dieu soit son trône  ? N’est-elle pas le siège de la Sagesse  ?

Mais cette Vierge est aussi la personnification de «  la Cité sainte, Jérusalem, qui descend du Ciel, de chez Dieu, avec en elle la gloire de Dieu  » (Ap 21, 10). Or, cette ville forme un cube  : «  Longueur, largeur et hauteur y sont égales.  » (Ap 21, 16) Bien plus, il se trouve qu’au siècle de la naissance de l’islam, un monument s’élevait le long du chemin qui, de la maison de la Vierge en la sainte Sion, lieu de sa «  dormition  », mène à son «  tombeau  » de Gethsémani. Ce monument portait le nom grec de kubos dans une homélie attribuée à saint Germain de Constantinople (634-733).

Le saint patriarche évoque les lieux de la Dormition et de l’Assomption de Marie  : «  C’est, le long de la route suivie par le cortège funèbre, dans la descente de la vallée de Josaphat, le monument en forme de cube (kubos), à cause du juif téméraire et immédiatement puni pour le forfait contre le corps vénérable par l’amputation de ses deux mains  ; c’est au milieu de ce cube, la colonne vénérée qui reproduit le prodige accompli de la guérison du juif ci-devant impie.  » On trouvera le développement de cette question dans l’appendice à notre traduction du Coran, tome III, sous le titre  :La Ka‘ba (p. 299-306). Selon notre hypothèse, la sourate V nous apprend que, loin de le détruire, l’islam naissant prit ce “ mémorial ” pour symbole de la «  Maison d’Abraham  » qu’il voulait «  relever  » (V, 97).

Contrairement à une idée reçue, la référence à Abraham n’est pas une source de rapprochement entre les «  trois religions monothéistes  ». Elle est plutôt propre à entretenir la guerre entre la descendance d’Isaac, l’enfant de la promesse, et ceux d’Ismaël, le tireur d’arc, qui habite le désert, selon qu’il est écrit  : «  L’enfant (Ismaël) grandit, habita le désert et devint tireur d’arc.  » (Gn 21, 20) Comme les «  soldats  » du troisième Secret de Fatima…

Tandis que la Fille d’Abraham, Elle, la Ka‘ba, personnifiant à elle seule la «  Vierge  » et la «  Maison  » d’Israël, nous convoque tous, qui que nous soyons, chrétiens, juifs et musulmans, pour nous conduire aux «  portes du Ciel  » (cf. V, 2) par le chemin de son Cœur Immaculé. Comment ne pas exprimer notre reconnaissance à notre Père, pour sa perspicacité et la ténacité avec laquelle il nous a maintenu à la tâche, par ses encouragements éclairés et incessants, à forger un instrument scientifique et providentiel, en vue de la conversion des musulmans, par le triomphe du Cœur Immaculé de Marie.
LE TÉMOIGNAGE DU SANG VERSÉ

Beaucoup ignorent que le Yémen a été officiellement chrétien pendant une quarantaine d’années, entre 529-530 et 570-575, après avoir été en butte à une violente persécution de la part des juifs. En effet, en 521, un roi juif succéda au roi chrétien de Himyar, décidé à s’affranchir du protectorat éthiopien et de l’alliance avec l’Empire byzantin. En 523, il se mit à persécuter les chrétiens présents sur son territoire, en commençant par sa capitale, Zafar.

«  Après avoir promis un sauf-conduit aux chrétiens éthiopiens, il fit mettre à mort trois cents d’entre eux, dont l’archiprêtre Ababut. Le massacre, qui eut lieu pendant la nuit, s’acheva par l’incendie de l’église où périrent deux cents fidèles. L’édit qui étendit la persécution à tout le royaume punit de mort tous ceux qui se risquaient à protéger les chrétiens. Les premières victimes illustres furent des prêtres de l’Hadramaout  : Mar Elia, sa mère et son frère  ; Mar Toma, à qui l’on avait déjà coupé la main gauche pour le châtier d’avoir confessé le Christ  ; Mar Wail et Mar Toma de Najran qui se trouvait dans la région.  » (Piccirillo,op. cit., p. 21-22).
Les martyrs de Najran

Le roi juif se tourna alors contre l’oasis de Najran. Une première armée s’étant heurtée à la résistance des habitants, il prit lui-même la tête de forces plus nombreuses et mit le siège devant la ville. En vain. Il promit alors la vie sauve aux assiégés s’ils se rendaient  :

«  Et quand il vit qu’il ne les soumettrait pas par la guerre, raconte la source syriaque, il envoya des prêtres juifs de Tibériade avec la Torah de Moïse et une lettre de serment avec le sceau du roi juif  ; il jurait sur la Torah, les Tables de Moïse, l’Arche et par le dieu d’Abraham, d’Isaac et d’Israël, qu’il ne leur arriverait rien de mal s’ils lui remettaient la ville spontanément et s’ils sortaient pour se présenter devant lui. Les habitants de Najran crurent à son serment et trois cents d’entre eux, accompagnés de leurs chefs, sortirent pour le rencontrer. Il les reçut avec amabilité et cordialité et, de nouveau, il leur promit personnellement ce qu’il leur avait promis par lettre, leur répétant qu’aucun mal ne leur serait fait, qu’il ne leur demanderait pas de renier leur christianisme et que personne ne serait opprimé à cause de son christianisme, et il rompit le pain avec eux. Et quand, le lendemain, ils vinrent le trouver, il ordonna de les répartir entre ses chefs, cinquante par chef. En secret, il avait ordonné à chaque chef de prendre soin des hommes qui venaient à eux et, après avoir rompu le pain, de leur attacher les pieds et les mains, et de leur prendre leurs armes.

«  Quand cela fut fait et qu’il fut certain que tous leurs chefs avaient été ligotés, ils envoyèrent tout de suite des Juifs et des païens qui capturèrent les chrétiens de la ville, en leur demandant de leur montrer tous les os des martyrs et ceux de Mar Bulos, l’évêque qui avait été consacré premier évêque de Najran (…) qui avait gagné la couronne du martyre en étant lapidé, comme Étienne le premier martyr, par les Juifs de Tibériade dans la ville de Zafar, la ville royale des Himyarites. Ils brûlèrent par le feu ses os, en même temps que Mar Bulos, l’autre évêque qui avait été consacré deuxième évêque de la ville de Najran (…). Les Juifs portèrent tous les os ensemble dans l’église et ils les entassèrent au milieu de l’édifice  ; et puis ils portèrent les prêtres, les diacres, les sous-diacres, les lecteurs, les fils de l’alliance et les filles de l’alliance (les moines et les moniales), et les laïcs, hommes et femmes  ; et ils remplirent toute l’église, d’un côté jusqu’à l’autre, avec environ deux mille chrétiens (…). Puis ils apportèrent du bois et ils entourèrent l’église à l’extérieur et ils mirent le feu à l’intérieur et ils la brûlèrent avec tout ce qui se trouvait à l’intérieur (…).

«  Et quand l’église et tout ce qui se trouvait à l’intérieur fut brûlé, le roi porta, le même jour, tous les chefs et les hommes nés libres, et ils se trouvaient liés devant lui.

«  Et il leur dit  :

– Pourquoi avez-vous essayé de vous rebeller contre moi, pourquoi ne m’avez-vous pas remis la ville, pourquoi avez-vous placé votre confiance dans ce fils de… dans ce vieil idiot de Harith bar-Kaab, que vous avez élu comme votre chef  ? ”

«  Alors, il dévêtit Harith et il lui dit  :

– Regarde-toi nu devant ceux qui te considéraient comme leur chef, pour que tu puisses être déshonoré dans ta vieillesse devant eux. ”

«  Mais Harith lui répondit  :

– Vraiment, si le vêtement que je porte te devenait évident, tu ne me parlerais pas ainsi. Mais comme tu ne le vois pas, tu penses que je suis nu. En vérité, je te dis que mon âme, en ce moment, est devenue grande à mes yeux et je n’ai pas honte de la nudité de mon corps. Parce que le Christ sait que je suis meilleur que toi à l’intérieur et à l’extérieur, que mon corps est plus fort que le tien et que mon bras est plus puissant que ton bras. Je n’ai pas de blessures de fer de lance ou d’épée sur mon dos, mais seulement sur ma poitrine  ; parce que je n’ai jamais montré mon dos au combat comme le ferait un lâche. Avec l’aide du Christ, j’ai été vainqueur dans beaucoup de batailles, et c’est moi qui ai tué au combat le frère de celui qui est assis à ta droite et qui est ton cousin paternel. ”

«  Le roi lui dit  :

– Ainsi, c’est sur lui que tu comptais pour te révolter contre moi. Je vais te donner un conseil pour sauver ta vieillesse. Renie le Christ, le menteur, et sa Croix, et tu vivras  ; dans le cas contraire, tu mourras d’une mort atroce, toi et tes compagnons et tous ceux qui ne renieront pas le Christ et la Croix. ”

«  Et Harith lui dit  :

– Rappelle-toi les serments que tu nous fis au nom du Dieu d’Abraham, d’Isaac et d’Israël, de la Torah et des Tables et de l’Arche. ”

«  Le roi lui répondit  :

– Laisse ces choses et renie le Christ et la Croix. ”

«  Le vieillard lui répondit  :

– En vérité, je suis affligé pour tous les compagnons chrétiens qui étaient avec moi dans la ville, parce que je les ai conseillés, mais ils ne m’ont pas écouté. Parce que j’étais prêt à livrer bataille contre toi et à me battre contre toi pour le salut du peuple du Christ, et tu m’aurais tué ou moi, je t’aurais tué, et j’avais l’espoir, grâce au Christ, mon Seigneur, de te vaincre  ; mais mes compagnons ne me l’ont pas permis. J’ai pensé aussi de ne guider que ma famille et mes esclaves, et de sortir pour te rencontrer, mais mes compagnons chrétiens fermèrent les portes de la ville et ne me le permirent pas. C’est moi qui leur ai dit de rester en ville et de ne pas ouvrir les portes, parce que j’avais confiance dans le Christ, mon Seigneur, et je savais que la ville ne serait pas prise par toi, parce qu’elle ne manquait de rien, mais sur cela aussi, mes compagnons ne m’écoutèrent pas. Et quand tu envoyas ta parole, tes serments, je leur conseillai de ne pas te croire, en leur disant que tu étais un menteur, et que l’on ne peut avoir aucune confiance en toi, mais mes compagnons ne se laissèrent pas persuader. Et maintenant, tu me dis de renier le Christ, mon Dieu, et de devenir juif. Peut-être que je ne vivrai pas davantage et toi, tu veux m’éloigner du Christ, mon Dieu, dans ma vieillesse. Vraiment, tu n’as jamais agi en roi, parce qu’un roi qui trompe n’est pas un roi, parce que j’ai vu beaucoup de rois, mais jamais des rois menteurs. En ce qui me concerne, je resterai ferme et je ne serai pas un menteur en reniant les promesses que j’ai faites au Christ. ”

«  Les chrétiens célébrèrent avec fierté le vieux cheikh et ses compagnons, religieux et laïcs, hommes, femmes et enfants, qui surent mourir en chrétiens avec l’orgueil des Arabes.  » (ibid., p. 22-24)

Frère Bruno de Jésus-Marie
Avatar de l’utilisateur
omar
Sergent Virtuel
Sergent Virtuel
Messages : 509
Inscription : mar. 4 mars 2014 12:02
Status : Hors-ligne

Re: L’Arabie saoudite élue au conseil de l’ONU pour l’égalité de

Message non lu par omar »

«L'Occident n'oppose aucune idéologie à l'islamisme, sinon celle de l'argent»
Avatar de l’utilisateur
omar
Sergent Virtuel
Sergent Virtuel
Messages : 509
Inscription : mar. 4 mars 2014 12:02
Status : Hors-ligne

Re: L’Arabie saoudite élue au conseil de l’ONU pour l’égalité de

Message non lu par omar »

Aucune réaction ?
«L'Occident n'oppose aucune idéologie à l'islamisme, sinon celle de l'argent»
Avatar de l’utilisateur
Proust
Major Virtuel
Major Virtuel
Messages : 2073
Inscription : lun. 2 juil. 2012 14:06
Status : Hors-ligne

Re: L’Arabie saoudite élue au conseil de l’ONU pour l’égalité de

Message non lu par Proust »

Bonjour Omar, pour ma part, je préfèrerai la fin de toutes les religions
Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n'est pas victime ! Il est complice.
George Orwell.
Avatar de l’utilisateur
marmhonie
Police Militaire Virtuel
Police Militaire Virtuel
Messages : 975
Inscription : dim. 29 janv. 2017 22:30
Status : Hors-ligne

Re: L’Arabie saoudite élue au conseil de l’ONU pour l’égalité de

Message non lu par marmhonie »

Ensemble avec Marie ?!


Certes oui, avec notre Marianne et notre démocratie !
Image

Image
À tout radicalisé, Youtube est bien le cloaque de tous les hoax, de toutes les légendes urbaines, de tous les montages éhontés, de toutes les haines misérables.
Image

Parce que les gens dans votre genre provoquent la haine au nom d'Allah, vous déviez de la foi musulmane pour l'islamisme avec tout ce que l'actualité nous offre en horreurs pour conséquences militantes.
Image

Le profil type, la diffamation annoncée contre les chrétiens qui auraient une trinité avec Marie Image

Image
Qui dit look barbu, dit voile intégral, et radicalisation contre la vie en paix tous ensemble.
Image

Et ce Coran moderne tellement commenté et traduit dans des versions françaises terrifiantes hors-contexte, que voilà une étrange religion de djihad, d'intolérance et de communautarisme :
Image
Ignorance au rendez-vous
J'aime bien cette devise, elle sied aux islamophiles !
Image
Image
(on clique sur la signature)
Avatar de l’utilisateur
yacoub
Être-soi-meme
Être-soi-meme
Messages : 21935
Inscription : jeu. 10 nov. 2005 08:00
Twitter : Paradis d'Allah au milieu des houris
Contact :
Status : Hors-ligne

Re: L’Arabie saoudite élue au conseil de l’ONU pour l’égalité de

Message non lu par yacoub »

Histoire de la collusion entre le Wahhabisme et le monde Anglo-Saxon (1703-1979) [1/4]

« Il ne faut pas prendre à la légère le travail des agents anglais »[1]

INTRODUCTION

Il y a encore peu, le terrorisme international était assimilé et associé à des « États voyous », selon la terminologie employée par les administrations anglo-américaines, tels que la Libye, l’Irak, la Syrie ou l’Iran. Des pays comme l’Arabie Saoudite, le Qatar ou encore le Koweït étaient quant à eux considérés comme des alliés essentiels de l’Occident durant toute la période de la guerre froide jusqu’aux attentats du 11 septembre 2001, où le rôle trouble de l’Arabie Saoudite sera timidement mis en avant. Alors que les explications du phénomène terroriste se limiteraient à la question socio-économique du Moyen-Orient, au colonialisme dans les pays arabo-musulmans ou au conflit israélo-palestinien, nous allons montrer que ces questions, certes importantes, ne semblent pas déterminantes pour appréhender le terrorisme international contemporain. L’histoire de la double émergence de la prédication wahhabite et de l’Arabie Saoudite constituera le point de départ de notre travail. Nous allons ensuite examiner la doctrine wahhabite en tant que telle pour tenter d’en extraire son essence profonde, pour finalement aborder les différentes branches de l’islam radical dans ses formes étatisées et non étatisées. Loin de prétendre à l’exhaustivité, notre étude se cantonnera à donner des clefs de lectures supplémentaires parmi tant d’autres. Les raisons de l’absence de considération de l’Occident pour la dimension wahhabite en général et pour facteur saoudien en particulier constitueront le fil conducteur de ce texte. Il s’articulera autour des soutiens indéfectibles de ces deux mouvements par l’Empire britannique d’abord et par son successeur américain ensuite, dans des objectifs géostratégiques immédiats et dans le cadre d’agendas à plus long terme, qu’il faudra bien nommer, de domination mondiale.

1. LE WAHHABISME HISTORIQUE

Le Pacte de Nejd et le Premier émirat des Saouds (1745-1818)

Notre histoire commence en 1703 dans la région du Nejd au centre de l’Arabie. À Uyayna, une oasis du nord de Riyad, naquit Mohammed Ben Abdelwahhab, aujourd’hui considéré comme le père de l’orthodoxie islamique actuel : le wahhabisme. Ce cheikh développa dès son plus jeune âge une intelligence bien supérieure aux normes de son temps. Issu d’une famille de théologiens, son intérêt pour la jurisprudence hanbalite[2], la science du dogme (« aqîda ») et la théologie islamique, fit de lui un imam-remplaçant respecté à la mosquée d’Uyayna alors qu’il était âgé que de dix ans. Étudiant ensuite à La Mecque et à Médine, il amorça précocement une carrière de prédicateur islamique par la suite.

Le décalage entre son apprentissage du dogme et ce qu’il constatait dans la pratique fit naître en lui une indignation envers les pratiques populaires paganistes et superstitieuses (sur le culte des saints et des tombeaux notamment). Dans la péninsule arabique et le croissant fertile, il prôna en réponse un retour à un islam orthodoxe et puritain en exigeant des foules de se purger de toutes les innovations et hérésies dénuées de tout fondement islamique[3]. Rapidement, la prédication (« da’wa ») du cheikh Abdelwahhab attira de nombreux sympathisants qui se mirent à prêcher son message dans les différentes oasis de la désertique Arabie. Ses élèves n’hésitèrent pas à appliquer le puritanisme wahhabite en coupant les arbres perçus comme sacrés par les populations locales, en détruisant les coupoles de saints et en aplanissant les tombes[4]. Quand les élites religieuses et tribales de la région commencèrent à prendre au sérieux ce mouvement, Abdelwahhab fut contraint de s’exiler suite à diverses pressions en 1744.

Ne voulant pas quitter son Nejd natal, il choisit d’aller à Dariya où il retrouva certains de ces plus fidèles élèves dont Abdelaziz, Mishar et Thunayyan, appartenant à la famille de l’émir local : Mohammed Ben Saoud Ben Mohammed Al Mouqrin (aussi appelé Ibn Saoud). Toujours en 1744, ce dernier accepta de rencontrer Abdelwahhab et les deux protagonistes conclurent un accord (« mithaq ») que l’universitaire tunisien Hamadi Redissi appellera « le Pacte de Nejd »[5]. Ibn Saoud prêta donc allégeance à Abdelwahhab et scella cette alliance en épousant une de ses filles. En application de ce pacte, l’émir Saoud abolit les taxes non islamiques et appliqua la loi canonique islamique (« charia ») régissant la vie individuelle, religieuse, politique et sociale dans sa juridiction. Ce pacte développa considérablement la doctrine du cheikh Abdelwahhab en ajoutant une ambition politico-militaire à son prosélytisme. Ainsi, dès ses débuts au XVIIIe siècle, le wahhabisme fut socle idéologique du pouvoir politique des Saoud, qui commencèrent alors leur expansion militaire.

Si le cœur du Nejd (Diriya, Uyayna et Huraymila) avait presque entièrement été conquis par adhésion populaire, la prédication (« da’wa »), justifiée par la guerre sainte (« jihad ») pour rétablir l’orthodoxie, fut suivie de conquêtes territoriales armées. L’alliance saoudo-wahhabite mit quarante ans pour soumettre tout le Nejd à l’autorité de Diriya. Les étudiants les plus doués de la région s’établissaient dans la capitale du premier émirat saoudien, à la place des hauts lieux tels qu’Ushayqir et même La Mecque. Alors qu’Ibn Saoud mourra en 1765 et Abdelwahhab en 1792, la puissante filiation idéologique et biologique de leur projet reste fascinante, car leurs descendants prirent la relève de leurs ambitions durant les siècles qui suivirent… jusqu’à nos jours.

Le premier émirat saoudien

LE PREMIER EMIRAT SAOUDIEN

Alors qu’à cette époque le califat ottoman administrait cette région, par le biais du chérif de La Mecque et du gouverneur turc du Hedjaz, le pouvoir ottoman n’y était pas physiquement présent. Cet allié de l’Empire britannique était de plus assez occupé dans sa guerre contre la France de Napoléon qui remportait des victoires décisives d’Égypte jusqu’à la Palestine entre 1798 et 1801[6]. Le Pacte de Nejd put donc étendre ses conquêtes dans toute l’Arabie sans que la Sublime Porte, siège du sultan de l’Empire ottoman, focalisât son attention sur cet ennemi secondaire.

Le rejet de l’idolâtrie et les accusations d’hérésie devinrent les outils justifiant conquêtes et massacres des Saoud qui, de père en fils, se succédèrent à la tête des wahhabites. En 1802, Saoud Ibn Abdelaziz s’empara de Kerbala, une des villes saintes du chiisme, au prix d’environ trois mille morts[7]. Suivi de Nadjaf et des villes saintes de Médine et de La Mecque, où égorgements, exécutions et destruction furent appliqués conformément à la doctrine, pour éviter tout paganisme et polythéisme. En prenant le contrôle de ces lieux saints de l’islam, les wahhabites contestaient de facto l’autorité du calife ottoman et ses prérogatives multiséculaires sur la protection des villes saintes et des pèlerins.

La famille Saoud était désormais suivie de près par les Français, les Anglais et les Russes. En réponse à un émissaire diplomatique anglais envoyé à Dariya, Saoud leur assura que tant qu’il avait la paix avec les Turcs il ne gênerait pas l’Empire britannique. En 1810, Napoléon envoya également l’agent Théodore de Lascaris à Dariya, pour convaincre Saoud d’une alliance contre les Anglo-Turcs, avec succès malgré des tentatives de blocages anglais[8]. En 1812, le sultan ottoman Mahmoud II ordonna au vice-roi d’Égypte, Méhémet Ali, de récupérer les territoires des wahhabites. Son fils Ibrahim Pacha, commandant de l’armée égyptienne d’Arabie, prit Dariya aux forces puritaines vers la fin de l’année 1818[9]. L’imam Soulaymân (le petit fils d’Abdelwahhab) et Abdallah Ibn Saoud furent exécutés, ce qui mit fin au premier émirat saoudien[10].

L’affaiblissement de l’Empire ottoman et le Deuxième émirat des Saouds (1823-1891)

Le 13 octobre 1819, l’Angleterre envoya le capitaine Forester Sadler sur les lieux pour féliciter Ibrahim Pacha de sa victoire contre les wahhabites dans le Nejd. Face aux différents excès de ces derniers, la répression fut impitoyable pour éradiquer l’émirat puritain. Le commandant de l’armée égyptienne d’Arabie s’était judicieusement attaché les services de l’officier français de Vaissière pour diriger ces opérations[11], sachant le colonel des armées égyptiennes était également un autre Français, le Colonel de Sève, aussi appelé Soliman Pacha.

Les Turcs et les Égyptiens pensaient en avoir fini avec les saoudo-wahhabites, mais Fayçal Ben Turki (de la famille Saoud) reprit les armes contre les Égyptiens et parvint à recréer un deuxième émirat wahhabite en 1824 avec la prise de Riyad qui en devint sa capitale. Durant vingt ans, cet émirat se stabilisa sans grandes ambitions expansionniste, territoriale ou religieuse[12].

Le deuxième émirat saoudien

LE DEUXIEME EMIRAT SAOUDIEN

(Source : Aïssam Aït-Yahya, Textes et contexte du Wahhabisme, Nawa, 2015, p.129).

Notons que cette région désertique du Nejd, morcelée en différentes tribus, clans et factions rivales, ne suscitait aucun intérêt politique ou économique : chaque oasis étant dirigée par un émir ou un conseil de cheikhs différents. Ceci pourrait expliquer en partie le manque de réaction de la Sublime Porte, au contraire de l’Empire britannique qui pressentit le potentiel des wahhabites et eut de nombreux contacts avec les Saoud[13].

Dans ce contexte, le pacte de Nejd doit aussi se comprendre sous l’angle d’une alliance tribale entre les Banu Tamim, dont est issu Abdelwahhab, et les Banu Hanifa dont est issu Ibn Saoud. C’est en 1884, qu’une autre tribu rivale, les Al-Rachid soutenue par la Sublime Porte et dirigée par l’émir Mohammed Ibn Abdallah Al-Rachid, mettra fin au second émirat saoudien en s’emparant de Riyad.

Durant toute cette période, l’Empire ottoman perdait des territoires en Europe et s’affaiblissait à cause des velléités d’indépendance en Grèce et dans les Balkans.

L’Empire britannique et le troisième émirat des Saouds (1902-1932)

Face à ces hostilités, la famille Saoud se réfugia au Koweït. Ce pays, sous contrôle britannique, était une pièce essentielle des Anglais dans le blocage du projet germano-turc de prolongement du fameux chemin de fer Berlin-Bagdad, lancé par l’Allemagne en 1903 et passant par Istanbul. Le Koweït était le terminus possible et idéal de toute ligne ferroviaire entre le Golfe et la Méditerranée[14]. Avec une ambition féroce, l’arrière-arrière-arrière-petit-fils d’Ibn Saoud, Abdelaziz Ben Abderrahmane Al Saoud (lui aussi appelé Ibn Saoud) initia un troisième émirat en reconquérant Riyad en 1902.

Ibn Saoud, deuxième du nom

Notre deuxième Ibn Saoud (1876-1953) avait noué des accords avec les agents anglais qui continuaient de mener le « grand jeu »[15] de l’Empire britannique des Indes. Il reconquit de nombreuses villes aux alentours de Riyad en 1904 et s’empara de toute une partie de la côte occidentale du Golfe en 1913[16]. En plus des soutiens financiers anglais et de la propre audace d’Ibn Saoud, la tâche fut également facilitée par le fait que beaucoup de fiefs éprouvaient une fidélité réelle aux Saouds ou voulaient s’émanciper de la tutelle des Al-Rachid, vassaux des ottomans et ennemis de longue date des wahhabites[17].

En sédentarisant progressivement les tribus bédouines sous sa tutelle vers 1911, Ibn Saoud promut une éducation puritaine rigoriste pour les contrôler sur des territoires stables. Les membres de ces colonies, à la fois combattant du jihad et agriculteurs-éleveurs, furent baptisés les Frères dans l’obéissance d’Allah (« Al Ikhwân man ta’a Lah »), abrégé sous le terme Ikhwân. Ils furent des guerriers impitoyables tenant d’un wahhabisme strict[18], nous y reviendrons.
Troupes des Ikhwân

Lorsque la Première Guerre mondiale éclata, opposant notamment les deux Empires britannique et ottoman, l’émirat saoudo-wahhabite, qui choisit d’abord la neutralité, rejoignit rapidement le camp anglais. Cette guerre mondiale était l’opportunité rêvée pour l’Angleterre de s’attaquer aux possessions ottomanes en Arabie, ainsi que de contrecarrer les ambitions de l’Allemagne dans la région. Le capitaine anglais William Shakespeare (1878-1915), conseiller et ami proche d’Ibn Saoud depuis 1910, lui suggéra d’attaquer ses rivaux alliés des ottomans, les Al-Rachid. En 1915 est signé le premier traité de coopération liant l’Angleterre aux Saoud, entre l’administrateur du Bureau des colonies au Moyen-Orient, Percy Cox, et Ibn Saoud. Il permit à ce dernier la reconnaissance par la Couronne britannique des territoires conquis et l’obtention 5000 livres sterling-or par mois. En retour, il prit l’engagement de ne pas contracter d’alliance sans l’aval des Britanniques.


St John PhilbyHarry Saint John Bridger Philby, un agent secret de l’Empire britannique, fut dépêché dès 1917 en Arabie. Il succéda à William Shakespeare, mort au combat, dans son rôle d’agent de liaison avec les Saoud. La mission de Philby rentrait dans le cadre d’une stratégie plus large : créer une guerre tribale entre les Saoud, les Rachid et les Hussein[19]. Ce sympathisant réel de la cause wahhabite augmenta les subsides à Saoud jusqu’à 60 000 livres sterling par an dès 1920[20]. Au même moment, Londres mobilisait les Hussein, la tribu des Hachémites[21] de La Mecque, contre les Turcs de l’Empire ottoman.

Le chérif de la Mecque de la dynastie hachémite, Hussein Ibn Ali, initialement affilié aux ottomans, changea donc d’allégeance en s’alliant aux Anglais, ce qui mit à mal les ambitions expansionnistes de son ennemi Ibn Saoud, qui ne pouvait plus éliminer ce nouvel auxiliaire de ses alliés britanniques. Cette dynastie hachémite fut appuyée par un célèbre agent anglais hostile aux wahhabites : Thomas Edward Lawrence dit Lawrence d’Arabie. Lawrence d'Arabie Habillé en Bédouin, il parcourait le désert en soulevant des tribus, faisant sauter des voies de chemin de fer et détruisant les colonnes de ravitaillement contre les intérêts ottomans et français[22]. La Couronne britannique voulait chasser ces derniers de Beyrouth et Damas, car ils gênaient le transit de l’or noir. Le chérif Hussein s’autoproclama roi des Arabes et provoqua la Grande Révolte arabe de 1916-1918 contre l’Empire ottoman, après que Lawrence d’Arabie lui fit sa promesse de créer un grand État arabe qui s’étendrait d’Aden à Alep, soit toutes les terres arabes de l’Empire ottoman. Tandis qu’Ibn Saoud reconquérait progressivement l’Arabie de son côté, les Anglais soutinrent donc différentes tribus pour maintenir le monopole britannique contre les autres puissances européennes (France, Allemagne et Russie en tête[23]) et contre l’Empire ottoman.

À l’issue de la Première Guerre mondiale, les Britanniques mirent plusieurs coups de couteaux dans le dos des indépendances arabes promises à Hussein Ibn Ali et ses fils. D’abord, avec les accords secrets Sykes-Picot (1916) prévoyant un partage de l’Empire ottoman déliquescent entre les puissances françaises et britanniques (qui prendront la plus grosse part du gâteau avec l’Irak et le Koweït, riches en pétrole et en gaz). Ensuite, avec la promesse faite au mouvement sioniste pour l’établissement d’un foyer national juif en Palestine en 1917[24]. Malgré ces trahisons, les Hachémites voulaient forcer la main aux Britanniques en revivifiant le projet de grand État arabe par l’accord Fayçal-Weizmann du 3 janvier 1919[25]. Cette collaboration devait entamer une coopération judéo-arabe pour le développement d’un foyer national juif en Palestine et d’une nation arabe sur la plus grande partie du Moyen-Orient. L’accord tomba à l’eau et l’échec fut patent pour la partie arabe. La judéophobie des courants wahhabites se trouvera ainsi opposée plus tard à l’islamophobie des courants sionistes durs, marginalisant ainsi les mouvements raisonnables dans tous les camps.

Le 7 décembre 1922, les Anglais contraignirent Saoud à signer un premier traité territorial avec le Koweït, tandis que la région était partagée entre les fils du chérif Hussein : Ali Ben Hussein eut le Hedjaz, Abdallah Ier la Transjordanie et Fayçal Ier l’Irak pétrolier.

Les fils d'Hussein à l'avant-plan. De gauche à droite : Ali, Roi du Hedjaz, Abdallah, Roi de Transjordanie et Fayçal, Roi d'Irak

LES FILS D'HUSSEIN A L'AVANT-PLAN. DE GAUCHE A DROITE : ALI, ROI DU HEDJAZ ; ABDALLAH, ROI DE TRANJORDANIE ; FAYCAL, ROI D'IRAK

Une opération parrainée en sous-main par l’agent Lawrence d’Arabie. La fine politique britannique dans ce billard à trois bandes fut essentielle pour préserver deux avantages géopolitiques considérables : le canal de Suez et le naphte[26] de Mossoul soient respectivement le contrôle du commerce et la mainmise sur les hydrocarbures de cette région éminemment stratégique.

L’agent secret français Xavier de Hautecloque, dépêché sur place et en contact direct avec Philby dans les années 1930, avait déjà une vision subtile du double jeu britannique dans la région : « trichant somptueusement, jouant toujours sur les deux tableaux de toutes les parties, misant à la fois pour et contre : le grand Fox pour la Révolution française, le dur William Pitt contre ; Lawrence pour le Sionisme menacé, Philby pour les Wahabites menaçant ? […] Ceux qui ont permis d’allumer le feu qui va, peut-être, embraser l’Orient, veulent-ils déclencher le contre-feu classique ? Politique dangereuse. Ce n’est qu’avec des pluies de sang qu’on éteint de pareils incendies »[28]. D’autres diront plus modérément que les Anglais menèrent une politique d’équilibre entre les Hussein, les Saoud et les Rachid[29].Il s’avère que ce fut une femme incroyablement influente nommée Gertrude Margaret Lowthian Bell qui dressa et dirigea les plans que les deux espions Lawrence et Philby appliqueront.
Gertrude Bell

Femme de lettres, analyste politique, archéologue, alpiniste, espionne et fonctionnaire britannique, elle fut également conseillère de l’administrateur du Bureau des colonies au Moyen-Orient, Percy Cox, sur une région qu’elle connait mieux que tout occidental. Miss Gertrud sera décorée de l’ordre de l’Empire britannique pour avoir notamment permis la réquisition du pétrole de Mossoul[27].

Finalement, les Britanniques laissèrent le dirigeant le plus redoutable et ses ikhwans fanatiques quasi autonomes prendre le pas sur les « rois de Lawrence » en Arabie. En 1925, Ibn Saoud prit La Mecque au roi Ali, mettant fin à presque un millénaire de chérifat hachémite. Le 2 novembre de la même année, la reconquête du Hedjaz fut achevée par le traité de Hadda signé avec les Anglais qui délimita les frontières entre le domaine des Saoud et la toute nouvelle Transjordanie, pour annuler définitivement les visées d’expansion wahhabites vers les autres territoires protégés par les Anglais. Ceci posera un problème aux Ikhwân, trop extrémistes, qui niaient les frontières et remettaient en cause les allégeances de Saoud envers les Anglais. Ces contestations émises par ces guerriers redoutables furent finalement violemment réprimées par des offensives anglo-wahhabites conjointes.

Le califat ottoman abolit par le kémalisme[30] en 1924 et les Hachémites destitués de leur rôle de dirigeant des lieux saints l’année d’après, laissèrent un grand vide dans le leadership religieux au Proche-Orient. La puissante alliance issue du Pacte de Nejd prit pied dans cette place vacante. Les royaumes du Hedjaz et du Nejd seront fusionnés en 1927 et l’implantation définitive du troisième émirat des Saouds se concrétisa avec la fondation du Royaume d’Arabie Saoudite, le 22 septembre 1932. Le contrôle des lieux saints donna à Ibn Saoud un rôle politique et religieux de premier ordre et Riyad prit la succession de Constantinople, qui avait tenu les rênes de la communauté des croyants (« oumma ») durant quatre siècles.

De toutes les forces utilisées par l’Empire britannique pour affaiblir l’Empire ottoman et les puissances européennes, c’est l’association saoudo-wahhabite qui l’emporta. En soutenant toutes les parties et en provoquant dans le même temps division et affrontement chez tous leurs ennemis potentiels, le Royaume-Uni, ou plutôt la matrice impériale britannique à sa tête[31], a démontré son ingéniosité dans sa politique étrangère. Ceci fit dire au journaliste et agent secret du deuxième bureau français Xavier de Hauteclocque que les cinq grandes banques privées de la Cité de Londres, coactionnaires et maitresses de la Bank of England, ne seront satisfaites que lorsque le commerce mondial sera sous leur contrôle[32]…

La filiation saoudo-wahhabite du Pacte de Nejd jusqu’à la création de l’Arabie Saoudite :

Émirs

1er émirat (1745-1818)

Mohammed Ibn Saoud (1745[33]-1765)

Abdelaziz Ibn Mohammed (1765-1803)

Saoud Ibn Abdelaziz

(1803-1804)

Abdallah Ibn Saoud

(1814-1818)

2e émirat (1823-1891)

Mishâri Ibn Saoud

(mort en 1820)

Turki Ibn Abdallah

(1823-1834)

Mishâri Ibn Abdelaziz

Fayçal Ibn Turki

(1834-1838 ; 1843-1865)

Khalid Ibn Saoud (1838-1841)

Abdallah Ibn Thunayyan (1841-1843)

Abdallah Ibn Fayçal (1865-1873 ; 1876-1889)

Saoud Ibn Fayçal (1873-1875)

Abdu-Rahmân Ibn Fayçal (1875-1876 ; 1889-1891)

3e émirat (1902-1932)

Abdelaziz Ibn Abdu-Rahmân dit Ibn Saoud (1902-1932[34])

Imams et Cheikhs
Mohammed Ben Abdelwahhab

Abdallah Ibn Muhammad

Abdelaziz Ibn Abdallah Al Hasin

Sulayman Ibn Abdallah Al Cheikh

Hammad Ibn Naçir Al Muammar

Hussaïn Ibn Ghannam

Abdu-Rhamân Ibn Hassan Al Cheikh

Abdallah Abu Butayn

Hammad Ibn Atiq

Abdellatif Ibn Abdu-Rahmân Al -Cheikh

Ishaq Ibn Abdu-Rahmân Al Cheikh

Abdallah Ibn Abdellatif Al Cheikh

Sulayman Ibn Sahman

Abdallah Ibn Abdelaziz Al Anqari

Sa’d Ibn Hammad Ibn Atiq

Mohammed Ibn Abdallah Al Cheikh

Mohammed Ibn Ibrahim Al-Cheikh


(Tableau effectué à partir des informations du livre d'Aïssam Aït-Yahya, Textes et contexte du Wahhabisme, Nawa, 2015, p.39, 115 et 149).

(A suivre)

Franck Pengam


[1] Xavier de Hauteclocque, journaliste, écrivain et officier de renseignement du 2e bureau français, Le Turban Vert, Éditions Energeia, 1931, p. 85.


[2] L’école hanbalite est l'une des quatre écoles de l'islam sunnite, souvent présentée comme la plus conservatrice du courant sunnite.


[3] Aïssam Aït-Yahya, Textes et contexte du Wahhabisme, Nawa, 2015, p.41 et p.44.


[4] Ibid, p53.


[5] Hamadi Redissi, Le Pacte de Nadjd ou comment l'islam sectaire est devenu l'islam, Seuil, 2007.


[6] L’une des plus longues relations diplomatiques de l'histoire de France fut faite avec l’Empire ottoman. Une relation interrompue seulement par cette brève rupture de trois années (1798-1801 lors de l’expédition d’Égypte), voir Histoire des relations entre la Turquie et la France : Quelques dates et repères symboliques, www.ambafrance-tr.org/Histoire-des-relations-entre-la.


[7] Aïssam Aït-Yahya, op. cit., p.78-79.


[8] Ibid, p.98.


[9] Hamadi Redissi, op. cit., p.64.


[10] Ibid, p.65 et 66.


[11] Ibid, p.64.


[12] Ibid, p.67.


[13] Gary Troeller, The Birth of Saudi Arabia - Britain and the Rise of the House of Sa'ud, Routledge, 2013 (1er publication en 1976), p.XV et p.15.


[14] La Grande-Bretagne, le Koweït et les affaires de l’Arabie de la fin du XIX siècle à 1914. Première partie : le cadre général de l’action de la Grande-Bretagne dans le golfe Persique. Le Koweït : situation géographique, limites territoriales et importance stratégique, www.lesclesdumoyenorient.com/La-Grande- ... u-XIX.html.


[15] Le « Grand Jeu » renvoie à la rivalité coloniale entre la Russie et le Royaume-Uni en Asie au XIXe siècle.


[16]Yves Lacoste, Éditorial : le Golfe et ses Émirats, Hérodote 2/2009 (n° 133), p. 3-31, URL : https://www.cairn.info/revue-herodote-2 ... 3.htm#pa60. DOI : 10.3917/her.133.0003.


[17] Aïssam Aït-Yahya, op. cit., p.152.


[18] Ibid, p.158.


[19] Hamadi Redissi, op. cit., p.76.


[20] Ibid, p.77 et Xavier de Hauteclocque, « Le Turban Vert », Éditions Energeia, 1931, p.91.


[21] Selon la tradition, les Hachémites (« Banû Hâchim ») sont les descendants directs de l'arrière-grand-père du prophète Mahomet, Hashim Ibn Abd Al-Manaf.


[22] Xavier de Hauteclocque, op. cit., p. 64.


[23] Karim Émile Bitar, Le syndrome Sykes-Picot, dans Carole H. Dagher et Myra Prince, De la Grande Guerre au Grand-Liban, 1914-1920, 2015, p.263.


[24] Promesse du ministre britannique des Affaires étrangères Arthur James Balfour à lord Lionel Walter Rothschild. La main d’Alfred Milner, successeur idéologique de l’impérialiste britannique Cecil Rhodes, n’étant pas loin de la déclaration Balfour, voir Carroll Quigley, Histoire secrète de l'oligarchie anglo-américaine [The Anglo-American Establishment : From Rhodes to Cliveden, 1981], Le retour aux sources, 2015.


[25] Signé entre l'émir Fayçal Ibn Hussein (inféodé aux Britanniques) et Chaim Weizmann (sujet de Sa Majesté puis premier président d'Israël) à l'occasion de la conférence de paix de Paris de 1919.


[26] Naphte : affleurements de pétrole.


[27] Xavier de Hauteclocque, op. cit., p.84.


[28] Ibid, p. 70 et 71.


[29] Hamadi Redissi, op. cit., p.76.


[30] Inspiré par la Révolution française, Mustafa Kemal Atatürk mit un terme au sultanat de Mehmed VI le 1er novembre 1922, puis au califat d’Abdülmecid II le 3 mars 1924. Il instaure ainsi une république laïque très occidentalisée avec séparation des pouvoirs politique (sultanat) et spirituel (califat).


[31] L’idéologie impérialiste anglo-saxonne aurait pris racine en Angleterre à la fin du XVIe siècle. La différence démographique majeure entre la puissance anglaise et les puissances territoriales européennes (en 1600, l’Angleterre comptait environ 4 millions d’habitants contre 20 millions en France) est un des facteurs d’explications de cette stratégie du diviser pour régner, pour se protéger et finalement dominer ses adversaires. Ce n’est pas un hasard si le père de la géopolitique est le Britannique Halford John Mackinder (1861-1947), qui a conçu les bases stratégiques pour une domination mondiale de la thalassocratie britannique.


[32] Xavier de Hauteclocque, op. cit., p.78.


[33] Année du Pacte de Nejd avec Mohammed Ben Abdelwahhab.


[34] À partir de cette date, il devint roi d’Arabie Saoudite jusqu’à son décès en 1953.
Répondre