Pleure oh pays bien aimé !

Critique du Coran et ses versets - Chronologie - Histoire - Versets abrogés, Critique constructive des hadiths - quel apport dans la vie d'un musulman ? La réalité de la charia et de ses horreurs un peu partout dans le monde. Comment l'islam règle la vie des gens - comment les religieux oppressent le peuple
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Nina Bouraoui: d’où je viens, qui je suis


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Tous les hommes désirent naturellement savoir, en lice pour les prix Médicis et Femina, marque le retour de Nina Bouraoui sur ses terres. « À la cinquantaine, j’ai ressenti le besoin de renouer avec l’écriture de soi », indique la romancière d’origine franco-algérienne.
Au cours des années 2000, elle avait beaucoup puisé dans son intimité pour écrire. Son métissage, son histoire familiale trouble, son enfance algérienne et sa jeunesse française, sa quête d’identité sexuelle et amoureuse… Tout était déjà là en germe dans Garçon manqué, La vie heureuse, Poupée Bella, puis Mes mauvaises pensées, prix Renaudot 2005. Tout revient, mais éclairé autrement, abordé plus frontalement, dans son 16e roman.
Si elle a parlé d’elle dans ses livres des dernières années, c’était de façon beaucoup plus maquillée, convient Nina Bouraoui. « J’avais délaissé l’écriture de soi parce que je la trouvais narcissique, égocentrique », explique-t-elle à la terrasse d’un café parisien.
« Sauf qu’aujourd’hui, mon petit moi éclaté parle du monde, poursuit-elle. Il est inscrit dans le monde, dans la complexité du monde tel qu’il a évolué, tel qu’il a basculé. »
La montée des extrémismes, la résurgence de la violence dans le monde, et notamment les attentats des dernières années en France, l’ont reconnectée à la réalité qu’elle a connue enfant en Algérie. Née d’une mère française et d’un père algérien, elle y a passé les quatorze premières années de sa vie.
« Tout ce qu’on vit aujourd’hui a commencé là-bas à la fin des années 1970, dit-elle. Tout d’un coup, les femmes ont commencé à se voiler, à allonger leur jupe, à avoir peur dans la rue. »
Sa mère, une blonde aux yeux bleus qu’on appelait « la Suédoise », a subi des menaces, des insultes, en Algérie. Elle a aussi été attaquée physiquement. Mais Nina Bouraoui insiste pour dire que sa mère adorait ce pays où, contre l’avis de sa famille raciste, elle avait suivi son mari en 1962, à la fin de la guerre d’indépendance et de colonisation… alors que les Français faisaient majoritairement le chemin inverse.
« En épousant mon père, elle avait épousé l’Algérie. Elle nous a fait connaître ce pays, à ma soeur et moi, avec beaucoup d’amour, de verve. Elle nous a emmenées partout : dans le désert, à la plage, à la campagne. Mais on a vu très vite basculer ce pays. Et ma mère, qui avait une conscience politique très forte, a dit : “Ça finira dans un bain de sang !” »
La mère et ses filles ont quitté le pays en catastrophe au début des années 1980, alors que le père, haut fonctionnaire, était encore en poste en Algérie. Nina Bouraoui n’y est jamais retournée. « Je suis toujours orpheline de ce pays, lance-t-elle. Je me sens très française et très occidentale, mais il y a toute une partie de moi qui est algérienne. »
Elle compte bien remettre les pieds en Algérie… un jour. Elle a un éditeur là-bas, elle y est lue, célébrée, étudiée dans les universités. Elle reçoit plusieurs invitations de part et d’autre. « J’ai envie soit d’ouvrir une nouvelle porte, soit de fermer une porte », glisse-t-elle.
Elle se sent redevable envers ce pays. « L’Algérie m’a appris la poésie », laisse-t-elle tomber. La poésie, c’est-à-dire : la beauté. Beauté du paysage, avec ses couleurs, ses odeurs. « J’ai toujours eu la croyance un peu magique que j’étais imprégnée de quelque chose de sacré et presque mystique. L’Algérie m’a donné cette vision du monde qui est finalement la vision d’un poète. »
Se souvenir : c’est l’un des sous-titres qui revient dans Tous les hommes désirent naturellement savoir, conçu comme une mosaïque. Se souvenir de son enfance en Algérie, une nécessité pour elle. Non seulement pour cette beauté éblouissante, lumineuse qui l’a traversée enfant, mais pour la violence qu’elle a sentie, dont elle a été témoin, avant que le pays sombre dans les années noires de la guerre civile.
Savoir, devenir… être
Se souvenir, mais aussi savoir. Ça fait partie du leitmotiv de son nouveau livre. Savoir d’où elle vient, quelles sont ses origines. Fouiller ce que lui ont légué ses ancêtres. Et s’interroger sur le poids de l’histoire familiale qu’elle porte en elle.
Ce n’est pas pour rien qu’elle a dédié Tous les hommes désirent naturellement savoir à ses parents. « Je leur ai tout volé avec ce livre, je leur ai volé leurs secrets. J’ai voulu leur rendre hommage. Parce que ce couple mixte, comme on les appelait à l’époque, a survécu à bien des crises, à bien des rejets. Mon grand-père maternel a 104 ans et il attend que mon père meure, il l’a dit à maman… »
Autre sous-titre récurrent dans l’ouvrage de Nina Bouraoui : devenir. Ce qui fait référence à ses 18 ans. Et qui coïncide avec le moment où elle se lance à corps perdu dans l’écriture. Elle le fait au petit jour, alors qu’elle rentre chez elle pleine de doutes, après avoir passé ses soirées dans une boîte de nuit parisienne pour femmes seulement.
À 18 ans, son homosexualité s’affirme, mais elle ne l’assume pas. Elle est attirée par ses semblables, mais elle est rongée par la culpabilité, par la honte. « C’est dû à ma double culture, et peut-être à ma personnalité, confie l’écrivaine. Mais je pense que chaque homosexuel dans sa vie a été confronté à sa propre homophobie. Et pour moi, c’était important de le dire, de l’écrire, parce qu’on a du mal à se l’avouer. »
Arrive à la toute fin du livre le moment où, pour la jeune fille de 18 ans, c’est être qui importe. Être qui elle est : s’incarner, vivre son désir pleinement. « À ce moment, précise Nina Bouraoui, je ne suis pas fière d’être homosexuelle, mais j’en ai beaucoup moins honte. Tout à coup, il n’y a plus de tabous, plus de barrières. Et il n’y a plus d’homophobie intérieure. »
Pour elle, cet affranchissement passe par l’amour, par la rencontre amoureuse. Elle y tient : ce n’est pas tant une quête sexuelle qu’une quête amoureuse qui l’habitait. Trop souvent, à ses yeux, on prive les homosexuels d’histoires d’amour. « On catalogue avant tout quelqu’un dans ses pratiques sexuelles, ce que je trouve très violent, très brutal. Et c’est ça qui est difficile à assumer. »
Nina Bouraoui se définit comme une grande amoureuse. « Ce que les gens doivent comprendre, c’est que pour moi, l’amour compte avant tout ! »

Tous les hommes désirent naturellement savoir

Nina Bouraoui, JC Lattès, Paris, 2018, 272 pages


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Boualem Sansal: "Le système Bouteflika a tout détruit"

Par Romain Rosso,
publié le 01/11/2018 à 14:30


Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, dans un fauteuil roulant, le 9 avril 2018, à .
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, dans un fauteuil roulant, le 9 avril 2018, à .
afp.com/Handout


L'écrivain algérien réagit vertement à l'annonce d'une candidature à un cinquième mandat du président sortant.

Dans son dernier ouvrage, Le train d'Erlingen, le grand romancier et essayiste algérien, Boualem Sansal, dénonce la mainmise de l'extrémisme religieux, favorisée par la lâcheté ou l'aveuglement des dirigeants... Pour L'Express, il réagit à l'annonce d'une nouvelle candidature du président sortant, Abdelaziz Bouteflika, 81 ans.

A six mois de la présidentielle, Djamel Ould Abbes, secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), a affirmé, le 28 octobre, qu'Abdelaziz Bouteflika "sera le candidat du FLN en 2019" pour un cinquième mandat. A 81 ans, il souffre pourtant d'une santé vacillante. Faut-il le croire ?



Oui, il faut le croire. Il dit ce que Bouteflika ou son frère Saïd lui ont ordonné de dire. On s'en convainc lorsqu'on place les propos du sieur Ould Abbes dans la logique de ce qui se déroule sous nos yeux depuis plusieurs mois : mise au pas de l'armée, purge au sein des services de sécurité (police, gendarmerie, services secrets), renforcement du contrôle administratif à tous les niveaux - interdiction de tout rassemblement, répression brutale de toute manifestation politique, syndicale ou autre non autorisée, arrestation de nombreux journalistes...

Ajoutons à cela la multiplication des promesses et des mesures sonnantes et trébuchantes en faveur des agriculteurs, des jeunes, des confréries et des associations religieuses, du logement social... Toutes ces mesures sont financées par la planche à billets que Bouteflika fait tourner vingt-quatre heures sur vingt-quatre, dans le contexte d'une économie dont tous les indicateurs sont au rouge depuis plusieurs années. La faillite économique finance la faillite politique, et vice-versa.




Rien ne changera-t-il donc jamais en Algérie ?

Les choses ne doivent pas changer. Le monde arabo-musulman est immobiliste par nature; il s'est construit sur ce que, en Algérie, on appelle les "constantes nationales", c'est-à-dire les valeurs éternelles de la religion, de la tribu, de la oumma, du châab. Le réformisme, le progressisme, le changement organisé, la démocratie, ne sont acceptés qu'à des doses homéopathiques et seulement lorsqu'ils viennent renforcer les constantes nationales. Les pouvoirs ne sont pas produits par le droit et le jeu démocratique ; ils sont la prérogative naturelle de la caste dominante, légitimée par la religion ou la " légitimité historique". Depuis l'indépendance, le pouvoir est détenu exclusivement par ceux qui ont conduit la guerre de libération, autant dire le FLN qui, avec le temps, a formé une noblesse féodale, organisée sur l'équilibre des forces entre les clans et l'allégeance de tous au roi, père de la noblesse et garant de sa survie.

Comment les Algériens réagissent-ils ?

Les Algériens réagissent, bien sûr, mais pas comme on le fait comme dans les pays démocratiques. Ils ne disposent pas des droits et des instruments de droit qui leur permettraient d'exercer leur citoyenneté. Ils n'ont que ce choix : se soumettre, se révolter, ou quitter le pays. Perdants dans les trois cas. La religion, qui a dressé ses filets partout, en récupère beaucoup.

Qui dirige vraiment le pays ?

Un raïs entouré de sa smala- sa famille, son clan, sa tribu, ses amis, ses obligés, bref une camarilla qui a mille tours pendables dans son sac. Le maître passe le plus clair de son temps à tenter de discipliner son petit monde corrompu et insatiable et de donner au peuple l'image d'une famille royale unie et bienveillante.

Cinq généraux, hommes forts de l'armée, ont été placés en détention préventive par la justice militaire, le 14 octobre. Est-ce le signe qu'il y a des réticences dans l'armée à un cinquième mandat ?

Il y a des réticences à tous les étages de la société, d'où la politique répressive de Bouteflika et de sa camarilla. Il faut désarmer ici, casser et diviser là, amadouer et corrompre ailleurs, menacer tous azimuts, acheter des soutiens à l'étranger. Bouteflika excelle à ce jeu. Le cinquième mandat est déjà dans la poche. Ce cinquième mandat a surtout pour but de permettre à Saïd Bouteflika, dit Monsieur Frère ou le Régent, de confirmer son pouvoir, et de faire en son nom propre cette fois le sixième, septième et huitième mandat, car il est évident qu'Abdelaziz Bouteflika a peu de chances d'achever son cinquième mandat.

De grandes manoeuvres semblent aussi en cours à l'Assemblée nationale, paralysée par une crise institutionnelle...

Cette chose ne compte pas. Elle fait partie du décor démocratique que la dictature met en avant pour séduire les Occidentaux et les Algériens qui croient à ces choses. Il y a des députés honnêtes, c'est sûr, mais que font-ils dans cette galère? Je me le demande. Pour les autres, la Chambre est une pépinière d'oligarques, ils y entrent pauvres comme Job et en sortent, riches comme Crésus.

Alors que la croissance du pays est qualifiée de "léthargique" par la Banque mondiale, quel bilan faites-vous des quelque vingt années au pouvoir d'Abdelaziz Bouteflika?

Il est facile de vérifier que le système Bouteflika a ruiné le pays. Il y avait une industrie, il n'y en a plus. Il y avait un Etat et une administration, il n'y en a plus. Il y avait du pétrole, il n'y en a plus beaucoup. Il y avait des cadres, il n'en reste plus. Il y avait une culture, il y a le désert à la place. Le système a engrangé des centaines de milliards de dollars, tirés d'une exportation excessive du pétrole, qui a épuisé les puits mais permis de rembourser la totalité de la dette nationale. Après quoi, au lieu de développer une véritable économie de production moderne, le même système a ouvert tout grand les portes au bazar, à l'islamisme d'affaires, à la corruption. Le résultat est que l'Algérie importe tout de l'étranger, jusqu'à sa nourriture quotidienne.

Lire notre dossier complet

L'Algérie en panne
Le président algérien Bouteflika candidat pour un 5e mandat
Algérie: mobilisation contre un 5e mandat de Bouteflika
EN IMAGES. Il a neigé aux portes du Sahara algérien

Etes-vous inquiet pour l'avenir ?

Comment ne pas l'être! Le système Bouteflika a tout détruit. Comment reconstruire sur du sable? Les Algériens sauront-ils se reprendre et redonner un cours normal à leur vie? Ceux qui ont fui le pays reviendront-ils aider à son redressement? L'Armée, les services de sécurité et les oligarques rentreront-ils dans le rang, au seul service du pays? Qu'est-ce qui pourraient amener les investisseurs étrangers à s'intéresser à l'Algérie? Beaucoup de questions, aussi angoissantes les unes que les autres. Je suis très inquiet, je ne vois pour le moment aucune force capable d'inverser le cours calamiteux des choses imprimé par Bouteflika and Co.
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Remise des Prix de la Laïcité le 6 novembre 2018
Prix de la Laïcité 2018. Boualem Sansal : "La laïcité est un chemin de liberté et de paix qui n’interdit ni la tradition ni la religion"

Boualem Sansal, Prix international de la Laïcité 2018, écrivain, auteur de "2084, la fin du monde" et "Le Train d’Erligen ou la Métamorphose de Dieu" (Gallimard). 6 novembre 2018


Madame le Maire de Paris
Mesdames et messieurs,

Je voudrais, si vous le permettez, me tourner en premier vers les membres du Jury du prix de la Laïcité, vers sa présidente, Madame Françoise Laborde et vers le président du Comité Laïcité et République, Monsieur Jean-Pierre Sakoun, pour les remercier du fond du cœur pour avoir fait de moi le lauréat 2018 du Prix international de la Laïcité et les assurer de ma profonde gratitude.

Je le sais, et j’en tire une fierté d’autant plus grande, votre geste dépasse ma personne : il honore et encourage toutes celles et tous ceux qui dans nos pays, l’Algérie, et le Maghreb plus largement, se battent durement pour faire avancer l’idée que la laïcité est un chemin de liberté et de paix, de progrès et d’ouverture, qui n’interdit ni la tradition ni la religion, au contraire, le respect qu’elle voue à toutes les croyances les protège également et leur ouvre au surplus des perspectives nouvelles d’épanouissement. Une croyance est d’autant plus forte et agissante qu’elle s’inscrit dans ce processus constant de connaissance de soi et d’ouverture sur les autres. Je vous remercie pour celles et ceux que vous honorez à travers moi et, auxquels croyez-moi je transmettrai votre message.

Je reviens vers vous tous, Mesdames et Messieurs, pour vous dire quelques mots sur la laïcité. Je ne suis pas particulièrement qualifié pour ce faire, étant né et vivant dans un pays qui ne connaît pas la laïcité, ni la démocratie, ni même le plus simple état de droit. J’en ai quand même une certaine connaissance que j’ai tirée de ma longue et attentive observation de la France et de sa fameuse laïcité, et que je voudrais tant voir se diffuser dans nos pays que la religion et la tradition gouvernent beaucoup trop étroitement pour les laisser entrevoir l’intérêt d’un peu de modernité pour améliorer leur quotidien et enrichir leurs aspirations.

J’ai aussi découvert, avec un regret certain, que la laïcité en France semblait ces derniers temps ne plus faire unité et unanimité comme elle l’a fait jusque-là. C’est un grand dommage. Ce serait la fin d’un grand rêve. La laïcité française serait l’objet de tentatives de révision diverses et variées toutes bien argumentées en première apparence, qui entendent l’inscrire dans une autre perspective, plus religieuse que civile. Ce qui peut se concevoir, pourquoi pas, rien n’est définitivement scellé. J’ai aussi entendu bien des gens, de plus en plus nombreux, dire qu’il serait bon que la France se dote d’une laïcité à la carte dans laquelle chaque religion puiserait ce qui lui convient. Ceci aussi peut se concevoir, pourquoi pas, il suffit d’accepter ce qui immanquablement en découlera, des conflits religieux en chaîne et une communautarisation totale de la société.

Le deuxième constat est que de tous côtés la France est sommée de renoncer à sa spécificité. Elle l’est par ceux des siens qui se reconnaissent maintenant une autre identité que française et elle l’est par les institutions internationales, comme la cour européenne de justice, la cour internationale de justice, par la commission des droits de l’homme de l’Onu, par la ligue islamique mondiale, et par des Etats prescripteurs tout-puissants que sont l’Arabie saoudite, le Qatar, l’Iran, e d’autres encore.

Au vu de cela, la question se pose : la France peut-elle vivre sans sa spécificité et sa laïcité ? A mon avis non, elle serait vite colonisée, elle doit donc les défendre avec force. C’est la mission que le CLR s’est donnée, mais comme on dit en Algérie, une main seule ne peut pas applaudir.

Merci au CLR, merci à son jury, merci à vous tous Mesdames et Messieurs.
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Ne donnez pas la démocratie aux Algériens

Mettons, un instant, la Kabylie de côté. Analysons l’Algérie d’une façon objective !

Nous avons tous, par mimétisme ou par esprit d’apposition, maudit et détesté le gouvernement algérien. Nous avons depuis toujours pensé, et nous continuons à penser que le gouvernement algérien est l’unique responsable des maux du pays ; que le peuple algérien est un peuple qui rêve de liberté, de démocratie, d’émancipation.

Je vous assure que c’est faux. Les Algériens forment un peuple islamiste. Un peuple qui ne rêve que de bâtir une république islamique. Ceux qui avaient combattu la colonisation française étaient appelés « Moudjahidin« , ce qui veut dire en français » les djihadistes ». La seule fois où les Algériens ont pu voter démocratiquement, ils ont massivement porté au pouvoir un parti islamiste qui voulait instaurer la charia ; et au passage, exterminer les trois-quarts des Kabyles. Oui, il n’y avait que la Kabylie qui a voté pour un parti laïque. L’Algérie entière, à l’exception de la Kabylie, était à cette époque un bastion islamiste. Il a fallu l’intervention du gouvernement et des militaires pour stopper le processus électoral, et empêcher ainsi les barbus d’accéder au pouvoir. C’était à une époque où un certain opposant kabyle, exilé en Suisse, avait, par démocratisme, réuni toute la gauche internationale afin de soutenir les islamistes, écartés du pouvoir d’une façon fasciste, disait-il…

Ce n’est pas une blague, les ministres algériens sont pour la plupart laïques, et même il leur arrive parfois de critiquer l’islam publiquement face aux cameras. Une fois, un ministre (kabyle) avait proposé la vente de l’alcool dans les supermarchés, c’est le peuple qui s’est interposé. Regardez comment les Algériens tentent de déstabiliser la ministre de l’Éducation car elle n’est pas islamiste. Regardez comment ils se sont indignés quand leur gouvernement a interdit le voile intégral.

Si demain, par exemple, les décideurs algériens proposeraient la séparation de la religion de l’État, les Algériens mettraient à feu et à sang le pays. Ce n’est pas, alors, le gouvernement qui tient en otage un peuple mais c’est plutôt l’inverse. Il ne faut pas donner la démocratie aux Algériens, ils en feraient un bain de sang. Comme dirait un ami : « Sérieusement, la démocratie ne va pas de paire avec l incivisme et le manque d instruction. Autrement dit, c’est comme habiller un ouistiti avec un costume Prada… ça ne ferait pas de lui un être évolué. Cela te ferait juste un singe en costume accroché a un arbre.»

Djafar Khenane
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Les algériens ont toujours mis leur pays au feu et au sang, dans de terrifiantes guerres civiles. Ils voulaient l'indépendance de la France, ils on eu la tyrannie et l'islam.
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Tout reposa sur la corruption, la pauvreté entretenue du peuple et quand il se vit perdant, leur Président Chadli Bendjedid offrit hypocritement une tentative de démocratisation du pays, refusée par Ali Belhadj et Abassi Madani qui fondent le FIS. La suite n'est que de l'horreur pure, la folie d'un pays qui découpait ses propres enfants en rondelles.

2018 : Abdelaziz Bouteflika est un mort vivant comme simulacre de Président, soutenu par la terrifiante armée algérienne.

Un seul homme fut digne, Houari Boumédiène, tué dans un attentat islamique par un de ses gardes, et tout espoir un instant possible, fut de suite reperdu.

Il reste les étranges attentats sur le sol français, une manipulation du chef des armées algériennes pour tenter d'impliquer dans l'interdiction de la venue démocratique, la France, qui le paya fort cher.

Comme a dit un ministre français, sachant qui nous a fait cela, et ce n'était pas le FIS mais bien les services secrets algériens, et si la France n'était pas le pays des droits de l'homme, on vous aurez envoyé une bombe nucléaire, c'est tout ce que vous méritiez...
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Qu'est-ce que le 911 ? C'est l'idée algérienne d'envoyer un avion faussement pris en otage sur le sol algérien, pour s'écraser sur la Tour Eiffel. En décembre 1994, quatre terroristes du Groupe islamique armé (GIA) prennent en otage le vol 8969 d'Air France à l’aéroport d'Alger-Houari Boumédiène, avec 227 personnes présentes à bord. Leur but, percuter la Tour Eiffel pour engager la France dans la guerre en Algérie contre le FIS. Vicieux, mais les français étaient bien renseignés et l'avion finit sur Marseille sans aucune victime civile. Ce fut un livre historique : "Marignane, 26 décembre 1994, 17 h 12".
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Il y a un excellent film sorti en 2011 : "L'assaut".
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Les français par la suite furent les premiers avertissant les américains que des avions allaient s'écraser sur des villes, avec des avions civils.
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Cheveu du Prophète à Ouargla!

Par: Amin Zaoui

Un charlatan irakien débarque à Ouargla avec soi-disant un cheveu du Prophète Mohammed dans son bagage, et les foules se bousculent !
Libre dans ses paroles mensongères, libre dans ses activités pseudo religieuses, le charlatan est reçu en messie par la population naïve de Ouargla. Les gens de l’hospitalité et de la foi.
Après la chèvre de Biskra qui parlait arabe, voici “un cheveu” du Prophète à Ouargla !
Par notre silence complice, face à ce charlatanisme oriental importé, nous sommes tous en tant qu’intellectuels, accusés devant l’Histoire et devant la conscience humaine de ne pas porter secours à une société en danger, à une population menacée dans son état de santé mental et spirituel.
Le charlatan s’appelle Barzanjy, un arrivant de l’Irak. Le maître du soi-disant cheveu du Prophète vient d’un pays meurtri, fracturé par les guerres, tous genres de guerres : tribales, religieuses et claniques.
De ce fait, au lieu d’offrir la baraka de “son cheveu” à la population de Ouargla, au lieu de lui glisser dans la poche la clé de la porte du paradis, il aurait dû offrir sa baraka à ses concitoyens irakiens ravagés par la famine et le désespoir suicidaire, dans un pays en destruction totale. Par notre silence complice, face à ce charlatanisme oriental importé, nous sommes tous en tant qu’intellectuels, accusés de ne pas porter secours à une société exposée à une maladie mentale généralisée.
Et pour influencer cette population, dans un tube en verre, avec arrogance démesurée, le charlatan exhibe le soi-disant cheveu du Prophète devant des milliers de fidèles naïfs et dupés. Laissant les foules hystériques des fidèles se bousculer pour s’acquérir de la baraka. Chacun à sa manière !
Et afin de jeter les fidèles dans le gouffre noir du mensonge il leur raconte des histoires absurdes concernant la sacralité et la mystériosité du soi-disant cheveu du Prophète :
“(…) À l’aéroport de Bagdad, le chien policier renifleur n’a pas osé s’approcher de son bagage, il est resté loin d’un mètre du sac qui contenait le soi-disant cheveu du Prophète, par peur qu’il le souille, et que l’agent de police de frontière lui-même est resté abasourdi !!”
“(…) Et que le soi-disant cheveu du Prophète dès qu’il entend la psalmodie de la qassida de al-Burda (le poème du manteau) d’El Bousiri (1212-1296) (l’un des poèmes les plus célèbres composé en l’honneur du Prophète Muhammad) il commence à vaciller.”
“(…) Et le fameux soi-disant cheveu du Prophète n’a pas d’ombre !”
Le charlatan sème la folie religieuse dans une population égarée. Il sème l’ignorance et attaque directement la santé mentale des fidèles. La population est mise en danger sans secours ni par nos religieux authentiques ni par les forces d’ordre de la République.
Il faut que l’État intervienne pour mettre fin à ce poison capable de rendre toute une population folle. Avec cette pratique du charlatanisme qui use d’un discours religieux nous nous trouvons devant une société, toute une société malade mentale !
Les médias télévisuels, eux aussi, sont appelés à condamner ce mensonge religieux.
Nous sommes tous par notre silence complice, intellectuels que nous sommes, en situation d’infraction parce que nous ne portons pas secours à une population en danger, en grave péril.
Afin que nos populations soient à l’abri du danger de ces charlatans, ces derniers doivent être impérativement, et en urgence, conduits vers des asiles psychiatriques.
L’ennemi de la religion ce n’est pas le livre de Hela Ouardi intitulé “Les derniers jours de Muhammad”, un livre averti et bien réfléchi, sous forme d’une enquête intellectuelle et historique sur la mort du Prophète. Un livre assis sur une documentation identique du patrimoine arabo-musulman, sunnite et chiite, sans outrage ou falsification. Le danger qui menace les fidèles vient de ces charlatans qui les encerclent dans leur mosquée, qui les guettent sur leur écran de télévision par des émissions télévisuelles morbides et par leurs fatwas électroniques qui leur tombent sur la tête à n’importe quelle heure et par n’importe quelle langue !
De ce fait, il revient aux intellectuels de lumières de dénoncer ce charlatanisme qui tire notre société vers une impasse idéologique et psychologique néfaste.
Nous sommes devenus une terre de décharge publique où tous les charlatans religieux orientaux et nationaux larguent leur venin mortuaire. Nous sommes tous par notre silence complices, intellectuels que nous sommes, accusés de ne pas porter assistance à une société en situation de danger et d’extermination cérébrale.

A. Z.
aminzaoui@yahoo.f
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Le musulman est-il un citoyen raté ? Par Amine ZAOUI

Soumission ou citoyenneté ? Citoyen ou croyant ? Je médite sur ce monde musulman en pleine folie religieuse, et avec tristesse, colère et amertume, je me demande : le musulman est-il un citoyen raté ?
Là où la religion s’impose en mode de vie, là où la religion impose un modèle de vie, là où la religion pèse sur les libertés de penser, les libertés individuelles, la citoyenneté est bafouée. Et le citoyen n’a pas d’existence. Ainsi l’individu remplace le citoyen. Et le troupeau troque le groupe social. Le bercail prend la place de la cité.
Et parce que dans les pays arabo-musulmans la religion islamique est impliquée dans les détails de la vie privée et collective, la société se trouve sous contrôle permanent de foi et harcèlement chaotique.
Parce que la religion musulmane prépare l’individu, depuis sa naissance, pour l’autre monde, pour un autre jour, le jour du jugement dernier, ce bas monde aux yeux du musulman n’est que transitoire et chimère. La cité des morts passe avant la cité des vivants.
Parce que l’individu musulman (pas le citoyen) a la tête noyée, depuis l’âge d’école coranique, dans des textes et des recommandations remontant au deuxième siècle de l’Hégire (huitième et neuvième siècles de notre ère), ce dernier se trouve décollé, aliéné, étranger à son temps historique. Ainsi il pense à la cité paradisiaque qu’à son quartier.
Et parce qu’il est collé à un autre temps, le musulman pense au paradis, avec ses ruisseaux débordant de vin, de miel et de lait, et oublie de descendre la poubelle à l’heure du passage des éboueurs. D’ailleurs, le bac de poubelle du quartier a été volé ! Un autre a été éventré !
Toutes les villes musulmanes, et j’en ai visitées plusieurs, de La Mecque à Nouakchott, passant par Oran, Tanger et le Caire, les plus symboliques, les plus importantes, sont sales.
Le musulman en focalisant sur la longueur de la jupe de la femme, oublie le code de la route. Et ce n’est pas important, le code de la route n’existe pas au paradis ! Et la mort est un mektoub ! Et le jour de la mort est écrit depuis la naissance !
Le musulman en pensant à cet étranger, autrui, celui qui ne lui ressemble pas, appartenant à une autre religion, juif ou chrétien ou irréligieux, s’engouffre dans la haine et l’isolement. Celui qui ne lui ressemble pas doit être banni de son entourage par la guerre sainte, par la haine ou par la violence verbale. Et la cité perd sa diversité et sa créativité!
Allez-y voir nos plages, nos places publiques, nos marchés publics, nos transports publics, nos espaces verts publics, nos écoles publiques, nos trottoirs publics, nos parkings publics…. C’est la catastrophe !
Et parce qu’il est convaincu que sa religion est la dernière, la meilleure, la juste, la vraie et que les autres sont fausses, sont falsifiées, sont injustes, sont mécréantes, il est, depuis la maternelle, construit selon une logique d’agressivité, de violence, en guerre ouverte conte autrui. Il avance dans un sens inverse.
Parce que le musulman est convaincu que tout est dit dans le texte sacré, le Coran. Il détient toutes les sciences, toutes les vérités, toutes les technologies, de ce fait, il se trouve contre l’idée da la citoyenneté qui est le partage de l’espace du vivre-ensemble, avec ceux qui nous sont différents.
Parce que le musulman croit, plutôt il est convaincu, qu’il n’a pas besoin d’autres livres pour assouvir sa soif intellectuelle, n’a pas besoin de films pour rassasier son imaginaire humain, n’a pas besoin d’art plastique pour combler sa faim visionnaire, n’a pas besoin de musique pour réchauffer son humanisme… n’a pas besoin de tout cela parce qu’il détient le Livre qui remplace toutes ces futilités et ces petitesses humaines, le Coran. Ainsi le musulman par cette autosuffisance intellectuelle traîne en lui un refus de toute temporalité et ne croit pas à la citoyenneté.
Parce que le musulman est convaincu que cette vie est passagère, que la vie permanente se trouve dans le monde de l’au-delà, il est fainéant, et n’attend que la mort pour passer vers l’autre monde, ainsi il ne croit pas à la citoyenneté qui est une philosophie plaidant pour un avenir meilleur pour une cité émérite.
Parce que le musulman, en général, depuis quinze siècles, est proie aux exégètes du Coran commandés par les différents sultans et califes, il se trouve en train de tourner en rond. Entre la consommation, le suicide et la guerre froide ou chaude !
Toute société religieuse met en valeur le croyant avant le citoyen. La soumission avant la critique.

A. Z.

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On a eu le walkman, puis le discman, et maintenant le musulman.
C'est beau le progrès !
L'islam, c'est le désastre éco-humain. Mahomet, ce fut Fukushima en puissance 1000.
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marmhonie a écrit : mar. 20 nov. 2018 06:33 On a eu le walkman, puis le discman, et maintenant le musulman.
C'est beau le progrès !
L'islam, c'est le désastre éco-humain. Mahomet, ce fut Fukushima en puissance 1000.
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L’extermination de l’intelligentsia algérienne (1993-1998) – Sur le massacre des intellectuels par les islamistes armés

Posté par mouradpreure le 3 décembre 2018

Résultat de recherche d'images pour "belkhenchir"Genocide_2

On peut considérer par convention que la guérilla des islamistes algériens commence effectivement le 13 février 1992, date de l’attentat de la rue Bouzrina (Casbah, Alger), qui a coûté la vie à six policiers, attirés dans une embuscade. C’est exactement une année et un mois plus tard, soit le 14 mars 1993, que tombe le premier intellectuel (Hafid Sanhadri, cadre du ministère de l’emploi) sous les balles assassines des fondamentalistes armés. Et depuis, les meurtres d’artistes et d’intellectuels se poursuivent jusqu’en 1998, parfois au rythme de plusieurs par mois. C’est ce qui indique l’existence d’un plan préétabli, avec des listes attestées d’intellectuels à abattre, triés en raison de leur disposition critique face à l’idéologie islamiste…

On assiste entre 1993 et 1998 à la mise en exécution d’un véritable projet d’extermination des intellectuels algériens par les islamistes armés, toutes tendances confondues. C’était un « génocide programmé ». On ne s’attaquait pas seulement aux intellectuels francophones, considérés par eux comme une continuation maléfique de la présence française, mais même aux arabophones qui faisaient entendre un son de cloche différent. Un terme d’origine afghane, chargé en valeurs négatives, servait à désigner les membres de l’intelligentsia non islamiste : ce sont des « communistes » (chouyou’iyoune)! Dans l’idéologie islamiste, un « communiste » représente l’ennemi par excellence, un ennemi à la fois puissant et injuste, comme l’étaient les Russes (communistes) pour les Afghans musulmans. Mais c’est aussi un « athée », un « laïque » ou un « apostat », ce qui signifie indistinctement à leurs yeux kâfir (mécréant), méritant d’être exécuté pour délit de mécréance. En plus d’être injustes, apostats et ennemis de la religion (‘adouw allah), ces intellectuels constituent aussi aux yeux des islamistes les « suppôts » les plus objectifs du Tâghout, le pouvoir désigné par le terme de « Tyran ». On se rappelle que la déclaration de djihad d’Ikhlef Cherati ciblait non seulement le pouvoir mais aussi « ses soutiens » et les « partisans de l’occidentalisation » en général. On se rappelle aussi les paroles d’Ali Benhadj, répercutées dans les organes du FIS, qualifiant les journalistes de « judéo-sionistes ».

Ces convictions sont partagées du reste par toutes les tendances du maquis. L’un des premiers émirs du GIA, Jaafar al Afghâni (septembre 1993 – février 1994), prononce une terrible sentence dans un entretien accordé à un journal arabe : « les journalistes qui combattent l’islam par la plume périront par la lame » (Zerrouky, p. 127). Combattre l’islam, c’était refuser l’ordre que les fondamentalistes voulaient imposer. Or, la presse indépendante et les intellectuels critiques, qui ont eu accès à une grande liberté d’expression (surtout écrite) après 1989, sont majoritairement opposés au projet de constitution d’un état théocratique en Algérie. Ils l’ont exprimé à travers leurs publications et leurs prises de position, et c’est ce qui les a directement désigné à la vindicte islamiste. En Janvier 1993, des feuilles de Minbar al Djoumou’a, une publication clandestine du FIS, accrochées à l’entrée de la mosquée « Le Plateau » à Alger, dressaient une liste d’intellectuels et de journalistes à assassiner. La littérature du GIA appelait à liquider la « presse mercenaire » qu’elle accusait d’altérer la réalité de la lutte armée et de mener « une guerre médiatique contre le djihad ».

Les premières personnalités ciblées sont les intellectuels du CNSA (Comité National de Sauvegarde de la République), qui avait appelé, rappelons-le, à l’interruption du processus électoral après la victoire du FIS au premier tour des élections législative du 24 décembre 1991. Le 14 mars 1993, à la cité Garidi (Alger), tombe Hafidh Sanhadri, cadre du ministère de l’emploi, porte-parole du CNSA, assassiné près de chez lui.
Djilali_Liabes__sociologueDeux jours plus tard, le 16 mars, est assassiné le sociologue Djilali Lyabès, ancien ministre sous le président Boudiaf. Le 17 mars, le Dr Lhadi Flici, pédiatre, est à son tour abattu dans son cabinet de la Casbah.
Tous les partis politiques condamnent ces assassinats, mis à part les islamistes dits « modérés », qui n’avaient pas pris les armes, comme le parti Hamas de Mahfoud Nahnah et le parti Nahdha de Djaballah. Au lieu de prendre des mesures urgentes, le chef du gouvernement de l’époque, Bélaïd Abdesselam, se lance dans une attaque en règle contre les « laïco-assimilationnistes », étiquette insultante par laquelle il désignait les membres des partis démocrates et les intellectuels.

Le 22 mars 1993, le chef du puissant syndicat étatique UGTA, Boualam Benhamouda, qui avait échappé à un attentat, appelle à une marche de protestation contre ces assassinats et le terrorisme en général. 500 milles personnes ont courageusement défilé à Alger, en scandant des slogans demandant à juger les assassins.

La mobilisation populaire n’a pourtant pas freiné les exécutants du projet d’extermination des gens de plume. Une Omar_Belhoucher__directeur_d_Al_Watanfemme, Karima Belhadj, cadre de l’administration de la police, est assassinée le 3 avril et le 10 avril ; El Hachemi Cherif, ancien colonel de l’ALN, chef du parti de gauche Ettahadi [le Défi], échappe miraculeusement à un attentat. Les communistes (les vrais cette fois) et les hommes politiques soupçonnés d’être « de gauche » sont particulièrement ciblés, car assimilés aux Russes mécréants. Le 17 mai, le directeur du journal Al Watan, Omar Belhouchet, personnage symbole de la presse libre en Algérie, échappe à une tentative d’assassinat à Bab Ezzouar (Alger), devant son fils, alors qu’il conduisait celui-ci à son école. Le même jour, des terroristes rôdaient autour du siège du journal Le Matin, munis de photos agrandies de journalistes à tuer. Alertée, la police les a éliminés, non sans peine.

Tahar_Djaout___crivainL’assassinat qui a provoqué un profond émoi fut celui de l’un des plus grands écrivains de l’Algérie indépendante, Tahar Djaout, sans doute parce qu’il ravive dans la mémoire populaire le souvenir de l’assassinat d’un autre écrivain, Mouloud Feraoun, par l’OAS en 1962. Ancien professeur de mathématiques à l’université de Bab Ezzouar, poète, journaliste et écrivain de notoriété internationale, Djaout (auteur entre autres de : Les vigiles, L’invention du désert, Les Chercheurs d’os, L’exproprié, Le dernier été de la raison; cf. bibliographie) avait pris auparavant des positions dures contre l’intégrisme, qu’il qualifiait de « fascisme théocratique ». Il avait écrit dans l’une de ses chroniques une phrase prémonitoire devenue le slogan de la presse indépendante en Algérie : « si tu parles, tu meurs, si tu te tais, tu meurs, alors écris et meurs ! ». Le 26 mai 1993, deux jeunes qui l’attendaient dans l’escalier de son immeuble lui tirent deux balles dans la tête avant de prendre la fuite. Le malheureux succombe à ces coups quelques jours plus tard. Ses funérailles en Kabylie furent émouvantes et grandioses.

Mahfoud_Boucebci__p_re_de_la_psychiatrie_alg_rieenneLe 15 juin 1993, à 9h30, Mahfoud Boucebci, figure emblématique de la psychiatrie algérienne, président de la Société Algérienne de Psychiatrie, vice-président de l’Association Internationale de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent (auteur notamment de Psychiatrie, société et développement et de Maladie mentale et handicap mental), connu pour son opposition à l’islamisme, est poignardé à l’entrée de l’hôpital Drid Mohamed où il exerçait ses fonctions. Une semaine plus tard, le 22 juin, le sociologue Mhamed Boukhobza, qui avait travaillé avec Pierre Bourdieu, réputé pour ses recherches sur la disparition de la société pastorale en Algérie, est ligoté ainsi que le reste de sa famille dans son domicile du Télemly (Alger). Isolé dans une pièce de son appartement, il fut égorgé comme un mouton puis poignardé. « Une à une, les têtes pensantes de l’Algérie sont froidement liquidées » (Hassane Zerrouky, p. 132).

Les assassinats continuent pendant l’année 1994, avec le meurtre le 5 mars du directeur de l’école des beaux arts d’Alger, Ahmed Asselah et de son fils unique, Rabah. Cet homme avait fait de son école l’une des meilleures d’Afrique. Un peu plus d’un mois auparavant, le 30 janvier est tué Rachid Tigziri, dirigeant du parti Abdelkader_Alloula__dramaturgedémocrate le RCD (Rassemblement pour la Culture et la Démocratie, considéré comme « impie » car prônant la laïcité). Le 1er février, Olivier Quemeur, caméraman de la chaîne ABC, est criblé de balles à la Casbah, tandis que ses collègues, Yves Ménari et l’australien Scott Allan White, sont grièvement blessés. L’aversion des islamistes armés pour l’art se poursuit avec l’assassinat le 10 mars à Oran d’Abdelkader Alloua, le plus grand dramaturge algérien, animateur pendant plus de 30 ans d’un théâtre en arabe populaire (il avait mis en scène El Ghoula de Rouiched, Le sultan embarrassé de Tewfik al Hakim, Numance de Cervantès, etc. il a joué aussi comme acteur dans plusieurs autres pièces et films et a adapté en arabe algérien Gogol et de Gorki, avec son ami Medjoubi).

Le journal indépendant Hebdo Libéré, farouchement anti-islamiste, fut ciblé le 21 mars par une attaque terroriste se soldant par la mort de deux journalistes et d’un chauffeur. Le professeur Salah Djebaïli, célèbre chercheur en écologie, spécialiste des régions désertiques et recteur de l’université de Bab Ezzouar (Alger), fut abattu le 31 mai. Il refusait d’ouvrir des salles de prière à l’intérieur de son établissement. Ferhat Cherki, journaliste, et Youcef Fathallah, président de la LADH (Ligue Algérienne des Droits de l’Homme), furent respectivement assassinés le 7 et le 18 juin. Le directeur de l’Ecole Vétérinaire d’Alger (ENV), Mohamed Bekkouche, est tué le 10 juillet à l’intérieur de son école, située dans la banlieue est d’Alger. L’islamologue et professeur de sociologie Rabah Stambouli, promoteur d’un islam tolérant et progressiste, est abattu le 23 août à la sortie de l’université de Sa_d_Mekbel__Directeur_du_quotidien__Matin__assassin_Tizi-Ouzou. Antar Zouabri tue avec son groupe les journalistes Ahmed Issaad et Lakhal Yasser le 31 novembre 1994. Saïd Mekbel, directeur du quotidien indépendant Le Matin, auteur d’une chronique corrosive contre le pouvoir et les islamistes, est assassiné le 4 décembre alors qu’il s’attablait dans une pizzeria située non loin des bureaux de son journal. Il laisse derrière lui notamment un court et beau texte, écrit le jour de sa mort et intitulé « ce voleur qui… » (*), un billet qui résume à lui seul l’état de la corporation journalistique, prise en étau entre la répression du régime et les armes des barbus. Le cinéaste et réalisateur Djamel Fezzaz [qui a réalisé notamment La grande tentative, L’affiche – qui met en scène l’acteur Rouiched –, Lahn al amal (La mélodie de l’espoir), El Waciyya (le Testament), etc.] est blessé par balles à Bab El Oued le 8 février 1995. Azzedine Medjoubi, directeur du Théâtre national algérien [a adapté Le journal d’un fou de Gogol sous le titre Hissaristân, Les bas-fonds de Gorki, La bonne âme de Se-Thouan de Brecht, etc. ; a monté Aalam el Baaouche (Le monde des insectes), El Houinta (La boutique) ; et a joué dans un grand nombre de pièces comme Hafila tassîr (Un bus en mouvement), Bâb El Foutouh, etc.] est tué devant son établissement le 13 février. Le 15 février tombe à Nabila_Djahnine__f_ministeTizi-Ouzou une militante démocrate, Nabila Djahnine, architecte, féministe responsable de l’association « Cris de femmes » (Thighri Netmettuth). Ces féministes « débauchées » (moutabaridjat, terme presque intraduisible) constituent de graves menaces contre les mœurs et la société islamiques, selon les fondamentalistes.
A Oran, est assassiné le 17 février un grand nom de l’histoire du Raï, Rachid Baba Ahmed producteur de musique et impresario de plusieurs vedettes de cette musique jugée « satanique » par les islamistes, [c’’est lui qui a fait connaître Cheb Khaled, qui a lancé Chebba Fadela, Cheb Sahraoui et Cheb Anouar]. Djamal Zaïter, un journaliste qui se recueillait sur la tombe de sa mère, fut surpris et assassiné en plein cimetière.
Cheb_Hasni__idole_du_Rai
Les assassinats, que nous ne pourrons pas tous citer (cf. une liste de 100 journalistes assassinés entre 1993 et 1997), se poursuivent avec les attentats contre des personnalités publiques, des vedettes de la chanson et contre n’importe qui exprimant une opinion anti-islamiste ou ayant une activité jugée subversive ou non conforme aux canons fondamentalistes. Le 8 septembre 1994, Abderrahmane Rebiha, professeur d’agronomie à l’université de Blida, meurt sous les balles du GIA. Le 26 septembre vient le tour d’Abderrahmane Fardeheb, universitaire, économiste, auteur de plusieurs livres. Le chercheur se savait menacé et tentait d’obtenir un visa pour la France, ce qui lui fut refusé à trois reprises. Le 29 septembre 1994 est assassiné une idole de la musique raï. Après l’avoir sommé plusieurs fois d’arrêter sa musique « démoniaque » et « débauchée », Cheb Hasni, un chanteur prolifique et adulé, est assassiné devant le Matoub_Lounes__assassine_en_1998domicile de ses parents, dans le quartier « Gambetta » d’Oran, malgré son immense popularité. Ses funérailles rassemblèrent d’immenses foules et bouleversèrent la jeunesse algérienne. Au même moment, en Kabylie, le poète et chantre de la cause berbère, Matoub Lounès, est enlevé le 25 septembre et séquestré par un groupe armé dirigé par l’émir du GIA Aït Ziane. Le poète fut jugé par un «tribunal islamique » du maquis et finalement « acquitté » et libéré grâce à la pression d’une formidable mobilisation populaire. Mais le répit fut court, puisqu’il sera criblé de balles le 25 juin 1998, dans des circonstances non élucidées, alors qu’il était de retour chez lui après un long exil en France.

Un climat de terreur est instauré par les islamistes chez les intellectuels. A chaque retour d’enterrement, ces derniers se demandent à qui sera le prochain tour. Les lettres de menace parviennent par centaines aux rédactions de journaux et aux domiciles des concernés. La peur s’installe et les gens apprennent à se tenir laRachid_Mimouni_3 langue pour ne pas subir un sort funeste, d’autant plus que les sympathisants des islamistes armés étaient partout. Les murs avaient des oreilles. Les groupes armés pouvaient en effet compter sur tout un petit peuple de partisans, employés comme informateurs, comme « délateurs » ou sollicités pour assurer la logistique du djihad. Certains artistes et intellectuels changent d’appartement, d’autres déménagent. Nombre d’entre eux modifient leurs itinéraires et leurs habitudes ou se déguisent complètement pour sortir de chez eux. Certains, comme Rachid Mimouni, écrivain qui a eu le courage d’écrire dés 1992 une analyse éclairée du phénomène intégriste (De la barbarie en général et de l’intégrisme en particulier), et Omar Belhouchet, journaliste et directeur du journal Al Watan, furent littéralement traqués, avant d’être la cible d’attentats manqués.

Le gouvernement algérien s’est montré incapable de protéger ses intellectuels et ses citoyens, quand il ne les réprimait pas par-dessus le marché. C’est dans cette ambiance d’impuissance face au crime que se produisit l’une des plus irréparables conséquences de la guérilla islamiste : des milliers d’intellectuels prennent le chemin de l’exil, sans aucun espoir de retour. Les universités se vident progressivement et les cadres du pays affluent vers la France, l’Europe et le Canada. C’est ainsi que l’Algérie est progressivement vidée de son intelligentsia. Mais l’islamisme armé, dont le but consistait à faire taire toute voix discordante, n’a pas réussi à réduire les journalistes et les penseurs algériens. La presse indépendante a continué à critiquer violemment l’islamisme tandis que les intellectuels étaient plus que jamais déterminés à dénoncer le côté « fasciste » du mouvement intégriste.
Les assassinats ont aussi ciblé d’autres personnalités publiques et des cadres de l’UGTA, syndicat officiel mais, paradoxalement, populaire parmi les travailleurs. La « centrale syndicale », comme on l’apelle en Algérie, s’est opposé frontalement à l’islamisme et a connu très tôt des affrontements avec un autre syndicat concurrent, le SIT (Syndicat Islamique du Travail, une organisation mise sur pied par Abassi Madani dont le but est d’enrégimenter les travailleurs dans la tâche de fondation de la République islamique. L’UGTA perdra près de 800 syndicalistes, assassinés par les islamistes entre 1993 et 1997.

Qui sont derrière ses assassinats ? Ceux qui les perpétuent ne s’en cachent pas, loin de là. Ils les revendiquent comme des faits d’armes pouvant assurer à leurs auteurs une place honorable dans la future RépubliqueAnouar_Haddam islamique. Dans un entretien accordé à l’AFP, Anouar Haddam, chef islamiste jouissant de l’hospitalité des Etats-Unis et de l’Angleterre, revendiquait l’assassinat de Boucebci en le qualifiant d’« exécution d’une sentence par les moudjahidine ». Etebcira, bulletin clandestin du FIS, revendique l’assassinat de Tahar Djaout et le justifie par « son communisme et sa haine viscérale de l’islam », au moment où il motive l’attentat contre Belhouchet par « sa francophonie outrancière ». Haddam reprend sa plaidoirie de justification des meurtres d’intellectuels en octobre 1993, en lançant : « Qui sont ces soi-disant intellectuels ? », « nous les connaissons un par un, ce ne sont pas des innocents ! ». Il reprochait notamment aux journalistes « leurs éditoriaux assassins » (Cités d’après Zerrouky, pp. 132-133).

Mourad_DhinaMourad Dhina, un responsable islamiste actif dans les réseaux du FIS à l’étranger, déclare des années plus tard à propos des intellectuels assassinés : « personne n’a pleuré nos morts parmi ceux là ». Il ajoute : « Certains ont choisi une voie de confrontation, une voie de provocation d’une jeunesse, et qu’ils ont payé ce prix. Que ces intellectuels de gauche aient le courage d’assumer leur action, qu’ils disent nous nous sommes engagés dans une guerre et que certains d’entre nous [l'] ont payé de leur vie. Qu’ils en fassent des martyrs pour eux ! » (Mourad Dhina, in Aoudia et Labat). Ainsi, la prise de position politique était tout simplement assimilée par les intégristes et leurs défenseurs politico-médiatiques à l’engagement militaire dans une guerre, sans aucune gêne quant au sophisme démagogique que comporte leur formule. En d’autres termes, on vous tue parce que vous n’avez pas pris notre parti…Voilà qui nous renseigne sur ce qu’est la liberté d’expression et d’opinion dans une République Islamique.
Durant la rencontre de Rome (1995), Ali Yahia Abdenour, avocat du FIS et président de la LADH, dira : « on tue les journalistes et les intellectuels qui ont une position et une opinion » ; il ajoutera : « nous sommes contre les meurtres de journalistes, de militaires et de policiers qui ne sont pas engagés dans la lutte » (El Watan, 12 janvier 1995) [remarquons l’amalgame entre prise de position intellectuelle ou politique et engagement militaire, entre la plume et les armes].


Le Front Islamique du Djihad Armé (FIDA)

Tous les djihadistes sont d’accord sur le principe de l’assassinat des intellectuels, assimilés aux « communistes » et aux « apostats ». Des listes de gens à abattre, confectionnées par des commanditaires informés, circulent dans les maquis. Les exécutants, eux, ignorent parfois jusqu’à l’identité de leurs victimes. Ils tuent un « soutien du Taghout » parce que son nom était apparu sur une liste. Cette répartition des tâches dans le travail criminel permettait aux commanditaires d’avoir les mains propres et aux exécutants d’avoir la conscience tranquille.

Certains de ces meurtres sont commis par le GIA. La majorité reste cependant le fait d’une organisation particulière, à implantation urbaine, spécialisée dans l’assassinat des opposants aux islamistes, des intellectuels, des journalistes et des personnalités publiques. Il s’agit du FIDA, Front Islamique du Djihad Armé. C’est un groupe qui a été fondé par des membres djazaristes du FIS, conduits par Mohamed Saïd. Il recrute essentiellement parmi les étudiants et les enseignants islamistes. Très actif au niveau des universités d’Alger, de Blida et de Constantine, il puisait notamment dans les anciens militants du Mouvement Universitaire pour la Défense du Choix du Peuple (MUDCP). Rien de surprenant de trouver à sa tête essentiellement des universitaires, comme Thâbet El Aouel, professeur de physique à l’université d’Alger, Mohammed Boudjelkha et Mustapha Brahimi, enseignants de physique à Bab Ezzouar (Alger). Le groupe opère discrètement, circule sans barbe et avec de fausses identités et prend résidence de préférence dans les beaux quartiers d’Alger, comme Hydra. « A l’étranger, écrit Hassane Zerrouky, [le FIDA] est représenté par Thabet El Aouel, Anouar Haddam, et Mourad Dhina, tous universitaires » (Zerrouky, pp. 136-137)
Les émirs de l’organisation sont les suivants :

- Abdelwahab Lamamra (1993 – fin 1995)
- Mustapha Brahimi, dit Abou Houmâm (1995 – 1996)
- Mohammed Djebarra (mai 1996 – janvier 1997)
- Abdelkader Seddouki (janvier – mars 1996)
- Amine Haddad (mars 1997 – octobre 1998)

Le FIDA a revendiqué un certain nombre de meurtres à travers sa publication clandestine, Al Fida, dont celui de Tahar Djaout, Djilali Liabès, et Ahmed Aselah (entre autres).
Après la tentative d’unification du mouvement armé de Mohamed Saïd, le FIDA s’est rallié au GIA en 1994. Mais Djamel Zitouni, à l’origine de l’exécution des djazaristes, élimine également l’émir du FIDA, Abdelwahab Lamamra et son acolyte, Hamid Boucha. A partir de ce moment, le FIDA s’éloigne de l’organisation de Djamel Zitouni et se tourne vers les futures AIS et LIDD (Ligue Islamique pour la Da’wa et le Djihad). Son démantèlement par les forces de sécurité les a poussés à accepter l’amnistie de Bouteflika et à déposer les armes. Ses membres bénéficièrent du pardon intégral du président.
L’implication d’une organisation à caractère universitaire dans l’assassinat d’intellectuels soupçonnés « d’occidentalisation » ou « d’apostasie » témoigne de la transposition, par une partie de l’élite islamiste algérienne, des différends qui existaient au niveau intellectuel, sur le terrain armé. Les problèmes qu’on règle ailleurs par le débat, à coups de plume et de polémiques, les universitaires islamistes les ont réglés à coup de couteaux et d’armes à feu.

Republique_islamiquePourquoi ces intellectuels ont-ils été tués ? A quelle logique répond leur mort ? (**) Le préalable à la fondation d’une République Islamique en Algérie s’est avéré être la destruction de la pensée non religieuse par l’élimination physique de ses auteurs. On comprend cette disposition quand on se souvient que pour l’idéologie islamiste il ne s’agit de retenir de la pensée universelle que l’aspect technique, supposé neutre, en rejetant l’immense production intellectuelle sur la société, l’art, la psychologie, l’anthropologie, la philosophie, etc. Ces derniers domaines sont purement abolis et remplacés par la foi religieuse et la législation dite islamique. L’assassinat des intellectuels n’est de ce point de vue que la traduction en faits concrets de cette clause idéologique : pour abolir le savoir non religieux concernant la société (au sens large), il convient en effet de supprimer physiquement ses promoteurs, écrivains, intellectuels, sociologues, psychiatres, philosophes, etc. Cet obscurantisme est directement hérité, avouons-le, des nationalismes de la post-indépendance, dont le souci fut de préserver une soi-disant « personnalité » (islamique, algérienne, etc.) contre « l’invasion culturelle occidentale » [dont cette intelligentsia était la pointe], en s’opposant aux acquis les plus décisifs de la pensée contemporaine.

L’instauration d’un ordre islamique immuable, supposé voulu par Dieu Tout-Puissant, est caractérisé par un unanimisme qui va de l’Unicité tout azimut (un seul Dieu, un seul Dogme, une seule Interprétation, etc.) à la communion dans la Foi. Le temps dans lequel voudrait évoluer la future société islamique est celui de l’abolition de l’histoire. Plus rien ne bougera, une fois l’ordre divin instauré sur terre. Les voix discordantes se situeront de facto dans le camps des hors-la-religion-de-Dieu, des traîtres à l’ordre divin, leurs porteurs deviendront des mécréants passibles d’assassinat. L’ordre intégriste ne laisse aucune place pour les marges, pour la différence, la diversité (sexuelle, intellectuelle, religieuse, sociale, etc.), la dissidence, la dissonance; c’est un centre qui aspire et broie tout sur son passage.

L’idéologie islamiste se donne le monopole de la religion vraie et s’arroge le pouvoir d’excommunier quiconque jugé non-conforme à ses desseins. Grâce à ce pouvoir takfiriste [qui lui permet de déclarer kafir, « mécréant » ou « apostat »], elle réduit ses victimes au statut de « mécréants » dont le meurtre devient licite.
Dans ces action contre l’intelligentsia, l’islamisme armé s’est aussi distingué par des méthodes particulièrement atroces, poussées jusqu’au summum de la barbarie (ex. égorger un intellectuel après l’avoir humilié et dévêtu devant sa femme et ses enfants). Ce mépris des droits humains découle lui aussi des fondements théologiques de l’idéologie intégriste. L’islamisme n’a en effet que faire de droits énoncés par des humains (bachar) quand lui se proclame être « le bras de Dieu », c’est-à-dire l’exécutant terrestre de verdicts divins. Les conceptions humaines font pâle figure devant le Commandement divin et l’homme est selon elle un usurpateur quand il se met à légiférer à la place du Tout Puissant. Or, le Dieu des islamistes n’est pas fait de clémence, mais de terreur envers ses ennemis, ceux qui ont dérogé de la Voie Droite. Ce n’est pas le Miséricordieux, mais le Vengeur (Al Mountaqim) et le Dominateur [qui écrase] (Al Qahhar). Gagner ses faveurs, c’est appliquer sans fléchir ses justes sentences contre les ennemis de la Religion, et elles sont d’autant plus justes qu’elles sont terribles.

Anouar_BenmalekLe problème de la responsabilité morale de tout le petit peuple des Algériens sympathisants de l’islamisme est autrement plus délicat. « Le boulanger, le chômeur, l’ouvrier, l’adolescent boutonneux, le voisin de palier avec lequel vous plaisantiez le matin avant d’aller au travail, toutes personnes se concevant comme bonnes et honnêtes, écrit Anouar Benmalek, se transformaient peu à peu, à leur insu peut-être, en loups capables de tuer. Ou, du moins, capable de contribuer à tuer, par la délation à la mosquée, le soutien moral et matériel aux « djihadistes », et la complaisante – et non moins criminelle – approbation quand la tête d’un voisin journaliste sera déposée devant le domicile de ses parents : « Ah, il l’avait bien cherché, ce mécréant, à se mettre tout le temps au travers des desseins des défenseurs de la vraie foi ! ». Je n’invente rien malheureusement, j’ai entendu à maintes reprises ce crachat verbal, sous cette forme ou sous une autre, au marché, à l’université, chez l’épicier…après le meurtre d’un écrivain, d’un intellectuel, d’un chanteur » (p. 16).



Naravas

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Bibliographie partielle :

Aoudia Malek, Labat Séverine, Algérie 1988-2000 : autopsie d’une tragédie, [DVD-ROM], Ed. Compagnie des phares et balises, 2003.
Benmalek Anouar, 2003, Chroniques de l’Algérie amère, Algérie 1985-2002, Paris, Ed. Pauvert.
Khelladi Aïssa, Le Fis à l’assaut du pouvoir, Alger, Ed. Marsa, 2002, Première édition sous le titre Algérie, les islamistes à l’assaut du pouvoir, Ed. L’Harmattan, 1995
Labat Séverine, Les islamistes algériens entre les urnes et le maquis, Paris, Ed. du Seuil, 1995
Rachid Mimouni, 1992, De la barbarie en général et de l’intégrisme en particulier, Belfond-Le Pré aux clercs.
Zerrouki Hassane, La nébuleuse islamiste en France et en Algérie, Paris, Ed. Editions 1, 2002
Confluences Méditerranée n° 25, Printemps 1998, « La parole aux Algériens : Violence et politique en Algérie », Ed. L’Harmattan (en ligne)



__________________

Notes

(*) Voici le dernier texte de Saïd Mekbel, « Ce voleur, qui… » :
« Ce voleur qui, clans la nuit, rase les murs pour rentrer chez lui, c’est lui. Ce père qui recommande à ses enfants de ne-pas dire dehors le méchant métier qu’il fait, c’est lui. Ce mauvais citoyen qui traîne au palais de justice, attendant de passer devant les juges, c’est lui. Cet individu, pris dans une rafle de quartier et qu’un coup de crosse propulse au fond du camion, c’est lui. C’est lui qui, le matin, quitte sa maison sans être sûr d’arriver à son travail et lui qui quitte, le soir, son travail sans être sûr d’arriver à sa maison. Ce vagabond qui ne sait plus chez qui passer la nuit, c’est lui.
C’est lui qu’on menace dans les secrets d’un cabinet officiel,le témoin qui doit ravaler ce qu’il sait, ce citoyen nu et désemparé… Cet homme qui fait le voeu de ne pas mourir égorgé, c’est lui. C’est lui qui ne sait rien faire de ses mains, rien d’autres que ses petits écrits. Lui qui espère contre tout parce que, n’est-ce pas, les rosés poussent bien sur les tas de fumier. Lui qui est tout cela et qui est seulement journaliste. » (Saïd Mekbel)



(**) Les « Qui tue quistes » essayeront d’imposer une vision parcellaire de ces assassinats, en les considérant au cas par cas, en les extirpant de l’ensemble qui leur donne sens. Ils refuseront obstinément de les envisager comme des faits formant une série cohérente, répondant à un plan d’action établi et exécuté par les islamistes armés. Ils préféreront une vision atomiste, policière, sécuritaire, dont le résultat est de dissimuler les liens qui relient les cas entre eux, les liens qui relient les crimes à leurs motivations idéologiques, et enfin les liens entre les assassinats et leurs revendications par les groupes armés dans le contexte où ils étaient commis. Les raisons qui fondent cette vision atomiste transparaissent clairement quand ces mêmes « qui tue quistes » avancent des allégations fictives et improuvables à propos de chaque assassinat : pour eux, Katia Bengana serait un « crime passionnel », un tel est tué par la sécurité militaire, un troisième s’est suicidé, etc. Quand ils parlent des intellectuels assassinés, ils précisent souvent leur couleur politique et minimisent leur importance, comme pour souligner que les victimes étaient tuées à cause de leur « engagement dans une guerre » : ce qui rejoint l’argumentaire du FIS et des groupes armés. Et bien entendu, le résultat des
courses

, toujours selon cette vision, consiste à endosser tous les assassinats aux services de l’armée algérienne en recourant à des théories du complot abracadabrantes (ça devient, à un moment donné, du Gérard de Villiers politique) et, comme par hasard, à blanchir complètement les islamistes (qu’ils qualifient d’ « opposition armée ») de leurs crimes odieux. On reviendra, dans un prochain post, sur cette vision très favorbale à l’ex-FIS.
http://anglesdevue.canalblog.com/archiv ... 99361.html
20 août 2009


Posté par Naravas à 21:22 – CONNAISSANCE DE L’ISLAMISME FONDAMENTALISTE -
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Algérie : dans les années 90, des attentats symboliques dans un contexte de guerre civile

Par Jean-Marie Guénois Mis à jour le 07/12/2018 à 08:41 Publié le 06/12/2018 à 20:07

Algérie : dans les années 90, des attentats symboliques dans un contexte de guerre civile


Le conflit sanglant des années 1990 aura fait au moins 150.000 morts, dont 114 imams qui s'opposaient aux musulmans radicaux. Les dates clés de la décennie noire.

• 26 décembre 1991

Les élections législatives donnent au premier tour une nette avance aux Front islamique du salut (FIS). Les militaires prennent le pouvoir dans la foulée, contraignent, le 11 janvier 1992, le président Chadli Bendjedid à démissionner et annulent les élections.
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• 19 mars 1992

Le Front islamique du salut (FIS), trois ans après sa création, principal parti islamiste, est interdit. La guerre civile commence. Montée en puissance des attentats très meurtriers contre des Algériens, contre le milieu intellectuel, sur fond de lutte entre factions islamistes et de répression policière et militaire.

• Septembre 1993

Deux ingénieurs français sont assassinés, Emmanuel Didion et François Berthelet. Ce qui signe la volonté de transposer la guerre civile sur le plan international, pour prendre notamment la France à partie. Deux ans et demi plus tard, 116 étrangers, dont 39 Français, auront été tués.

• 14 décembre 1993

14 Croates chrétiens travaillant sur un chantier sont massacrés au couteau à quelques kilomètres du monastère de Tibéhirine. Quatre autres auront la vie sauve en se faisant passer pour des musulmans.

• 19 décembre 1993

Pour la seconde fois en un mois, les autorités algériennes demandent au père Christian de Chergé de quitter le monastère pour la sécurité des moines. Il refuse. Mais les moines voteront leur départ à tous, qui est fixé au 28 décembre.

• 24 décembre 1993

Visite au monastère d'un commando islamiste de trois hommes, que le père de Chergé parvient à dissuader. Ils se quittent en bons termes. «Nous reviendrons», préviennent-ils.

• 27 décembre 1993

Mgr Tessier, archevêque d'Alger, visite les moines et tente de les convaincre de mettre en place un départ progressif. Finalement les moines, par vote secret, décideront de rester.

• 8 mai 1994

Premier attentat contre un religieux français et une religieuse française à Alger.

• 24 décembre 1994

Début du détournement de l'Airbus d'Air France à Alger. Troisième attentat contre des religieux, quatre pères blancs assassinés à Tizi Ouzou moins de 24 heures après la fin du détournement d'avion.

• 13 janvier 1995

Plate-forme de Sant'Egidio, à Rome, qui réunit tous les partis d'opposition, dont le FIS, pour tenter de trouver une issue. Initiative très mal perçue par les autorités algériennes et par la diplomatie vaticane.

• Été 1995

Début des attentats en France, faisant huit morts et près de 200 blessés. Ceux-ci furent officiellement attribués au Groupe islamique armé (GIA). Mais c'est l'année 1997 qui sera la plus sanglante en Algérie, avec 40.000 victimes. Le conflit s'épuise en 1999.
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Un congrès des musulmans sous le signe de l’organisation de « l’islam de France »
Arnaud Bevilacqua , le 07/12/2018 à 16h52
Mis à jour le 07/12/2018 à 16h52

Dimanche 9 décembre, à l’Institut du monde arabe à Paris, doit se tenir le congrès des musulmans alors que la structuration de l’islam de France constitue un dossier majeur du ministre de l’intérieur.
Abdallah Zekri, délégué général du CFCM et Ahmet Ogras, vice-president du CFCM, lors d’une rencontre entre le ministre de l’intérieur et les représentants de la communauté musulmane en France.

Abdallah Zekri, délégué général du CFCM et Ahmet Ogras, vice-president du CFCM, lors d’une rencontre entre le ministre de l’intérieur et les représentants de la communauté musulmane en France. / MATTHIEU ALEXANDRE/AFP

Le congrès des musulmans est suspendu aux événements du samedi 8 décembre et aux craintes de nouvelles violences dans le sillage du mouvement des gilets jaunes. Organisé par les grandes fédérations de mosquées, dont celles constituant le Conseil français du culte musulman (CFCM), ce congrès doit se tenir dimanche 9 décembre, à l’Institut du monde arabe, en présence du ministre de l’intérieur Christophe Castaner, qui, jusqu’ici, a maintenu sa venue, d’après Ahmet Ogras, le président du CFCM.
Une réforme « par et pour les musulmans »

« Nous nous rassemblons pour dire que la structuration de l’islam de France doit se faire par et pour les musulmans », explique ce dernier. Pour Ahmet Ogras, ce rassemblement, déjà prévu pour la mi-novembre puis pour le 8 décembre, défend trois grandes idées : « l’écoute, l’indépendance et la citoyenneté ».

À lire aussi

« Islam de France », le CFCM veut travailler avec le ministre de l’intérieur

Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, Jean-Louis Bianco, président de l’observatoire de la laïcité, Jean-Pierre Chevènement, le président de la Fondation pour l’islam de France, et Christophe Castaner, le ministre de l’intérieur, devraient s’exprimer lors de ce congrès, s’il a lieu dimanche. En revanche, Anne Hidalgo, la maire de Paris, a d’ores et déjà renoncé à sa venue en raison du contexte social.
Réaffirmer la légitimité du CFCM

En outre, chaque fédération de mosquées prendra la parole. Il s’agit pour eux de s’exprimer sur leur vision de la réforme de la représentation du culte musulman et de faire part des attentes des musulmans de la base.

À lire aussi

Un « Congrès des musulmans de France » annoncé pour la mi-novembre

« Pour notre part, nous sommes dans la construction, dans le réel et le cultuel », souligne le président du CFCM, qui s’exprimera également. « Nous ne sommes ni un parti politique, ni une société commerciale », poursuit-il en référence à Hakim El Karoui, qui a publié un rapport décrivant « La fabrique de l’islamisme », où il propose la création d’une structure chargée d’organiser et de financer le culte musulman en France. Ce rapport a été mal accueilli par les responsables du CFCM, qui lui reprochent une lecture de l’islam de France sous l’angle de l’islamisme. En outre, le CFCM se montre réservé sur la possibilité « d’actualiser » la loi de 1905.

Pour autant, Ahmet Ogras ne nie pas les difficultés. « Nous pouvons avoir des défauts de communication et de transparence », concède-t-il, disposé à se mettre au travail avec les autorités pour avancer. « Nous avons le devoir d’être plus actifs », assure-t-il alors que les chantiers en cours sont nombreux : gouvernance, formation des imams, financement des mosquées…
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A Oran, l’Eglise béatifie dix-neuf religieux assassinés, dont les moines de Tibéhirine

Ces dix-neuf « martyrs » ont été tués entre 1994 et 1996. C’est la première cérémonie de béatification à se dérouler dans un pays musulman.

C’est une première dans un pays musulman. L’Eglise catholique béatifie, samedi 8 décembre, à Oran (400 km à l’ouest d’Alger) dix-neuf religieux catholiques assassinés durant la guerre civile en Algérie dans les années 1990, dont les sept moines de Tibéhirine.

Quelque 1 200 personnes, dont quelques centaines venues de l’étranger – familles, amis, pèlerins –, assisteront samedi à la célébration sur l’esplanade de la chapelle Notre-Dame de Santa-Cruz. La chapelle, qui surplombe Oran et son port, a été récemment rénovée et son esplanade rebaptisée vendredi place du Vivre-Ensemble lors d’une cérémonie.

Ces « dix-neuf martyrs d’Algérie » sont quinze Français, deux Espagnoles, un Belge et une Maltaise, issus de huit congrégations catholiques différentes, assassinés entre 1994 et 1996. Parmi eux figure Pierre Claverie, dominicain et archevêque d’Oran, fervent partisan du dialogue avec l’islam, tué en août 1996 par une bombe avec son jeune chauffeur algérien Mohamed Bouchikhi.
Lire aussi Tibéhirine : les moines assassinés en 1996 reconnus martyrs en vue de leur béatification

Seront aussi béatifiés les sept moines trappistes de Tibéhirine, enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 et dont seules les têtes furent retrouvées, un assassinat dont les circonstances exactes restent encore aujourd’hui mystérieuses. Le destin tragique de ces sept moines a inspiré le film du réalisateur français Xavier Beauvois, Des hommes et des dieux, récompensé au Festival de Cannes, qui les a fait connaître.
« Une vie partagée avec ceux d’une autre religion »

A leurs côtés, quatre pères blancs mitraillés dans la cour de leur mission de Tizi-Ouzou (100 km à l’est d’Alger) fin 1994, ainsi qu’un frère mariste, une sœur de l’Assomption, deux sœurs espagnoles augustines missionnaires, deux sœurs de Notre-Dame des Apôtres et une sœur du Sacré-Cœur, tous tués par balle à Alger en 1994 et 1995. Tous refusèrent, malgré les risques croissants, de quitter l’Algérie et sa population, avec qui ils se disaient profondément liés.

D’où la volonté de l’Eglise catholique que leur béatification ait lieu en Algérie, avait récemment déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Paul Desfarges, l’archevêque d’Alger. « Nous ne voulions pas d’une béatification entre chrétiens, car ces frères et sœurs sont morts au milieu de dizaines et dizaines de milliers d’Algériens » musulmans qui ont péri durant la décennie (1992-2002) de guerre civile en Algérie, a expliqué Mgr Desfarges.

C’est la première cérémonie de béatification à se dérouler dans un pays musulman, a rappelé à Rome le père Thomas Georgeon, postulateur de leur cause. « Ces gens ont passé leur vie au milieu de gens du pays, à leur donner ce qu’ils pouvaient leur offrir », a expliqué vendredi à l’AFP le père Thierry Becker, curé d’Oran depuis 1962, année de l’indépendance de l’Algérie et ancien adjoint de Mgr Claverie. Leur béatification « montre qu’une vie partagée avec ceux d’une autre religion, c’est chrétien ».
Des policiers déployés

La cérémonie, placée sous haute sécurité, doit débuter vers 13 heures. Elle sera célébrée par l’envoyé spécial du pape François, le cardinal Angelo Becciu, préfet de la Congrégation pour la cause des saints, chargée au Vatican de l’ensemble des processus de béatification et canonisation. De nombreux policiers étaient déployés dès vendredi à Oran, a constaté un journaliste de l’AFP.

Ces dix-neuf martyrs ont « bien été tués parce que chrétiens », a souligné récemment à Rome le père Rémi Bazin, un responsable de la Congrégation pour la cause des saints. La cause en béatification a pu attester qu’ils ont été assassinés par « haine de leur comportement inspiré par la foi », a-t-il expliqué.

« Les frères et les sœurs qui ont donné leur vie l’ont donnée de manière consciente pour le peuple algérien », a confirmé à l’AFP sœur Bénédicte de la Croix, cistercienne – confrérie des moines de Tibéhirine – venue de France pour la cérémonie. « A travers eux, on pense à tous ceux qui ont perdu la vie » durant la guerre civile en Algérie, qui fit quelque 200 000 morts, dont de nombreux civils, tués dans les attentats ou les massacres attribués aux groupes armés islamistes.
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C'est un faux-semblant, Yacoub.

L'imposture de la béatification des moines de Tibhirine



C'est un faux-semblant de plus par cet étrange pape François qui veut classer l'affaire des véritables assassins des moines. Circulez, il n'y a plus rien à voir, la messe est dite !

On ne veut pas dire officiellement en France que ce ne sont pas les islamistes qui ont tué les moines, mais l'armée algérienne. Le ministre français des Affaires Etrangères, Hervé de Charrette, avait dit lors d'une interview que les algériens avaient de la chance que la France soit un pays démocratique, car sinon c'est une bombe atomique qu'aurait reçu l'Algérie ! Historique.

Idem pour la prise de l'Airbus A-300 d'Air France reliant la capitale algérienne à Paris et les 227 personnes présentes à bord. Samedi 24 décembre 1994, 4 terroristes du GIA prennent en otage à Alger cet avions français. Or rapidement il y a des incohérences, les activistes algériens qui commandent cette prise d'otage sont en France a Paris.

Pourquoi ?
Ces 4 terroristes n'ont finalement aucune revendication sérieuse, car la France va payer cash en liquide leurs demandes. Le but est vite compris, faire s'écraser cet Airbus sur Paris, sur la tour Eiffel, symbole de la France. Des images de propagande étaient affichées en Algérie montrent la tour Eiffel cassée en deux par une Kalashnikov. Le Premier Ministre informé de la ruse, commanditée par les militaires algériens avec la complicité du Président algérien, Edouard Balladur, décide de faire atterrir d'abord cet avions sur Marseille et le GIGN a pris d'assaut l'avion, tuant les 4 terroristes et libérant sains et saufs tous les passagers !
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Les USA ou la Russie ou la Chine auraient effectivement bombardé ce maudit pays qui jouait un double, voire un triple jeu, avec au centre le colonel algérien chargé d'interdire toute forme de démocratie. Ce pays de haine envers la France n'a pas changé.

Le pape François, islamophile, reniant sa propre foi catholique (dixit), fait une opération de séduction de plus. Mais cela ne trompe personne qui suit l'actualité.
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Le pape François et sa désinformation de masse

Le pape accuse faussement les intégristes algériens alors que les responsables sont biens connus, les militaires proches du pouvoir algérien.
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Les moines de Tibhirine décapités en 1996, sur le bord d'une route, permettait de ne pouvoir connaitre les causes exactes de leurs assassinats.

Ces sept moines trappistes du monastère de Tibhirine, en Algérie, étaient contre la torture des militaires algériens, et aidaient tous les résistants de ce pays épris de liberté. Le ministre des Affaires Etrangères algérien refusa sur le sol français que les cercueils soient ouverts sur la demande d'un moine survivant qui doutait que ce soit le GIA, ami des moines, qui ait pu faire cela. Il s'opposa physiquement, et cela fut si bizarre que le ministre français, Hervé de Charette, pris au mot ce ministre algérien si agressif soudainement, et fit ouvrir les cercueils : il n'y avait que des têtes décapitées avec beaucoup de sable pour faire croire qu'il y avait les corps. Or cette mise en scène était le seul fait du gouvernement algérien.
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Le pape François se rend complice d'une désinformation en faveur des militaires véritables assassins
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Mediapart, 14 septembre 2009 : on y indiquait notamment pourquoi Buchwalter relayait très vraisemblablement (volontairement ou non, on l’ignore) une intoxication du DRS (la police politique du régime algérien, ex-Sécurité militaire, dite « Sport et musique » par les opposants depuis les années 1960).

Une imposture algérienne
Le scandale s'inversa, et depuis la France se sait trahie par l'Algérie. Cette blessure ne cicatrisera jamais. Le responsable de cette tuerie : le général Khaled Nezzar, chargé d'instaurer la loi martiale et de "faire le sale boulot" pour interdire toute espérance de démocratie dans ce pays, l'Algérie.
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Ce que cache la béatification par ce pape islamophile convaincu
Si les moines ont été tués plus de trois semaines avant le 21 mai, date avancée par le fameux communiqué n° 44 du GIA du 23 mai 1996, signé de l’« émir Abou Abderrahmane Amin » (pseudo de Djamel Zitouni, simple d'esprit recruté par chantage par le DRS algérien car il était homosexuel), c’est que ce communiqué est un faux.
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Ou plus précisément une « forgerie » des services du DRS qui manipulaient à l’époque les « groupes islamiques de l’armée », comme la rue algérienne, bien plus lucide que les journalistes occidentaux, qualifiait alors les « GIA ».
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Plus encore, seuls La Croix et Le Monde ont relevé au passage que la date présumée de l’exécution des moines indiquée par les experts, près d’un mois avant la date « officielle », est précisément celle qui avait été déjà donnée… sept ans plus tôt par un dissident du DRS. « Dans mon souvenir, c’était vers le 26 ou le 27 avril » a en effet relaté, avec maints autres détails sur les circonstances de l’assassinat, Karim Moulaï (alors réfugié en Écosse) au journaliste Jean-Baptiste Rivoire.
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Pour en savoir plus

Ce qui a raté en 1996, réussira le 11 septembre 2001 aux USA, des avions s'écrasant sur les symboles civils de cette autre démocratie.
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Mais qui manipule qui en Algérie ? Les algériens se savent que pleurer et haïr, c'est minable. Il fallait renverser ce pouvoir politique corrompu depuis la fausse Indépendance, qui fut en réalité, une dictature de fer tombée sur un pays aux ressources immenses.
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Sur quel beau modèle fonctionne l'Algérie ? Sur les méthodes de tortures égyptiennes, reprise avec admiration sous Dabeliou Bush dans Guantanamo. Pakistan, Algérie et Egypte sont sous contrôle absolu des Etats-Unis.  
Pour en apprendre plus
Les vrais assassins des moines

Il nous reste de cet assassinat par l'Etat Algérien, un film pudique, qui montre la vie de ces moines trappistes.
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C'est scandaleux, honteux, lâche, et inadmissible.
Ce matin le chanteur chrétien Ghiles Allaf a été sauvagement agressé par des individus inconnus sur sa route vers l'église de larvaa nath yirathen.il a eu plusieurs blessures sur son corps et même sa guitare n'a pas était épargné, d'après ces premiers déclarations il a aussi reçu des menaces de mort.
Quelle malheur pour notre pays l'intolérance a atteint le sommet.
Des procédures judiciaires seront lancées prochainement. Oulach Smah.
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