Ce qu'Israël n'a jamais tenté ...

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lorie
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Ce qu'Israël n'a jamais tenté ...

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Ce qu’Israël n’a jamais tenté

mis en ligne le mardi 2 décembre 2008
par Mohammed Naim Farhat

Israël n’a jamais tenté la coexistence dans la liberté et la dignité pour les Palestiniens. Une idée étrange qui ne semble pas encore avoir fait son chemin dans l’esprit des dirigeants israéliens. Farhat n’épargne pas non plus ses compatriotes, à qui il demande de « changer de vision du monde »]

Ha’aretz, 2 décembre 2008


Traduction : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant

Après la rupture du cessez-le-feu entre Israël et les Palestiniens, on évoque l’éventualité qu’Israël s’empare de nouveau de la bande de Gaza. Cette éventualité n’est pas souhaitable pour Israël, mais elle demeure néanmoins l’alternative principale à l’accalmie provisoire. Cela met en évidence la fossilisation de la perception qu’a chacun des côtés : la violence et les démonstrations de force sont le seul moyen de résoudre le conflit.

Ce qui est dit ici l’est du point de vue d’un adversaire honnête, quelqu’un qui vit de l’autre côté et qui est conscient de ce qui s’y passe ; quelqu’un qui est conscient des risques et des opportunités. Ce que nous, Palestiniens, voyons est une tentative par Israël de reformater sa domination sur la Cisjordanie et Gaza, avec pour objectif de les laisser sous le feu d’une attaque militaire. Résultat ; une occasion perdue de créer un climat qui faciliterait un accord. Les dégâts qu’entraînerait ce choix en termes politiques, économiques, humains, moraux et sécuritaires est évident. Il nuirait aux chances de parvenir à un accord, déjà complexe et difficile. Du point de vue palestinien, une reconquête de Gaza signifierait une montée des violences qu’ils connaissent tous les jours. Les victimes ne sont pas seulement ceux qui y perdent leur vie, mais aussi ceux qui, de plus en plus, perdent tout espoir.

Faisons l’hypothèse du pire, pour nous Palestiniens : Israël envahit Gaza et élimine l’infrastructure du Hamas, du Jihad islamique et d’autres, prenant ainsi le contrôle total de Gaza. Cela met ainsi fin aux tirs de roquettes, sans que l’armée israélienne ne perde un seul soldat. Mais, une fois la mission accomplie, les dirigeants israéliens politiques et militaires se heurteront à la question : et après ? Instruits par l’expérience, qu’attendent-ils ? Que va-t-il pousser sous les décombres à la suite d’un contrôle plus serré de leur part ?

On peut peut-être avancer l’argument que ces dernières décennies ont montré que les Palestiniens peuvent être vaincus, opprimés et même brisés, et que leurs mouvements nationaux peuvent être affaiblis par la force. Mais il est clair que leur identité nationale, elle, ne peut pas être détruite. Les Palestiniens ont surmonté de nombreux obstacles, souvent très difficilement. Il est un fait qu’ils continuent d’exister en dépit des difficultés et des tentatives plus que centenaires de les opprimer et de les faire disparaître.

Israël n’a pas besoin de preuve supplémentaire de l’échec de l’option militaire. Et les Palestiniens, qui se considèrent comme l’éternelle victime de l’occupation, doivent se réveiller de leurs rêves, qui sont au-delà de leurs capacités.

Les capacités militaires d’Israël et leur limite, ainsi que l’absence de capacités militaires des Palestiniens, doivent mener les deux côtés à la conclusion qu’il n’existe pas de solution militaire au conflit. Bien entendu, cela doit être répété et souligné au côté qui use le plus de l’option militaire. Ainsi, il n’y a pas d’autre choix que rechercher une alternative qui paraît intentionnellement ignorée : la coexistence, à un certain prix. Malheureusement, il n’y a aucun signe aujourd’hui de concessions sur le front des illusions ni de la création d’un front plus national/réaliste.

Israël, fort d’un côté mais craintif de l’autre, a besoin d’une perspective nouvelle pour définir ses problèmes et les moyens pour les résoudre, perspective fondée sur l’humilité et sur la compréhension d’une sage utilisation de la force. Cette perspective nouvelle doit reconnaître à la fois l’autre et les droits de l’autre ; rechercher le vrai partenaire au lieu de le délégitimer, de tenter de le détruire, de l’humilier, de le changer ou d’en déterminer ses caractéristiques. Israël n’a pas non plus essayé de laisser les Palestiniens vivre dans leur espace, fondé sur un lien réel entre droits et réalité ; un espace qui ne soit pas dominé par une politique d’humiliation et de répression. Non seulement Israël n’a jamais exploré cette possibilité, mais cette possibilité est perçue dès le départ comme un problème. Quant aux Palestiniens, ils doivent revoir leur vision du monde, qui s’est révélée être un échec total dans l’optique de la résolution du conflit.

Le critique littéraire français Roland Barthes a dit que seul ce qui paraît évident peut provoquer un choc. Les échecs répétés d’un Israël fort appartiennent à cette catégorie. Les Palestiniens échouent également, à leur manière. Seule la violence est gagnante dans cette pièce de théâtre dont le sujet est le conflit entre deux peuples. Et Israël en est le premier responsable. Quiconque ne voit pas qu’un accord est de l’intérêt suprême d’Israël, de son propre point de vue, et qu’il est d’un intérêt tout aussi vital du point de vue palestinien, transforme l’évidence en un profond marécage historique. On entend à l’occasion les Israéliens dire que les Palestiniens sont les champions des occasions manquées. Quelqu’un devrait prévenir les Israéliens afin qu’ils ne deviennent pas les champions des occasions perdues.

Mohammed Naim Farhat enseigne la sociologie à l’université de Bethléem. Cet article est une version mise à jour d’une conférence qu’il devait prononcer à l’université Ben-Gourion (Beer Sheva) à l’occasion d’un symposium sur Gaza. Il a été lu en l’absence de son auteur, non autorisé à quitter les territoires occupés


http://www.lapaixmaintenant.org/article1889


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yacoub
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Re: Ce qu'Israël n'a jamais tenté ...

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L' islam ne veut pas faire la paix avec des non-musulmans

Même si Israel devenait palestiniène, il lui faudra une autre terre l' Epagne pourquoi pas ?
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Idir
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Re: Ce qu'Israël n'a jamais tenté ...

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Je suis pas vraiment décidé sur le conflict Israëli-Palestinien (surtout depuis c'est devenu le conflict Arabo-Israëlien) parce que il faut tout simplement voir que c'est un acte d'occupation, comme aux Amériques ou de l'Australie/NZ des blancs. C'est un génocide combiné avec du colonialisme, et moi, je crois fermement au droit de l'autodetermination de chaque peuple.
Mais il faut aussi voir que l'Israël est devenu la première force industrielle du Moyen-Orient (ben, les pays pétroliers là n'ont pas vraiment des bases diversifiées, non?) et qu'ils ont beaucoup de droits, ayant l'arabe comme langue officielle et l'islam comme une des religions reconnues, et je ne comprends tout simplement pas ce qu'ils veulent de plus? De l'indépedence? Il faut voir qu'ils ne veulent pas de l'indépendence par amour de leur terre, mais de motivations antisémétiques et Islamistes.
Et ils ne veulent pas uniquement la bande de Gaza et la Cisjordanie, mais aussi l'Israël d'aujourd'hui. Que veulent-ils de plus?
Les chrétiens? Ça sera quoi donc? Le Liban? La Syrie? La Jordanie? L'Égypte?
(Mais il faut aussi voir que l'Israël devient un tout petit peu impéralistique. Les Golans? Allons!)
La vérité est un pays sans chemin.
~Jiddu Krishnamurti.
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lorie
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Bonjour Idir,

Je voulais te dire que j'aime beaucoup ton avatar ...

Je suis comme toi .. la solution serait l'autodétermination de chacun .. Israël et la Palestine !!!

Certains palestiniens dénoncent l'habitude de l'assistanat de certains palestiniens .. et certains israéliens dénoncent le colonialisme de certains israéliens ...

Il faut une sacré dose de courage pour dénoncer les deux ...

Il faut un pays aux palestiniens c'est plus que certain !!! Il faut aussi la paix et la liberté de vivre pour les israéliens ...

Et il faut une sacré dose de courage pour encore et encore essayer de faire la paix avec ces deux pays .. je l'espère toujours
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kenny
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Re: Ce qu'Israël n'a jamais tenté ...

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Oui le pb vient des dirigeants des 2 camps

et c'est vrai que ce conflit arrange bcp de monde ...

C'est toujours pareil, c'est les innocents qui payent le plus.
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lorie
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kenny a écrit :Oui le pb vient des dirigeants des 2 camps

et c'est vrai que ce conflit arrange bcp de monde ...

C'est toujours pareil, c'est les innocents qui payent le plus.

Le pire de tout dans cette histoire c'est que l'on peut se demander par quel miracle cette foutue paix arrivera un jour ..

Les israéliens en ont marre de prendre des roquettes sur la tête et risquer de partir en miettes à chaque fois qu'ils se trouvent dans un lieu public et se demandent comment les palestiniens que l'on dit démunis de tout peuvent encore avoir des armes et des roquettes ..

Les palestiniens en ont marre d'être enfermés dans leur pays qu'ils voudraient voir naitre mais ils savent qu'ils ne peuvent pas l'avoir parce qu'ils ont voté pour un parti de l'extrême qui les détruits de l'intérieur et avec qui personne ne veut faire la paix !!!

Ces deux peuples sont pris en otage par des politiques qui les dépassent et il faudrait une révolution et des gens de bonnes volontés pour sortir de ce jeu de massacre immonde !!!

Les colons israéliens sont des connards d'extrémistes qui pourrissent la situation .. et le hamas et ses appels au meurtres et à sa volonté de vouloir coute que coute détruire Israël n'a pas encore compris qu'il prends encore son peuple en otage !!!

Cela ne finira donc jamais ????
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Georges
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"Je suis le prophète du carnage. Je suis le rieur sanglant" Mahomet
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Et la civilisation, c'est l'Occident, le Monde Moderne, dont la Turquie doit faire partie si elle veut survivre.
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Re: Ce qu'Israël n'a jamais tenté ...

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Totalement d'accord avec vous, Lorie et Georges
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Re: Ce qu'Israël n'a jamais tenté ...

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Le pire dans cette histoire c'est que même si Israël revenait à ses frontières de 67 ... rendait Jérusalem ville ouverte et capitale de 2 états .. rien ne finirait !!!

Le hamas est dans une mouvance de destruction et il entraine avec lui une population qui se retrouve otage d'une guerre qui les dépassent ..

J'espère que tout se terminera rapidement maintenant .. mais à en croire les israéliens ce n'est pas le cas ..

Reste que le monde arabe est ambigüe dans cette histoire .. les jordaniens ne veulent plus connaitre de Septembre Noir ... et les égyptiens ont fermé leurs frontières et refoulent ces pauvres palestiniens

L'autorité palestinienne est bien contente de cette situation puisqu'elle va pouvoir reprendre ce qu'elle a perdu .. bref .. tout cela arrange beaucoup de monde .. et c'est encore Israël qui doit se charger du ménage ..

C'est dramatique
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kenny
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Re: Ce qu'Israël n'a jamais tenté ...

Message non lu par kenny »

Oui le Hamas veut tout simplement récuperer toute la palestine, peu lui importe les frontieres de 67 c bien ca le drame

Or leurs dirigeants savent tres bien que c impossible, Israel a un arsenal nucléaire impressionnant + le soutient inconditionnel de Washington etc ...

Eux (les dirigeants) du Hamas dorement bien au chaud pendant ke leur peuple est sous les bombes.

C des gens dégueulasses c tout.
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Georges
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Re: Ce qu'Israël n'a jamais tenté ...

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Wikipedia, Palestine-Israël, Etat binational

« Après 2003, l’intérêt pour le binationalisme se renouvela. Par exemple, en 2003 un académicien de l’université de New York, Tony Judt, fit un essai titré Israel : The alternative dans la revue New York Review of Books. Dans l’article, Judt évaluait la solution à deux États comme fondamentalement condamnée à mort et ne pouvant fonctionner. D’autres journalistes de gauche d’Israël, comme Haim Hanegbi et Daniel Gavron, exhortèrent le public à affronter la réalité et à accepter la solution binationale. Cet article fit naître une tempête de communiqués dans les médias britanniques et américains. La New York Review of Books reçut plus de mille lettres par semaine à cause de l’essai. En 1999, Edward Saïd écrivit dans The End of the Peace Process : Oslo and After : « Le problème est qu’une autodétermination palestinienne dans un État séparé est impraticable »[réf. souhaitée]. Plusieurs officiels de haut rang du Fatah de l’Autonomie palestinienne s’exprimaient de la même manière, y compris le Premier ministre Ahmed Qurei, Hani Al-Masri. « Le temps s’épuise pour une solution à deux États » est une citation de Yasser Arafat tirée du journal britannique The Guardian faite dans son quartier général en Cisjordanie en 2004. »

Le texte de Wikipedia est significatif de la quasi-permanence de la notion d'Etat binational.

Michel Peyret



Wikipedia, Palestine-Israël, État binational

Dans le cadre du conflit israélo-palestinien, l’expression État binational désigne une proposition de résolution, consistant en la création d’un unique État pour lequel deux nationalités seraient définies constitutionnellement, dont les actuels Israéliens et les Palestiniens seraient tous citoyens.
Le binationalisme avant 1947

Des propositions pour un État commun judéo-arabe en Palestine existe au moins depuis le début des années 1920. En 1925, le journaliste Robert Weltsch créait Brit Shalom (Alliance pour la paix) pour promouvoir le dialogue judéo-arabe en Palestine. Brit Shalom qui fonctionna jusqu’en 1933, avait pour programme la création d’un « État binational, dans lequel les deux peuples auraient joui de droits égaux, qui auraient modelé la destinée du pays, sans se préoccuper de la démographie future (1re édition de Our Aspirations, Nos aspirations, 1927). Cette association comptait quelques centaines de membres, principalement des intellectuels d’origine européenne.

La conception générale du binationalisme fut plus tard reprise par d’autres groupes sionistes minoritaires, comme l’Hachomer Hatzaïr et le Mapam, Kadimah Mizraha, le Ihud et la ligue pour la repacification judéo-arabe. D’un autre côté, l’idée de solution binationale était habituellement non acceptée par le mouvement national arabe, qui en attendait peu de profit ; la direction arabe s’opposait à ce que sa propre population devienne minoritaire dans un pays qu’elle regardait comme le sien (en 1931, les Juifs vivant en Palestine représentaient moins de 20 % de la population totale). De son point de vue, l’immigration à grande échelle des Juifs d’Europe et du Moyen Orient était un gigantesque projet colonial. Les croisades étaient (et sont encore) un événement, qui a meurtri la mémoire collective arabe, comme aussi sa fin – la défaite des croisés par Saladin et la débandade qui suivit des occupants européens. Une solution binationale n’était pas, autrement dit, une chose qui eut un précédent dans l’histoire arabe en Palestine.

Avant 1947, de nombreux dirigeants intellectuels juifs étaient fermement convaincus qu’un État binational pourrait être construit en partenariat. Un des plus fameux et vigoureux avocats du binationalisme était Martin Buber, théologien juif de grande renommée. En 1939, peu après son émigration de l’Allemagne vers la Palestine mandataire, il répondit à une lettre de Gandhi, qui pensait que la « Palestine appartenait aux arabes » et que « les juifs » devaient faire du pays de leur naissance leur patrie ». Buber n’était pas d’accord, mais consentait qu’une entente entre Juifs et Arabes était nécessaire en Palestine. Il croyait que Juifs et Arabes développeraient ensemble le pays, sans que les uns imposent leur volonté aux autres ». En 1947, il nota que « nous décrivons notre programme comme étant celui d’un État binational – Autrement dit, nous visons une structure sociale basée sur la réalité de deux peuples vivant ensemble…voici ce dont nous avons besoin, et non d’un « État juif » ; car cette sorte d’État nation dans le vaste environnement hostile pourrait signifier un suicide planifié. »[réf. souhaitée]

Hannah Arendt aussi connue pour ses analyses sur le totalitarisme et le fascisme, résistait à l’extrémisme, qui selon son impression était en train s’étendre au mouvement sioniste en 1947. Dans un article de Commentary demai 1948, elle écrivait : « Un État fédéré pourrait être une première étape vers une plus grande structure fédérale au Moyen-Orient et la région méditerranéenne… Le vrai but des Juifs en Palestine est la construction d’un foyer national juif. Ce but ne doit jamais être de s’attribuer une pseudo souveraineté d’État juif ». Dans le rapport du sous-comité 2 du comité spécial de l’ONU sur la Palestine, trois solutions peu claires sur le conflit avaient été proposées. La troisième exigeait un État démocratique unitaire dans la Palestine mandataire. Une autre, le plan Morrison-Grady, présentée par Herbert Morrison en juillet 1946, prévoyait une fédération sous curatelle générale britannique. Les deux solutions n’eurent pas en définitive la majorité de l’Assemblée générale de l’ONU. Après le plan de partage de l’ONU de 1947, qui ouvrit effectivement la voie à la solution à deux États, l’opposition la plus forte à la conception d’un État juif, en particulier le binationalisme défendu par Martin Buber et Hannah Arendt se volatilisa. Suite à ce changement de climat, Arendt décrivit la subite répression que connurent les dissidents du mouvement sioniste. Après 1947, la politique officielle sioniste fut celle favorable à l’État juif.
Le binationalisme de 1948 à 1967

Après l’établissement d’Israël en mai 1948, la solution binationale devint largement obsolète, alors qu’une grande partie de la population indigène arabe israélienne avait été déplacée pendant la guerre qui avait suivi. Quelques aspects de l’idéal binational – par exemple les droits politiques égaux pour la population arabe restante – était en principe réalisés, mais très limités par l’inévitable dessein de la direction israélienne selon laquelle le pays devait avoir une majorité et une politique juive. Les gouvernements israéliens qui suivirent agirent sur la base d’une politique, qui instituait une immigration juive, nommée aliyah, et qui assurait une majorité juive.

L’idéal binational ne disparut pas complètement pendant cette période, malgré un manque d’appui, et grandit après l’occupation du secteur égyptien de Gaza et de la Cisjordanie suite à la guerre des Six Jours de 1967. La victoire israélienne sur ses voisins provoqua une euphorie en Israël, mais quelques critiques israéliennes et étrangères reconnurent rapidement, que les nouveaux territoires étaient potentiellement une source de grands problèmes à long terme.
Le binationalisme de 1967 à 1973

La période d’après-guerre vit se développer un grand débat sur les perspectives d’avenir. Fallait-il annexer les territoires ? Que faire des Palestiniens dans ce cas ? Leur donner la nationalité israélienne, avec en conséquence une dilution de la majorité juive en Israël ? Les chasser en masse bien que cela nuise beaucoup à la réputation d’Israël ? Rendre les territoires à un pouvoir arabe ? Comment alors assurer la sécurité d’Israël ? Par la suite, l’État israélien esquiva la question par la politique controversée des implantations juives, des faits accomplis sur le terrain, pendant que la question palestinienne restait ouverte. Le dilemme incita quelques partisans étrangers d’Israël comme le correspondant de guerre américain I. F. Stone de redonner vie à l’idée binationale. Elle rencontra peu d’échos favorables en Israël ou ailleurs, et la tendance était de présenter la solution binationale non comme une solution au conflit, mais comme un résultat final catastrophique, causé par les politiques de l’État d’Israël. Déjà en 1973, la perspective d’un État binational était utilisée par les dirigeants de la gauche israélienne comme avertissement contre un maintien dans les territoires. Le secrétaire général de la Histadrout, Ben Aharon, par exemple avertissait dans un article du Jerusalem Post de mars 1973[Quand ?] qu’Israël ne devrait pas administrer effectivement un État binational et devrait se contenter d’avoir un État qui comprenait déjà une minorité arabe importante – Israël même.
Binationalisme 1973-1979

Le résultat de la guerre de Kippour en 1973 incita à une révision politique de la direction palestinienne qui prenait conscience de la force militaire d’Israël et de son alliance stratégique avec les États-Unis qui rendait vraisemblablement peu possible une victoire par les moyens militaires. En décembre 1974, l’organisation de libération de la Palestine (OLP) déclara qu’une solution à deux États était la seule solution possible au conflit israélo-arabe. Ce changement politique provoqua un grand désarroi, car la politique officielle de l’OLP, était jusqu’à lors qu’Israël devait être remplacé par un État laïc et démocratique incluant les Juifs vivant avant 1948 et le droit au retour pour tous les réfugiés palestiniens, perspective fortement combattue par tous les politiciens israéliens.

Cependant, l’opposition au binationalisme n’était pas absolue. Quelques membres de la droite israélienne liés au mouvement des colons, étaient prêt à considérer un État binational, à condition qu’il s’établisse sur les bases des principes sionistes. Des membres du gouvernement Likoud de Menahem Begin à la fin des années 1970 étaient prêts à soutenir l’idée, si elle assurait formellement une souveraineté israélienne sur la Cisjordanie et la bande deGaza. Le directeur de cabinet de Begin, Eliahu Ben-Elissar déclara au Washington Post en novembre 1979, que « nous pouvons vivre avec eux et ils peuvent vivre avec nous. Je préférais, qu’ils deviennent citoyens israéliens, mais je n’ai pas peur d’un État binational. De toute manière, cela serait un État juif, avec une grande minorité arabe ».
L'étude de Friedlander et Goldscheider

En 1980, deux professeurs de l’université hébraïque, Dov Friedlander et Calvin Goldscheider, publièrent une étude très influente sous le titre The Population of Israël (La population d’Israël) qui concluait que même en cas de grande immigration juive, le haut niveau de natalité arabe éroderait la majorité juive en quelques décennies. Les deux démographes prévoyaient que la population totale d’Israël, de Cisjordanie et de la bande de Gaza croîtraient de 6,7 millions en 1990 à environ 10 millions en 2010. La population juive pourrait représenter 45 % de la totalité. Friedlander et Goldscheider avertissaient que la conservation de la souveraineté sur les territoires mettrait en danger la majorité juive d’Israël. Ariel Sharon, alors ministre de l’agriculture du gouvernement Begin, n’acceptait pas cette conclusion ; il affirmait que les Juifs représenterait 64 % des habitants d’Israël Palestine jusqu’en l’an2000, si l’immigration juive restait au niveau de 30 000 personnes par an, sans citer de sources pour son étude.

Les conclusions de la chronique de Friedlander et Goldscheider devinrent bientôt un thème politique chaud pour les des deux principaux partis d’Israël, le Likoud et le parti travailliste, aux élections parlementaires de juin 1981. Les deux partis étaient contre le retour aux frontières d’avant 1967, ou pour un État palestinien, et les deux soutenaient la construction de plus de colonies juives sur les territoires et la conservation d’une souveraineté exclusive sur Jérusalem. Pourtant, le parti travailliste était pour la construction de colonies seulement dans les régions, que les Israéliens avaient l’intention de conserver, les autres devant être redonnées à la Jordanie car sinon il en résulterait un État binational et la fin de la construction du sionisme. Beaucoup de politiciens israéliens de gauche déjà avertissaient que sans une nette séparation avec les Palestiniens, le résultat final serait un État binational par la force des choses (par quoi le caractère juif d’Israël disparaîtrait) ou un État de bantoustan de style sud-africain avec une minorité juive, qui imposerait sa loi à la majorité arabe (ce qui en finirait avec la démocratie israélienne).

Begin gagna les élections et annonça en mai 1982, une politique d’extension de la souveraineté de l’État d’Israël sur la Judée, la Samarie et Gaza accompagnée par une extension majeure des colonies et l’octroi d’une pleine autonomie pour les Palestiniens.
Le binationalisme 1980-2002

Du côté palestinien, l’opposition israélienne contre un État binational conduisirent à un autre changement de position qui évoluait graduellement depuis la fin des années 1970. L’OLP retint comme solution son choix original pour un seul État laïc, binational à l’ouest du Jourdain, mais commençait à accepter l’idée d’un État palestinien séparé en Cisjordanie et à Gaza sur des terres qu’Israël évacuerait selon la résolution 242 du Conseil de sécurité. Les colonies devraient être démantelées et les réfugiés palestiniens devraient avoir le droit de revenir (en Israël et dans la nouvelle Palestine), Cette nouvelle position, formellement prise en décembre 1988 n’était pas acceptée par une grande majorité de l’opinion publique et de la direction israéliennes, mais fut prise plus tard comme base des discussions de paix dans les années 1990.

En 1998, après la première intifada arabe, la charte de l’OLP était amendée pour reconnaître Israël et limiter son but à la création d’un État palestinien à côté d’Israël. Ceci indiquait que l’OLP échangeait officiellement sa politique favorable à l’État binational pour la solution à deux États, pendant que de nombreux désaccords subsistaient du côté palestinien pour la solution à un seul État. L’accord d’Oslo en 1993 fit monter l’espoir de la solution à deux États, quoique diverses fractions du côté palestinien ne l’acceptassent pas, dont le Hamas, le djihad islamique et le front populaire pour la libération de la Palestine. Les accords d’Oslo des deux côtés ne furent jamais pleinement acceptés ni tenus. Depuis la deuxième intifada de 2000, beaucoup croient que la solution à deux États perd de plus en plus de son attrait.
Binationalisme après 2003

Après 2003, l’intérêt pour le binationalisme se renouvela. Par exemple, en 2003 un académicien de l’université de New York, Tony Judt, fit un essai titré Israel : The alternative dans la revue New York Review of Books. Dans l’article, Judt évaluait la solution à deux États comme fondamentalement condamnée à mort et ne pouvant fonctionner. D’autres journalistes de gauche d’Israël, comme Haim Hanegbi et Daniel Gavron, exhortèrent le public à affronter la réalité et à accepter la solution binationale. Cet article fit naître une tempête de communiqués dans les médias britanniques et américains. La New York Review of Books reçut plus de mille lettres par semaine à cause de l’essai. En 1999, Edward Saïd écrivit dans The End of the Peace Process : Oslo and After : « Le problème est qu’une autodétermination palestinienne dans un État séparé est impraticable »[réf. souhaitée]. Plusieurs officiels de haut rang du Fatah de l’Autonomie palestinienne s’exprimaient de la même manière, y compris le Premier ministre Ahmed Qurei, Hani Al-Masri. « Le temps s’épuise pour une solution à deux États » est une citation de Yasser Arafat tirée du journal britannique The Guardian faite dans son quartier général en Cisjordanie en 2004. De nombreux analystes politiques, y compris Omar Barghouti, croient que la mort d’Arafat augure la banqueroute de l’accord d’Oslo et de la solution à deux États. Aujourd’hui[Quand ?], les porte-parole bien connus de la solution à un État comprennent l’avocat palestinien Michael Tarazi, Jeff Halper et l’écrivain israélien Dan Gavron. Ils citent l’expansion du mouvement des colonisateurs, principalement en Cisjordanie, comme une preuve obligatoire du binationalisme et l’impossibilité croissante de l’alternative à deux États. Ils plaident pour un État laïc et démocratique pendant que la culture juive resterait dans la région. Ils concèdent que cette alternative à long terme érodera le rêve d’une domination juive dans le fonctionnement gouvernemental. De son côté, l’organisation La paix maintenant, estime qu’une telle proposition reçoit un accueil en Occident exagéré, et a des soutiens marginaux tant parmi les Israéliens que du côté des Palestiniens1.

Après l’élection du parlement palestinien en 2006, le Hamas occupait la majorité des sièges parlementaires. Le Hamas n’accepte pas en principe la solution à deux États. Affirmant que la Palestine est Waqf islamique (fondation personnelle religieuse non aliénable), le Hamas croit, qu’il est possible, que les membres des trois religions : islam, christianisme et judaïsme coexistent en sûreté et en sécurité. Affrontant le défi du Hamas, le président palestinien Mahmoud Abbas évoquait en juin 2006, un référendum très controversé chez les Palestiniens pour décider, si les discussions avec Israël doivent continuer sur la solution à deux États.

En 2007, Ammon Raz-Krakotzkin relance le débat dans un livre remarqué : Exil et souveraineté : Judaïsme, sionisme et pensée binationale. Selon l'écrivain François Xavier, la thèse d'Ammon Raz-Krakotzkin est de dire que « le socle de la conscience sioniste repose sur le concept d’exil (galout) et sa négation : ainsi, Israël, qui a été fondé métaphoriquement sur la négation de l’exil juif, et concrètement sur la négation de l’exil palestinien (la Nakbah), doit faire son mea culpa. Nier l’histoire, nier l’importance décisive de l’exil dans l’histoire juive, et la responsabilité israélienne dans l’exil palestinien est un crime ! »2.
Références

↑ Dossier de La paix maintenant sur le thème de l’État bi-national [archive].

↑ Israël/Palestine : un seul état binational, ou rien ! par François Xavier : [1] [archive]
"La où l'islam passe, la civilisation trépasse" Ibn Khaldoun
"l' islam est une loi pour les pourceaux" Ibn Roshd
"Je suis le prophète du carnage. Je suis le rieur sanglant" Mahomet
"le paradis est à l' ombre des épées" Mahomet
Les peuples non civilisés sont condamnés à rester dans la dépendance de ceux qui le sont.
Et la civilisation, c'est l'Occident, le Monde Moderne, dont la Turquie doit faire partie si elle veut survivre.
Mustafa Kemal, discours de 1928

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