Pédophilie en France
Publié : ven. 27 déc. 2019 14:32
Pédophilie : Gabriel Matzneff, "un prédateur à l'époque encensé par une sorte de caste parisienne" accuse Françoise Laborde
Affaire Gabriel Matzneff : "La littérature passait avant la morale", réagit Bernard Pivot
Trente ans après sa relation abusive avec Gabriel Matzneff, Vanessa Springora raconte, dans "Le Consentement", l'emprise qu'il a exercée sur elle lorsqu'elle avait 14 ans. Mais l'écrivain a toujours pu exprimer son attirance pour les mineurs des deux sexes. En 1990, il était interrogé à ce propos sur le plateau de l'émission "Apostrophes" par le journaliste Bernard Pivot.
Le journaliste français et membre du jury du prix Goncourt Bernard Pivot lors de son arrivée au restaurant Drouant, le 4 novembre 2019 à Paris. (MICHEL STOUPAK / NURPHOTO / AFP)
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Affaire Gabriel Matzneff : "La littérature passait avant la morale", réagit Bernard Pivot
Alors âgée de 14 ans, Vanessa Springora a eu des relations sexuelles avec l'écrivain quinquagénaire Gabriel Matzneff. Devenue éditrice, elle livre un récit glacial de cette emprise dans un livre à paraître, Le Consentement (Grasset). Cet ouvrage lève le voile sur un personnage sulfureux qui contait lui-même son attrait pour les mineurs des deux sexes, que ce soit dans son essai Les Moins de seize ans, en 1974, ou dans son journal intime, publié à partir de 1976.
En 1990, l'un des tomes de ce journal, Mes amours décomposés, lui vaut d'être reçu sur le plateau d'"Apostrophes", l'émission littéraire animée par Bernard Pivot. Ce dernier lui demande alors pourquoi l'écrivain s'est spécialisé "dans les lycéennes et les minettes", et Gabriel Matzneff répond qu'une fille "très, très jeune est plutôt plus gentille". A l'époque, sur le plateau, seule la journaliste québécoise Denise Bombardier le reprend ouvertement.
Vendredi 27 décembre, alors que la polémique enfle et que les commentaires se succèdent avant la parution du Consentement le 2 janvier, c'est au tour de Bernard Pivot de réagir sur les réseaux sociaux. Celui-ci estime que "la littérature passait avant la morale" dans les années 1970 et 1980, alors que "la morale passe avant la littérature" aujourd'hui. "Moralement, c'est un progrès", juge l'ancien animateur, avant d'ajouter : "Nous sommes plus ou moins les produits intellectuels et moraux d'un pays et, surtout, d'une époque."
Lauréat du Renaudot essai 2013, Gabriel Matzneff, 83 ans, a longtemps été une figure prisée du milieu littéraire, invité à la télévision pour s'épancher, sans trop choquer, sur ses attirances sexuelles. Toujours chroniqueur au Point sur la spiritualité et les religions, il n'a jamais été condamné par la justice, rappelle Le Monde. La sortie du Consentement relance le débat entre les soutiens de l'écrivain et les défenseurs des victimes de violences sexuelles. Et remet un coup de projecteur sur la notion de consentement sexuel.
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Le journaliste français et membre du jury du prix Goncourt Bernard Pivot lors de son arrivée au restaurant Drouant, le 4 novembre 2019 à Paris. (MICHEL STOUPAK / NURPHOTO / AFP)
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Alors âgée de 14 ans, Vanessa Springora a eu des relations sexuelles avec l'écrivain quinquagénaire Gabriel Matzneff. Devenue éditrice, elle livre un récit glacial de cette emprise dans un livre à paraître, Le Consentement (Grasset). Cet ouvrage lève le voile sur un personnage sulfureux qui contait lui-même son attrait pour les mineurs des deux sexes, que ce soit dans son essai Les Moins de seize ans, en 1974, ou dans son journal intime, publié à partir de 1976.
En 1990, l'un des tomes de ce journal, Mes amours décomposés, lui vaut d'être reçu sur le plateau d'"Apostrophes", l'émission littéraire animée par Bernard Pivot. Ce dernier lui demande alors pourquoi l'écrivain s'est spécialisé "dans les lycéennes et les minettes", et Gabriel Matzneff répond qu'une fille "très, très jeune est plutôt plus gentille". A l'époque, sur le plateau, seule la journaliste québécoise Denise Bombardier le reprend ouvertement.
Vendredi 27 décembre, alors que la polémique enfle et que les commentaires se succèdent avant la parution du Consentement le 2 janvier, c'est au tour de Bernard Pivot de réagir sur les réseaux sociaux. Celui-ci estime que "la littérature passait avant la morale" dans les années 1970 et 1980, alors que "la morale passe avant la littérature" aujourd'hui. "Moralement, c'est un progrès", juge l'ancien animateur, avant d'ajouter : "Nous sommes plus ou moins les produits intellectuels et moraux d'un pays et, surtout, d'une époque."
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