Surtout ne pas critiquer les musulmans ...

Critique du Coran et ses versets - Chronologie - Histoire - Versets abrogés, Critique constructive des hadiths - quel apport dans la vie d'un musulman ? La réalité de la charia et de ses horreurs un peu partout dans le monde. Comment l'islam règle la vie des gens - comment les religieux oppressent le peuple
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yacoub
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Re: Est-ce être "raciste" que de critiquer l'islam?

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Krinou a écrit :
Yacoub a écrit : C'est quelqu'un qui sans être arabe a adopter la langue arabe comme langue de communication et de culture.

Comme les Amazighs, les Kurdes...etc.

Un arabisé peut être chrétien ou juif de religion.
Merci Yacoub. :)

:P


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Krinou
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Re: Surtout ne pas critiquer les musulmans ...

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On fait tous des erreurs dans la vie, je te remercie de me le rappeler afin de ne pas les reproduire BAC. :sweatdrop:

Bon, je vois que tu as beaucoup à faire, je ne voudrais pas te ralentir dans ton travail de désinformation.

Ne t'épuise pas à la tâche, tu n'es plus tout jeune tu sais. Tu as pensé à boire ? Heureusement que je suis là pour prendre soin de toi. :wiggle:
LES RAISONS DE MON DÉPART DÉFINITIF D'iSLAMLA :

Avant de vous forger une opinion défavorable sur ma personne, suite aux propos malveillants d'un membre mal intentionné, merci de bien vouloir prendre le temps de lire, même partiellement, le topic dont vous trouverez le lien ci-dessous :

cette-fois-vous-dis-vraiment-adieu-peux ... t8188.html
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Re: Surtout ne pas critiquer les musulmans ...

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Re: Surtout ne pas critiquer les musulmans ...

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On avance, il admet que le Djihad est une obligation.
:shock:
Il vaut mieux écrire Jihad comme en arabe, on dit aussi jihadiste et non djihadiste. Je pense que ce sont des algériens qui avec le mot moudjahid ont introduit cette erreur.

Mais ce sont des médiocres arabophones à l'exception du Glorieux Colonel Houari Boumédiène qui a été formé à Al azhar et qui parlait un arabe parfait que la majorité des algériens ne comprenait pas.

En ce qui concerne, l'Espagne mahométane où les trois monothéismes coexistaient pacifiquement, c'est un mythe ridiculen entretenu par des juifs qui voulaient faire honte aux chrétiens de leur judéophobie en exaltant la soit disant tolérance islamique.

J'ai rapporté, plus d'une dizaine de fois, les écrits de Brague sur ce sujet.
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Re: Surtout ne pas critiquer les musulmans ...

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Je pense que ce sont des algériens qui avec le mot moudjahid ont introduit cette erreur.
Elmoudjahid est un mot purement arabe qui qualifient ceux qui font Eldjihad aucune erreur dans ce sens sauf pour ceux qui ne comprenne pas l'arabe et utilisent google traduction à outrance...
La perfection est une notion que l'Homme n'a jamais rencontré et ne rencontrera jamais, elle n'est que le fruit de son imagination...
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Re: Surtout ne pas critiquer les musulmans ...

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المجاهد

Il n y a qu'un d final, il n y a pas de d avant le j, mon z'ami.

Tu as le ticket avec krinou, bientôt, comme jug tu peux la régaler de tes andouillettes pur beur.
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Re: Surtout ne pas critiquer les musulmans ...

Message non lu par Smirandoff »

Il n y a qu'un d final, il n y a pas de d avant le j, mon z'ami.
Si tu veux on se retrouve en tête, on pourra même parler en arabe, cela va surement te mettre à l'aise...
La perfection est une notion que l'Homme n'a jamais rencontré et ne rencontrera jamais, elle n'est que le fruit de son imagination...
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Re: Surtout ne pas critiquer les musulmans ...

Message non lu par jug »

Cela va de soi que BAC a étudié l'arabe mais n'a pas baigné dans une culture arabe.
Des trucs lui échappent mais bon quand on veut se donner des airs,il faudrait d'abord connaitre la chanson.

Ce que fait BAC à présent est de brouiller les fils de discussion en inondant le forum d'anciens messages.

On va donner encore du temps à LKM de réagir(encore une semaine) sinon on sera obligé de quitter le navire qui coule.
Les femmes et les enfants d'abord.
@Nevrime,on te remercie pour la proposition de créer un site mais on a ce qu'il faut,ici en Algerie.
Le combat aura plus de sens et tu seras le bienvenue.
Les pauvres gens deviennent souvent les plus grands salauds.
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Re: Surtout ne pas critiquer les musulmans ...

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Re: Surtout ne pas critiquer les musulmans ...

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Rémi Brague : «La législation d'origine divine constitue le centre de l'islam»
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INTERVIEW - L'auteur, membre de l'Institut, spécialiste de la philosophie grecque et de la philosophie médiévale arabe et juive, décrypte la doctrine de la religion musulmane.

LE FIGARO. - Les jihadistes qui ont mené les attentats de janvier et du 13 novembre en appellent à Allah. Ont-ils quelque chose à voir avec l'Islam?

Rémi BRAGUE. - De quel droit mettrais-je en doute la sincérité de leur islam, ni même le reproche qu'ils adressent aux «modérés» d'être tièdes. Rien à voir avec l'islam? Si cela veut dire que les jihadistes ne forment qu'une minorité parmi les musulmans, c'est clair. Dans quelle mesure ont-ils la sympathie, ou du moins la compréhension, des autres? J'aimerais avoir là-dessus des statistiques précises, au lieu qu'on me serine «écrasante majorité» sans me donner des chiffres.

Les jihadistes invoquent eux-mêmes Mahomet, le «bel exemple» (Coran, XXXIII, 21). Ils expliquent qu'avec des moyens plus rudimentaires qu'aujourd'hui, il a fait la même chose qu'eux: faire assassiner ses adversaires, faire torturer le trésorier d'une tribu vaincue pour lui faire cracher où est le magot, etc.

======================================================================
"oui, mesdames et messieurs, je suis le fils de Dieu, vous me croyez ? "
Il se disait fils de l' homme.
:mrgreen:
Mais son père est Dieu et la prière Notre Père montre que tous les chrétiens ont pour père Dieu. Ce qui n'est pas le cas des Nobles Mahométans qui se considèrent plutôt comme des esclaves d'Allah/Mahomet.

Je te rappelle, cher et noble ami, que les mahométans se battaient pour boire son urine, qu'ils se délectaient de ses crachats.
  • La secte judéo-chrétienne elkassaïte issue de la secte ébionite a sûrement inspiré Mahomet.
    Il y a prohibition des boissons fermentés, nourriture licite et illicite, et utilisation des crachats, des urines et autres saletés du corps des "saints" comme remède contre les maladies.
    Ils refusent de reconnaitre la divinité du christ mais le considèrent comme messie.
    A leurs yeux Jésus est le dernier des prophètes, le sceau de la prophétie.
    Ce qui a été adopté par Mahomet mais à son service.
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Re: Surtout ne pas critiquer les musulmans ...

Message non lu par Neverime »

Jug, je n'arrive pas à retrouver le message où je parlais de faire un site désolé...

Si tu veux bien faire un copier/coller dans une sitation?

Merci.^^

Je pense par contre que recevoir les apostats en europe, faire dégager ce qui doit dégager (et je me fiche qu'ils soient musulmans ou non, de la couleur, mais un abruti ou un nuisible reste ce qu'il est. Et à titre personnel je ne fais pas d'excpetion pour la "famille" de mon côté et je leur ai déjà dis et ça ne leur a pas fait plaisir mais si ça leur convient pas soit il agissent soit ils ont juste le droit de la fermer.)

Ils se plaignent mais en même temps ils méritent ce qu'il leur arrive et ils ne méritent pas que je les respect (en plus ça me crache sans arrêt dessus, raison de plus pour leur rappeler ce qu'ils sont mais aussi où est leur place, où devrait être leur place... s'ils ne veulent pas faire d'efforts, pas évoluer, alors pour moi ils n'ont pas leur place sur cette planète ou on devrait prendre un endroit, un vaste endroit, et les y mettre dedans qu'ils se débrouillent entre eux et on s'en fout de qui est blanc comme un cul, noir, arabe, asiatique... partout dans chaque pays des millions de cons foutent le bordel et on s'en fout! on fait rien pour que ça avance et puisse progresser en bien dans le bon sens!)

donc dégager ces vermines et faire venir des gens qui devraient être accueillis, respectés, aidés, soutenus, je vote pour! que ces enfoirés de fachos qui veulent une france avec juste des "français de souches" crèvent ou qu'on les extermine! en tout cas, la majorité sont des fanatiques catholiques et souvent des monarchistes!

ils n'éhisteront pas à massacrer des millions de gens dans des fourres crématoires ou des chambres à gaz! d'ailleurs, l'église, c'est dans ses chères traditions de tuer, de brûler! s'ils ne donnent pas la mort directement ils le font autrement ces ordures! forcer des femmes à l'avortement clandestin ou par la gestation forcée les humilier, les rabaisser à tel point, tellement les torturer en elles, que leurs victimes se suicident! sans compter l'interidction du préservatif d'ailleurs ça aussi c'est conforme à l'islam! et ça fait des épidémies de sida!

ils sont coupables de meurtres mais n'ont pas été châtié pour autant!

d'ailleurs je me dis que je dois vraiment rédiger ce projet un jour pour dire la Vérité sur ces criminels! Je dois le faire aussi pour dire ce que devraient êtres des bons pays avec des droits humains vraiment respectés, appliqués et inaliénables! des pays forts qui ne se laissent ni faire ni influencer et prennent les mesures qu'il faut, mêmes si celles-ci doivent êtres radicales, extrêmes, pour se protéger.

Je leur ai dis, qu'on me donne les pleins pouvoirs en france, je fais certes une dictature au départ mais ce que j'instaure durant ce temps et pour la suite aura pour objectif de durer, pas de faire du court terme! ni de revenir dans nos erreurs...
"Il y a cent mille ans, une grande et puissante civilisation existait... et comme d'autres, elle a connu un évènement qui lui a été fatal. C'était quelque chose qu'ils n'attendaient pas, l'arrivée d'une force obscure et destructrice qui n'avait aucune limite dans sa soif insatiable de possessions et de domination. Ils nommèrent cet ennemi: les Destructeurs.

Tous les mondes qu'ils prenaient portaient la vie et ils ne laissaient derrière que des terres stériles hautement toxiques, vidées de toutes leurs ressources...
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Re: Surtout ne pas critiquer les musulmans ...

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Re: Surtout ne pas critiquer les musulmans ...

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Rémi Brague : ne pas renvoyer dos à dos islam et christianisme


FIGAROVOX/TRIBUNE - Le pape a déclaré que s'« il devait parler de violence islamique, alors il devait (aussi) parler de violence catholique». Le philosophe Rémi Brague rappelle que les textes sacrés des deux religions ne justifient pas la violence de la même manière.

Le FigaroVox publie de nouveau cette tribune de Rémi Brague, parue le 24 mai dernier. Le philosophe, professeur émérite à la Sorbonne, était alors «perplexe» quand le pape relevait une similitude dans l'esprit de conquête de l'islam et du christianisme. Une perplexité qui fait écho aux propos tenus ce dimanche par le pape Français à propos de la violence islamique et de la violence catholique.
Rémi Brague est un philosophe français, spécialiste de la philosophie médiévale arabe et juive. Membre de l'Institut de France, il est professeur émérite de l'Université Panthéon-Sorbonne. Auteur de nombreux ouvrages, notamment Europe, la voie romaine (éd. Criterion, 1992, rééd. NRF, 1999), il a dernièrement publié Le Règne de l'homme: Genèse et échec du projet moderne (éd. Gallimard, 2015) et Où va l'histoire? Entretiens avec Giulio Brotti (éd. Salvator, 2016).
Les déclarations publiques du pape François suscitent toujours l'intérêt. L'entretien accordé par le Souverain Pontife à deux journalistes de La Croix, publié dans ledit quotidien le 17 mai, contient ainsi une quantité de choses excellentes, et même réjouissantes. Par exemple, sa conception du rôle que le christianisme pourrait et devrait jouer envers les cultures, dont l'européenne, ou encore ses réflexions sur les causes de la crise migratoire et son traitement possible, enfin son amusante dénonciation du cléricalisme. Il y a là-dedans de quoi provoquer une réflexion approfondie, et l'on souhaite que nos décideurs en prennent de la graine.
D'autres points sont affaire de goût, et le mien ne coïncide pas toujours avec celui du Pape. Ainsi, nommer sur le même plan Maurice Blondel et Jean Guitton, et plus encore les deux jésuites Henri de Lubac et Michel de Certeau, me fait personnellement un peu sourire. Mais rien ne prouve que ce soit mon goût qui soit le bon…

« L'idée de conquête est inhérente à l'âme de l'islam, il est vrai. Mais on pourrait interpréter avec la même idée de conquête la fin de l'Évangile de Matthieu, où Jésus envoie ses disciples dans toutes les nations »
Pape François


En revanche, un passage suscite en moi une perplexité certaine, et c'est celui sur l'islam. Là aussi, il contient d'ailleurs de très bonnes choses, par exemple sur l'imprudence arrogante avec laquelle l'Occident a essayé d'imposer son régime politique à des régions mal préparées. Il est juste aussi de dire que la coexistence entre chrétiens et musulmans est possible, même si les exemples de l'Argentine, avec son 1,5% de musulmans, et surtout du Liban, doivent être pris avec prudence. Tant qu'il s'agit de faire vivre ensemble des personnes, qu'il est déjà maladroit de réduire à leur seule affiliation religieuse, on a le droit d'espérer et le devoir d'agir en ce sens.
L'entreprise devient plus difficile là où l'on compare non plus des personnes, mais des systèmes religieux considérés dans leurs documents normatifs. De ce point de vue, un passage des propos du pape François attire l'œil: «L'idée de conquête est inhérente à l'âme de l'islam, il est vrai. Mais on pourrait interpréter avec la même idée de conquête la fin de l'Évangile de Matthieu, où Jésus envoie ses disciples dans toutes les nations». Voici le passage évoqué: «Allez donc, faites des disciples (“mathèteuein”, en grec) de toutes les nations, baptisant les gens (…), leur enseignant (“didaskein”) à observer tout ce que je vous ai commandé (Matthieu, 28, 19)».

Le but du christianisme est la conversion des cœurs, par enseignement, non la prise du pouvoir.


On peut appeler «conquête» la tâche de prêcher, d'enseigner et de baptiser. Il s'agit bien d'une mission universelle, proposant la foi à tout homme, à la différence de religions nationales comme le shintô. Le christianisme ressemble par là à l'islam, dont le prophète a été envoyé «aux rouges comme aux noirs». Mais son but est la conversion des cœurs, par enseignement, non la prise du pouvoir. Les tentatives d'imposer la foi par la force, comme Charlemagne avec les Saxons, sont de monstrueuses perversions, moins interprétation que pur et simple contresens.
Le Coran ne contient pas d'équivalent de l'envoi en mission des disciples. Il se peut que les exhortations à tuer qu'on y lit n'aient qu'une portée circonstancielle, et l'on ignore les causes de l'expansion arabe du VIIe siècle. Reste que le mot de conquête n'est plus alors une métaphore et prend un sens plus concret, carrément militaire. Les deux recueils les plus autorisés (sahīh) attribuent à Mahomet cette déclaration (hadith), constamment citée depuis: «J'ai reçu l'ordre de combattre (qātala) les gens (nās) jusqu'à ce qu'ils attestent “Il n'y a de dieu qu'Allah et Muhammad est l'envoyé d'Allah”, accomplissent la prière et versent l'aumône (zakāt). S'ils le font, leur sang et leurs biens sont à l'abri de moi, sauf selon le droit de l'islam (bi-haqqi 'l-islām), et leur compte revient à Allah (hisābu-hum ‘alā ‘Llah) (Bukhari, Foi, 17 (25) ; Muslim, Foi, 8, [124] 32-[129] 36)». J'ai reproduit l'arabe de passages obscurs. Pour le dernier, la récente traduction de Harkat Ahmed explique: «Quant à leur for intérieur, leur compte n'incombera qu'à Dieu (p. 62)».

Un vaste examen de conscience est à l'œuvre chez bien des musulmans, en réaction aux horreurs de l'État islamique.


Indication précieuse: il s'agit d'obtenir la confession verbale, les gestes de la prière et le versement de l'impôt. Non pas une conversion des cœurs, mais une soumission, sens du mot «islam» dans bien des récits sur la vie de Mahomet. L'adhésion sincère pourra et devra venir, mais elle n'est pas première. Nul ne peut la forcer, car «il n'y a pas de contrainte en religion (Coran, II, 256)». Elle viendra quand la loi islamique sera en vigueur. Il sera alors dans l'intérêt des conquis de passer à la religion des conquérants. On voit que le mot «conquête» a un tout autre sens que pour le verset de Matthieu.
Pourquoi insister sur ces différences? Un vaste examen de conscience est à l'œuvre chez bien des musulmans, en réaction aux horreurs de l'État islamique. Ce n'est pas en entretenant la confusion intellectuelle qu'on les aidera à se mettre au clair sur les sources textuelles et les origines historiques de leur religion.
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Re: Surtout ne pas critiquer les musulmans ...

Message non lu par yacoub »

Il n y a jamais eu un islam des Lumières. Ce sont des Occidentaux aveuglé par leur haine du christianisme qui ont inventé ce mythe.

Lisez Rémi Brague.

Commençons par rappeler les faits : Sylvain Gouguenheim, agrégé d’histoire, docteur ès-lettres, professeur d’histoire médiévale à l’École Normale Supérieure de Lyon (ex-Saint-Cloud), auteur de plusieurs ouvrages : sur Hildegarde de Bingen, sur les « terreurs de l’an Mil », sur les chevaliers teutoniques, publie en mars 2008 un livre dont le thème général est la transmission de l’héritage intellectuel de la Grèce à l’Europe médiévale[1]. La thèse est que l’essentiel de cette transmission s’est effectué directement, ce qui tend à réduire le rôle de la médiation arabe.

Le livre a suscité un scandale inaccoutumé. Il a débordé le milieu assez restreint des gens compétents. La polémique a dérapé vers des procédés inhabituels entre universitaires, pour lesquels l’arme absolue ne va pas plus loin, à l’accoutumée, que l’éreintement dans une revue spécialisée[2]. En l’occurrence, des manifestes furent publiés dans la presse et l’on fit circuler des pétitions.

J’aimerais ici, d’abord, présenter quelques observations sur les phénomènes qui me semblent avoir rendu possible une telle querelle. Puis, je traiterai sommairement la question du rôle de la culture arabe dans la formation de l’Europe intellectuelle.


Pourquoi le scandale ?

Université et médias

Le premier problème me semble être celui de l’articulation du savoir universitaire sur le discours médiatique.

La polémique est partie d’une recension parue dans Le Monde du 4 avril. Son auteur, Roger-Pol Droit, le chroniqueur philosophique habituel du journal, y présente le livre comme opérant une révolution totale : on croyait jusqu’alors que l’Europe devait tout au monde arabe ; on sait désormais qu’elle ne lui doit rien. Le langage médiatique rabote les nuances et traduit en binaire (tout/rien, bien/mal, etc.). Hegel disait que la philosophie peignait gris sur gris. Il en est de même des petits bouts d’ivoire que polissent les historiens. Les médias, eux, brossent leurs fresques en noir et blanc.

Des manifestes parurent donc, qui évoquaient l’article, sans en nommer l’auteur, et s’attaquaient au livre de S. Gouguenheim. Parmi les signataires, on trouvait des historiens unanimement reconnus dans l’étude de la question. D’autres étaient médiévistes, mais s’occupaient d’autres domaines. Certains, peu nombreux il est vrai, ne connaissaient à peu près rien au Moyen Age. En ce qui me concerne, je me suis abstenu de toute réaction positive ou négative, tout simplement parce que j’étais à l’étranger et n’avais pas encore pu me procurer le livre. On chuchote que certains signataires n’auraient pas eu ce scrupule…

Certaines critiques étaient tout à fait courtoises. On signala des erreurs de fait, des interprétations tendancieuses, une bibliographie incomplète et datée. Tous arguments recevables dans une discussion scientifique de bon ton.

Malheureusement, on lut et entendit aussi des amalgames peu compréhensibles. On mentionna pêle-mêle l’immigration, les discours du Pape, on cria au « racisme » et à l’« islamophobie ».

Une intelligentsia cloisonnée


Le second problème est celui de la structure de l’intelligentsia française. Elle souffre d’un manque de communication entre les chercheurs du CNRS, de l’Université ou des autres établissements d’enseignement supérieur, d’une part, et le grand public, d’autre part. Bien des chercheurs ne publient que dans des revues spécialisées qui ne sont guère lues que par leurs collègues. Certains auraient l’impression de déroger, ou tout simplement de perdre leur temps, s’ils écrivaient pour un public moins restreint. Ceux qui vulgarisent ne sont pas toujours regardés avec beaucoup de bienveillance par ceux qui s’en abstiennent.

Le résultat de ce divorce entre spécialistes et médias est que le marché du prêt-à-penser est entre les mains de gens fort peu compétents, dont personne ne prend soin de rectifier les allégations quand c’est nécessaire. D’où la présence sur ledit marché de plusieurs légendes, au gré des modes.

Les gens compétents ont raison de dire que ce que S. Gouguenheim a écrit, « tout le monde le savait déjà ». C’est exact si l’on prend « tout le monde » au sens où l’on parle du « tout-Paris », ce qui veut dire, dans les deux cas, quelques dizaines de personnes. Si en revanche, on pense au non-spécialiste qui cherche à s’informer dans la presse ou dans les médias, force est de constater que la légende qui y domine actuellement, « la thèse la plus médiatisée » (AMSM, p. 14), est bien celle contre laquelle s’élève S. Gouguenheim, lequel ne prétend pas faire plus que « donner à un public aussi large que possible […] des éléments d’information et de comparaison issus des travaux de spécialistes, souvent peu médiatisés » (AMSM, p. 10).

On peut regretter qu’il ne soit pas sur ces questions le meilleur spécialiste dont on puisse rêver. Mais pourquoi les spécialistes lui ont-ils laissé la tâche désagréable de rectifier le tir ? Et pourquoi abandonnent-ils le terrain à des ignorants, des menteurs et/ou des propagandistes ?

La légende à la mode

[spoiler]Qu’il existe une telle légende constitue le troisième des problèmes que j’ai mentionnés. On peut la décrire à grands traits, telle qu’on la rencontre dans de larges secteurs des médias. L’idée générale est que, au Moyen Age, ce qui s’appelle aujourd’hui l’Europe, la chrétienté latine, si l’on préfère, était plongée dans une obscurité profonde. L’Église catholique y faisait régner la terreur. En revanche, le monde islamique était le théâtre d’une large tolérance. Musulmans, juifs et chrétiens y vivaient en harmonie. Tous cultivaient la science et la philosophie. Au xiie siècle, la lumière du savoir grec traduit en arabe passa d’Islam en Europe. Avec elle, c’était la rationalité qui y rentrait, permettant, voire provoquant la Renaissance, puis les Lumières.

Il est clair qu’aucun de ceux qui ont étudié les faits d’un peu près ne soutient une telle caricature. Il est clair aussi que ceux qui la rejettent le font soit pour de bonnes raisons, liées à un savoir plus exact, soit pour des raisons beaucoup moins avouables, comme le préjugé selon lequel les Arabes auraient de toute façon toujours été incapables de science ou de philosophie… Je suis payé (au sens propre) pour savoir que c’est on ne peut plus faux.

On a en tout cas un peu vite fait de dire que S. Gouguenheim s’en prendrait à des moulins à vent, que « personne » n’adhèrerait à la légende rose que j’ai dite. Car, encore une fois, si l’on veut dire : personne parmi les spécialistes, la cause est entendue. Si l’on veut dire en revanche : personne parmi ceux qui font l’opinion, on se trompe lourdement.[/spoiler]

Un exemple : Sylvestre II

Comme exemple, ce discours du roi du Maroc prononcé à l’occasion de l’ouverture du festival de musique sacrée de Fez[3]. On y explique que Gerbert d’Aurillac, le futur Pape Sylvestre II (mort en 1003) a tiré le savoir mathématique qui faisait l’admiration de ses contemporains de ses études à l’Université de Fez.

On suppose donc que : 1) la Qarawiyin (fondée en 859) était une université au sens européen de ce terme et non simplement une mosquée « générale » (jâmi‘a), mot qui en est venu à désigner une université dans le monde arabe contemporain ; 2) on y enseignait non seulement l’exégèse coranique, les traditions sur le prophète et le droit islamique (fiqh), mais aussi les sciences profanes, dont les mathématiques—et pas seulement ce qu’il faut pour calculer la direction de La Mecque ; 3) un chrétien venu d’Europe était le bienvenu à Fez où il pouvait séjourner en toute sécurité[4] ; 4) Gerbert avait appris assez d’arabe pour suivre un enseignement supérieur dans cette langue[5].

Bien sûr, les gens compétents ont devant de telles sornettes le sourire distingué de la supériorité. Et ils me demanderont s’il était bien nécessaire d’épingler ainsi le malheureux écrivaillon qui a pondu ce laïus. Mais est-ce eux qui lisent les dépliants des agences de voyages ? Est-ce à eux que les guides serinent sur place de telles contrevérités ? Est-ce eux qui regardent la télévision ? Faut-il laisser à la merci du faux les braves gens tout prêts à apprendre ?

Et que faire lorsque des hommes politiques, des décideurs au plus haut niveau, sur les deux rives de la Méditerranée, s’en laissent accroire par ceux qui les conseillent ou rédigent leurs discours ?

La maison de la sagesse

Il me faut mentionner ici un second exemple, tant il est répandu. C’est celui de la « maison de la sagesse » (bayt al-hikma) de Bagdad. La légende y voit une sorte de C.N.R.S., un centre de recherche généreusement subventionné par les Califes amoureux du savoir, et où des traducteurs auraient été payés pour faire passer à l’arabe les trésors de la science et de la philosophie grecques.

La légende ne se nourrit que de soi ; rien de tout cela ne résiste à l’examen critique. La maison de la sagesse abritait bien une bibliothèque. Mais l’activité de tous les traducteurs que nous connaissons était commanditée par des clients privés, nullement par l’appareil d’État. Enfin, plus on remonte en arrière dans le temps, moins les chroniqueurs mettent en rapport l’activité de traduction avec cette fameuse maison[6].

Il semble que l’institution en question n’avait rien à voir avec les traductions, ni même en général avec le savoir profane, d’origine grecque. Elle semble avoir été avant tout à usage interne, plus précisément une sorte d’officine de propagande en faveur de la doctrine politique et religieuse que soutenaient les Califes de l’époque, à savoir le mu‘tazilisme, lui aussi objet de bien des légendes.

Rappelons en deux mots que les Mu‘tazilites étaient bien partisans de la liberté morale de l’homme comme indispensable pour penser la justice de Dieu qui ne peut récompenser et punir que des gens responsables de leurs actes. Mais n’oublions pas que, dans la pratique, ils ont lancé le pouvoir califal contre leurs adversaires en une campagne que bien des historiens nomment, au prix d’un anachronisme, « inquisition ».

L’Andalousie

Toute cette légende se replace dans le cadre d’un rêve rétrospectif, celui d’une société multiculturelle où aurait régné la tolérance. En particulier, l’Espagne sous domination musulmane (al-Andalus) aurait été la préfiguration de notre rêve d’avenir d’une société bigarrée de peuples et de croyances vivant en bonne intelligence. Le niveau culturel y aurait été fantastiquement élevé. Cela aurait duré jusqu’à la Reconquête chrétienne, laquelle aurait inauguré le règne du fanatisme, de l’obscurantisme, etc.

Les lieux où coexistaient effectivement plusieurs ethnies et religions ont tous disparu. Certains, comme Alexandrie ou la Bosnie, l’ont fait assez récemment pour que le souvenir de ces échecs, sanglant dans le dernier cas, ne se soit pas encore effacé. Et ne parlons pas de l’Irak… L’Espagne musulmane, elle, est assez éloignée dans le temps pour que l’on puisse encore en idéaliser la mémoire. De plus, l’Espagne est, depuis le xvie siècle, le lieu idéal des légendes et des clichés. Cela a commencé par la « légende noire » sur la conquête du Nouveau Monde. Répandue par les plumitifs stipendiés par les rivaux commerciaux des espagnols et des portugais, dont la France, elle permettait à ceux-ci de légitimer leur piraterie d’État (dite « guerre de course »). N’insistons pas sur les poncifs « orientalistes » de Gautier et de Mérimée. Donc, pourquoi ne pas ajouter aux castagnettes et aux mantilles un al-Andalus rose ?

Pour le dire en passant, il serait fort instructif de reconstituer les origines de ce mythe andalou, depuis l’américain Washington Irving en passant par Nietzsche.

Un arabisant espagnol, Serafín Fanjul, s’est donné pour tâche de détruire cette légende et de montrer que les régions d’Espagne sous domination musulmane n’étaient ni plus ni moins agréables pour les communautés minoritaires que les régions chrétiennes. Des deux côtés, on constate discriminations et persécutions, le tout sur l’arrière-plan d’expéditions de pillage et de rapt. Plutôt que d’une coexistence (convivencia) harmonieuse, il s’agissait d’un système voisin de l’apartheid sud-africain[7]. Là aussi, rien qui soit nouveau pour les historiens qui ont de cette époque une connaissance de première main. Mais qui les lit ?

Oublié ?

]A toutes ces légendes vient se superposer ce que l’on pourrait appeler une « métalégende », une légende sur la légende. Cet état de choses si éminemment positif aurait été oublié. Voire, il aurait été refoulé de la mémoire de l’Occident par un processus volontaire, dû à quelque complot obscurantiste. De la sorte, la boucle paranoïaque est bouclée : si l’on ne trouve pas de traces du passé tel qu’on l’imagine, c’est que ces traces ont été effacées…

Mais est-ce bien vrai ? A-t-on jamais perdu de vue la contribution arabe au patrimoine culturel européen ? On parle à ce propos d’un « héritage oublié ». À ma connaissance, l’expression a été lancée par un livre de Maria Rosa Menocal, professeur de littérature comparée à Yale[8]. L’ouvrage portait surtout sur le domaine ibérique. Il montrait que les littératures de la péninsule ont emprunté genres et thèmes aux auteurs d’expression arabe. Ce qui est fort exact. Peu après, l’expression a été rendue populaire en France par un chapitre d’Alain de Libera qui portait ce titre et qui la transposait au domaine de la philosophie[9].

Or donc, je me demande si la mention d’un « oubli », devenue depuis lors une sorte de slogan, ne serait pas un « coup de pub ». Car il faut poser au niveau de l’histoire la même question que celle que j’ai posée un peu plus haut à celui de l’actualité, celle du sujet à qui on attribue le savoir ou l’ignorance. En un mot : cet héritage a été oublié par qui ? L’homme de la rue ne l’a jamais oublié, pour la bonne raison qu’il ne l’avait jamais su. Mais les gens un peu cultivés ?

Avec la « Renaissance » et le mouvement humaniste, il se produisit une réaction contre la scolastique et ses défauts prétendus : mauvais latin, subtilités, abstractions, etc. Elle engloba les arabes dans le mépris de ce qui n’était pas le platonisme et l’aristotélisme supposés « purs ». Mais il fut vite corrigé par les études précises produites par les générations d’orientalistes qui se sont succédées depuis le xvie siècle dans toute l’Europe : Guillaume Postel, Barthélemy d’Herbelot, Ignace Goldziher, et tant d’autres. Les érudits non orientalistes n’ont pas, eux non plus, oublié le rôle des Arabes. J’ai cité ailleurs deux textes du xviiie siècle qui le mentionnent. Et voici un passage d’Auguste Comte, trouvé au hasard de mes lectures : « Par une honorable transmission de la science grecque, la civilisation arabe figurera toujours parmi les éléments essentiels de notre grande préparation au Moyen Age[10] ».

On ne cesse de répéter, pour s’en faire honte, des déclarations sur l’incapacité prétendue des « Sémites » à la pensée philosophique. À y regarder de plus près, elles sont en fait presque exclusivement localisées au xixe siècle, voire au seul Ernest Renan. Celui-ci a en effet appliqué à l’histoire de la culture ce racisme tranquille, et d’ailleurs encore relativement de bon ton par rapport aux horreurs du siècle suivant, que partageaient bien de ses contemporains : la philosophie serait essentiellement « aryenne », et jamais « sémite » ; les philosophes de l’Islam auraient tous été des Persans, etc.[11] Mais les naïvetés de Renan font-elles le poids face aux travaux imposants des orientalistes que j’ai nommés ?

Des nuances

J’en viens à l’aspect positif de mon propos, et tenterai une rapide synthèse de la question. Pour ce faire, je me permettrai de reprendre quelques résultats, évidemment provisoires, de deux de mes livres, auxquels je renvoie pour plus de détails[12].

Commençons par rappeler un peu plus précisément la thèse de S. Gouguenheim. La contribution de la civilisation islamique à celle de l’Europe est réelle, et personne ne songe à la nier. Mais elle est moins exclusive que ce que certains voudraient nous faire croire[13]. La transmission directe à partir de l’Orient byzantin est plus importante qu’on ne l’a pensé. L’Europe latine n’a jamais cessé de loucher avec envie vers Constantinople. Un mince filet de savoir grec, venu d’Irlande ou de Byzance, a continué à irriguer l’Europe. En même temps qu’on traduisait Aristote de l’arabe, surtout en Espagne, on le traduisait directement du grec. Voire, avant. En particulier, S. Gouguenheim a attiré l’attention sur un personnage déjà connu, mais guère en dehors des cercles de spécialistes, Jacques de Venise, qui a traduit Aristote directement du grec au latin un demi-siècle avant les traductions sur l’arabe effectuées à Salerne, à Tolède, en Sicile, ou ailleurs (AMSM, p. 106-115).

Ensuite, sérions les questions et trempons notre pinceau dans les diverses nuances du gris.
La religion de l’islam

Il faut distinguer du côté de l’émetteur : l’islam-religion ne coïncide pas avec l’Islam-civilisation. Celle-ci a été rendue possible par l’unification du Moyen-Orient : d’abord unification politique sous le pouvoir des Califes et, plus tard, unification linguistique au profit de l’arabe. Cette civilisation a été construite autant par le travail des chrétiens, juifs ou sabéens du Moyen-Orient, et par les zoroastriens ou manichéens d’Iran, que par les musulmans qui n’étaient au départ qu’une caste militaire conquérante. Ainsi, les traducteurs qui ont transmis l’héritage grec à Bagdad étaient presque tous chrétiens, le plus souvent nestoriens. Les rares qui ne l’étaient pas appartenaient à la petite communauté « païenne » des Sabéens, comme le célèbre astronome Thabit ibn Qurra[14].

L’islam comme religion n’a pas apporté grand’ chose à l’Europe, et ne l’a fait que tard. Tout simplement parce qu’il n’y a été connu que tard. À la différence de Byzance, où le Coran avait été traduit dès le ixe siècle, l’Europe n’a connu le texte fondateur qu’après un long délai. La première traduction latine en fut faite à Tolède au milieu du xiie siècle sous l’impulsion de l’abbé de Cluny Pierre le Vénérable. Mais elle n’a à peu près pas circulé avant d’être imprimée, tard dans le xvie siècle[15]. Le premier examen du Coran à la fois un peu sérieux et ouvert est l’œuvre du cardinal Nicolas de Cuse, au xve siècle[16].

Parmi les traditions sur Mahomet (hadith), seul le récit merveilleux du « voyage nocturne » du Prophète au ciel (Scala Machumeti) est passé en Europe[17]. L’apologétique (Kalâm) fut connue surtout par la réfutation de son école dominante qu’effectue Maïmonide dans son chef d’œuvre philosophique et exégétique[18]. Elle a fourni à la physique d’Aristote une alternative discontinuiste (atomiste) qui fut exploitée par certains nominalistes, puis à l’époque moderne par Malebranche et Berkeley[19].

La civilisation de l’Islam

Sont venus de l’Islam comme civilisation deux sortes de biens culturels. D’abord, ceux qui ont transité par lui. Ainsi les chiffres dits « arabes », venus des Indes. Ou encore, ce qui d’Aristote ou d’Avicenne fut traduit à Tolède.

Est venue aussi de l’Islam la contribution originale par laquelle ses savants prolongeaient et dépassaient l’héritage grec. C’est le cas en mathématiques, y compris l’astronomie et l’optique avec la révolution introduite par Ibn al-Haytham (Alhacen). C’est le cas en médecine avec Razi (Rhazès) et Avicenne. Et bien sûr en philosophie, avant tout avec, encore une fois, Avicenne, peut-être le plus novateur.

La contribution des savants écrivant l’arabe est d’ailleurs loin de se limiter à ce qui a eu la chance de parvenir à l’Occident. Les travaux d’al-Biruni en géodésie, en minéralogie, etc., sans parler de l’exceptionnel miracle d’objectivité qu’est sa description de l’Inde, n’ont été connus qu’au xixe siècle[20]. En philosophie, al-Farabi n’a été que fort peu traduit au Moyen Age, et pas dans ses œuvres les plus originales de philosophie politique.

Il y a des mathématiques (ou de la médecine, de l’alchimie, etc.) arabes en ce sens que des œuvres relevant de ces disciplines ont été composées dans la langue de culture de tout l’Empire islamique, par des gens dont l’arabe n’était pas toujours la langue maternelle, qui n’étaient que très rarement originaires de la Péninsule Arabique, et qui n’étaient pas non plus tous musulmans.

En revanche, il n’y a pas de mathématiques musulmanes, pas plus qu’il n’y a une médecine chrétienne ou une botanique juive[21]. Il y a des gens de diverses confessions qui se sont occupés de diverses sciences. Même pour la philosophie, je préfèrerais parler d’un usage chrétien, juif ou musulman de la philosophie plutôt que d’une philosophie chrétienne, juive ou musulmane.

Quoi ?

Il faut distinguer aussi la nature de la marchandise : de l’héritage grec, seul est passé par l’arabe ce qui relevait du savoir en mathématiques, médecine, pharmacopée, etc. En philosophie, ne sont passés par l’arabe qu’Aristote et ses commentateurs, avec quelques apocryphes d’origine néoplatonicienne et eux-mêmes attribués à Aristote. Le reste a dû attendre le xve siècle pour passer directement de Constantinople à l’Europe, parfois sous la forme, réelle mais souvent un peu romancée, de manuscrits emportés par des savants byzantins fuyant la conquête turque.

Ce reste, ce n’est rien de moins que toute la littérature grecque : la poésie épique (Homère et Hésiode), lyrique (Pindare), dramatique (Eschyle, Sophocle, Euripide), l’histoire (Hérodote, Thucydide, Polybe), le roman. En philosophie, c’est le cas des traités d’Épicure cités par Diogène Laërce. C’est celui de Platon, de Plotin, et aussi, hélas, d’« Hermès Trismégiste », arrivés de Constantinople à la Florence des Médicis, où Marsile Ficin mit ces trois corpus en latin.

A plus forte raison, le legs théologique des Pères Grecs n’avait aucune raison d’intéresser les penseurs de l’islam. Il est entré en Europe, très partiellement d’ailleurs, en venant directement de l’Orient chrétien. Ce fut parfois par un transfert tout à fait matériel, comme ce manuscrit des œuvres du Pseudo-Denys l’Aréopagite, offert en 827 par le Basileus Michel III à l’empereur d’Occident Louis le Pieux, puis traduit par Hilduin, et à nouveau par Jean Scot Erigène, lequel traduisit aussi des morceaux de Némesius d’Emèse et de Maxime le Confesseur. Pour le reste, il fallut attendre, selon les cas, le xiiie siècle, ou la Renaissance, voire Erasme.

N’oublions pas enfin que la culture ne se limite pas à ce qui se lit et s’écrit. Outre les textes, il y a les œuvres plastiques : architecture, sculpture, peinture. L’Islam, par scrupule religieux, n’a, avant une date récente, développé de sculpture et de peinture que par exception. La plastique grecque n’a donc pu exercer sur ses artistes la même fascination que celle que l’on rencontre en Occident. Tout ce qui relève des arts plastiques est passé du monde grec à l’Occident, la plupart du temps par l’intermédiaire de copies romaines, mais en tout cas sans détour arabe.

Quand ?

Il faut aussi varier selon les époques. S. Gouguenheim a choisi de se concentrer sur la période « où tout semble s’être joué, c’est-à-dire la première partie du Moyen Age, entre les vie et xiie siècles » (AMSM, p. 11). C’est là qu’il apporte du nouveau, sinon aux savants, du moins au grand public.

En revanche, il a choisi d’arrêter son enquête au début du xiiie siècle, et il s’en explique à deux reprises. C’est d’abord pour une raison de méthode : « à partir du xiiie siècle, les faits sont trop bien établis pour qu’il vaille la peine de les reprendre » ; c’est aussi parce que l’évolution même des événements invite à un tel découpage : « au xiiie siècle, l’Europe amorce une nouvelle étape de son histoire » (AMSM, p. 11 -12, puis 199). Aucune des deux raisons n’est sans valeur. Reste qu’une présentation d’ensemble aurait permis de mieux équilibrer le propos.

Le xiiie siècle et le début du xive siècles constituent en tout cas l’apogée de l’influence exercée sur les penseurs européens par les penseurs arabes, et avant tout par les philosophes. Toute une série de travaux font aller le balancier vers une réévaluation au positif de l’apport des penseurs de langue arabe, musulmans comme juifs. Ainsi, Kurt Flasch a synthétisé les résultats de ses collègues pour montrer comment Albert le Grand, Dietrich de Freiberg, et jusqu’à Maître Eckhart ont nourri leur pensée de la discussion avec les thèses d’Avicenne, de Maïmonide et d’Averroès. Ce dernier devant d’ailleurs être distingué de l’« averroïsme » plus ou moins fictif construit au Moyen Age par les théologiens, puis de nos jours par les historiens qui leur font trop facilement confiance[22].

Comme toujours, on peut se demander si l’on ne risque pas d’aller d’un extrême à l’autre et de voir en Averroès, que l’on avait trop longtemps pris pour une simple tête de turc, tout juste bon à gésir vaincu sous les pieds d’un saint Thomas triomphant, la source exclusive de la pensée occidentale…

Après la génération de Dante, de Duns Scot, et d’Eckhart, l’influence des penseurs arabes marque le pas dans les milieux de langue latine. Elle se prolonge plus longtemps chez les Juifs, où l’influence d’Averroès reste vive jusqu’au xve siècle, de sorte qu’une continuité s’établit avec les penseurs de Padoue.

Combien ?

Ne perdons pas non plus le sens des proportions. Le mince filet d’hellénisme passé à l’Europe jusqu’au xiie siècle sur lequel S. Gouguenheim a attiré l’attention n’est pas nul, mais il est peu de choses par rapport à ce qui a été traduit au xiiie siècle. À plus forte raison, il n’est pas comparable à ce qui était passé du grec ou du syriaque à l’arabe dans l’Empire Abbasside du ixe siècle.

Mais ces trois transferts ne sont à leur tour qu’une goutte d’eau par rapport à l’inondation qui a déferlé sur l’Europe à partir du xve siècle. Elle a concerné tout ce qui était disponible en grec. Elle a débouché sur une véritable hellénomanie qui a duré plusieurs siècles, de la Renaissance italienne aux humanismes et classicismes de toute l’Europe, de Florence à Weimar en passant par Salamanque, Oxbridge, Leyde, Paris. Tout cet engouement littéraire s’appuyait sur un mouvement philologique, séculaire lui aussi, d’édition, de commentaire, de traductions.

L’hellénisme n’a été en terre d’islam que le fait d’individus comme les « philosophes » (falâsifa), intellectuellement des génies, mais socialement des amateurs privés de relais institutionnel. Ce n’est qu’en Europe qu’il a pris la forme d’un phénomène, sinon de masse, du moins de vaste envergure, puisqu’il concernait l’ensemble de l’élite intellectuelle.

Et pourtant, le phénomène capital n’est peut-être pas encore là. Pour ma part, je le situerais dans le fait que les érudits européens ne se sont pas contentés de traduire à partir du grec. Ils se sont, si l’on peut dire, avant tout « traduits » eux-mêmes vers le grec. Ce n’est qu’en Europe que l’on a appris le grec de façon systématique. Ce n’est qu’en Europe que, le plus concrètement du monde, le grec est devenu matière obligatoire dans l’enseignement secondaire—en gros, selon les pays, jusqu’au milieu du xxe siècle.

De la réceptivité

Il faut en finir avec la métaphore naïve de la transmission du savoir sur le modèle hydraulique, que je viens de filer avec un sourire : un liquide qui coulerait spontanément d’un niveau supérieur à un niveau inférieur, comme l’eau du château d’eau aux éviers. Le Socrate de Platon se moquait déjà d’une telle représentation de l’enseignement[23]. Le récepteur doit, pour pouvoir s’approprier le savoir, s’en être d’abord rendu capable, s’être rendu réceptif.

Or donc, l’Europe a effectué, à partir du xie siècle, un énorme travail sur soi, à partir de ses maigres ressources propres : Cicéron, s. Augustin, Boèce, Isidore, quelques autres encore. Elle a connu, dans la foulée de la Querelle des Investitures, et pour étoffer conceptuellement les arguments de la papauté comme ceux de l’Empire, une renaissance juridique dont le monument principal, mais loin d’être unique, est le Décret de Gratien. Elle a connu une renaissance littéraire (s. Bernard) et philosophique (s. Anselme, Pierre Abélard). Le tout s’est fait avec les seuls « moyens du bord ».

De plus, en même temps qu’elle mâchonnait les plus minces brins de l’héritage antique, l’Europe ruminait. Elle retrouva à l’intérieur d’elle-même ce qu’elle avait négligé, comme les compilations de droit romain auxquelles puisèrent les artisans de la renaissance juridique dont je viens de parler[24].

C’est cet essor intellectuel qui a permis à l’Europe de ressentir le besoin du savoir grec, d’aller le chercher là où il était, et de le recevoir de façon féconde. De plus, en même temps qu’elle allait chercher au-dehors ce qui lui manquait du savoir grec, l’Europe est revenue sur ce qu’elle en possédait déjà, elle a retraduit ce qu’elle avait traduit de par le passé. Ainsi, les œuvres de Denys l’Aréopagite, qui firent l’objet d’une troisième traduction[25].

L’appel à du savoir frais, latin, grec ou arabe, n’est donc pas seulement une cause de l’essor intellectuel européen ; il en est tout aussi décidément une conséquence.

La réception même d’Averroès le montre : c’est en Occident chrétien et juif qu’il fut lu et commenté. Après la chute des Almohades qu’il servait, son milieu d’origine l’oublia très vite. On lit parfois dans la rubrique « faits divers » qu’un chiffonnier a trouvé un collier de perles fines dans des ordures. Il en est un peu ainsi d’Averroès : l’Occident a ramassé ce joyau dans les poubelles de l’Islam.

Dette

L’Europe a-t-elle une dette à l’égard du monde arabe ? Un tel vocabulaire est maladroit. J’ai utilisé moi-même cette image de la « dette », et je regrette maintenant de n’avoir pas été plus circonspect. L’ennui est, d’une manière générale, que les images que la langue met à notre disposition sont toutes piégées et qu’il faut bien quand même parler. Ainsi, parler de « racines », c’est régresser au végétal et, du coup, négliger les aspects volontaires de la culture qui, au moins en partie, se choisit ses points de référence ; parler de « sources », c’est fomenter le modèle hydraulique d’écoulement dont je viens de dire les méfaits.

Dire « dette », dire « redevable », c’est aussi une façon de parler, et de rien de plus. Et prendre à la lettre ce qu’elle suggère aurait deux conséquences funestes.

La première, psychologique, est que le mot de « dette » induit une culpabilité (qu’on pense à l’allemand Schuld, à la fois « dette » et « faute »). On flatte par là le sentiment diffus d’avoir à expier dont souffre l’Europe actuelle. Celle-ci a du mal à faire face à son passé, souvent entaché d’indéniables crimes, voire elle trouve dans l’évocation de ceux-ci une complaisance morose.

La seconde conséquence est peut-être plus grave encore. Une dette est en rigueur de termes une réalité matérielle, mettons une somme d’argent. De plus il s’agit d’une chose dont le créancier a volontairement accepté de se défaire, s’en privant de la sorte pour en faire bénéficier le débiteur, et dont il attend qu’on la lui restitue. Parler de dette, c’est du coup suggérer que les biens concernés sont de nature matérielle. Or, il s’agit ici de biens spirituels, non d’objets. Et rien de ce qui vaut d’une dette ne s’applique aux choses de l’esprit. Les communiquer à autrui n’en prive pas celui qui les donne, lequel reste en leur possession : l’enseignement enrichit l’élève sans rien ôter au maître.

Et même là où il est question de biens matériels, est-il vraiment juste de parler de dette ? L’Europe a pris dans d’autres civilisations des biens qui sont devenus pour elle des évidences. Ainsi sont venus de Chine la soie, le thé, la porcelaine, le papier—ce dernier transitant par le monde islamique. Ou le maïs, le tabac, le chocolat sont venus du Nouveau Monde. Or donc, personne ne songerait à dire que nous avons une dette envers les Aztèques, et encore moins que nous devons parler avec un infini respect des sacrifices humains qu’ils pratiquaient, sous prétexte que nous mangeons des tomates.

Les choses sont un peu plus compliquées là où il s’agit de biens culturels. Leurs supports matériels—manuscrits, partitions, etc.—voyagent de la même façon que les valises. Mais leur contenu n’arrive vraiment à bon port qu’au prix d’un travail d’appropriation : lire, recopier, traduire, commenter, jouer, imiter, etc.

La France a naguère restitué à la Corée un précieux manuscrit jadis confisqué ; les Anglais pourraient rendre les fresques du Parthénon. Mais doit-on et peut-on rendre l’écriture aux anciens Égyptiens, l’empire aux Perses, la philosophie aux Grecs, le droit aux Romains ?

Et la rationalité ? A qui la rendre au juste ? La rationalité n’est pas un sac de patates que l’on pourrait transporter, importer et exporter, mais une attitude d’esprit qu’il faut conquérir par un travail sur soi.

Rationalité

Sur la rationalité, il y aurait d’ailleurs beaucoup à dire. « Raison » est un mot-valise, voire une malle, que dis-je, un container…

Ne cherchons nulle part au Moyen Age la forme de rationalité puissante, mais étroite, à laquelle nous réduisons souvent la raison, à savoir la méthode expérimentale des sciences mathématisées de la nature. Celle-ci n’est apparue qu’avec la révolution galiléenne au début du xviie siècle. Le Moyen Age n’a connu d’usage scientifique des mathématiques qu’en optique et en astronomie. Et encore celle-ci ne cherchait-elle que des modèles capables de rendre compte des apparences célestes (« sauver les phénomènes »), nullement de décrire la réalité des choses.

On aurait tort d’opposer le christianisme comme religion rationnelle à l’islam qui serait, lui, irrationnel. Tout au contraire, l’islam se comprend lui-même comme une religion rationnelle, et il reproche même au christianisme de vouloir faire croire l’incroyable. Les dogmes de l’islam sont plausibles et ne comportent pas de mystères un peu bizarres comme le sont ceux du christianisme (Trinité, Incarnation, eucharistie, etc.). De plus, le Coran contient des injonctions à se servir de sa raison pour se rendre à l’évidence de l’existence du Créateur à partir de l’admiration des merveilles de la création, tous passages que les philosophes de l’Islam ont su mettre en valeur pour légitimer leur propre pratique[26]. Enfin, même ceux des juristes qui, en principe, se refusaient à faire du raisonnement analogique un des fondements du droit ont, dans la pratique, déployé des trésors de subtilité pour déduire à partir des principes offerts par la Révélation des règles susceptibles de s’appliquer aux circonstances concrètes de la vie quotidienne. En revanche, ce n’est pas de la raison que dépend le fondement même de l’islam, à savoir l’acceptation comme authentique de la mission législatrice de Mahomet et celle du Coran comme dictée divine.

On a donc souvent, en matière de rationalité, l’impression de jouer à fronts renversés. Ainsi, Ibn Khaldun, que l’on peut pourtant considérer en matière de critique historique comme un « rationaliste » de haute volée, écrit posément : « Quand le Législateur nous guide vers une certaine perception, nous devons la préférer aux nôtres et lui accorder plus de confiance qu’aux nôtres. Nous ne devons pas chercher à la rectifier au moyen de la perception de la raison, même si elle la contredit. Au contraire, nous devons croire et savoir ce qu’il nous a été ordonné [de croire et de savoir], et nous taire sur ce que nous ne comprenons pas, en nous en remettant pour cela au Législateur et en laissant la raison à l’écart[27] ».

On pourrait risquer un paradoxe : l’islam ayant d’emblée un contenu rationnel, il n’a pas connu le défi du mystère chrétien. Il a rendu nécessaire la théologie, laquelle procède à son exploration rationnelle avec l’aide d’outils empruntés à la philosophie. L’islam, de son côté, a pu se contenter d’une apologétique dirigée vers l’extérieur. La raison n’a pu prendre pour objet les fondements de la religion, et donc aussi du droit et de la morale. Elle a dû s’y contenter de déduire les conséquences de prémisses déjà admises. Ou alors, elle a dû se borner aux sciences qui ne touchaient que de très loin à la religion, comme les mathématiques.

Conclusion

L’affaire Gouguenheim aura eu au moins le mérite d’attirer l’attention d’un vaste public sur une question historique de grand intérêt. Elle était jusqu’alors, soit confinée aux monographies savantes, soit au contraire abandonnée aux bateleurs médiatiques qui en présentent des caricatures tendancieuses. Le livre de S. Gouguenheim, se plaçant sur le terrain de la bonne vulgarisation, se proposait de rectifier les secondes en puisant dans les premières. Il n’est pas l’ouvrage définitif et exhaustif dont on pourrait rêver. Mais tant que ce livre parfait restera au pays des rêves, celui de S. Gougenheim a l’avantage de contester quelques certitudes trop rapidement acquises.

Sources:][1] S. Gouguenheim, Aristote au Mont Saint-Michel. Les Sources grecques de l’Europe chrétienne, Paris, Seuil, 2008 [ici=AMSM].

[2] Un épluchage de ce genre, dû à Max Lejbowicz (CNRS), est à paraître dans une revue savante. Il est déjà disponible sur Internet, http://crm.revues.org//index2808.html

[3] Disponible sur Internet: http://www.Ma/eug/sections/speeches/ful ... s7700/view.

[4] Le même discours rappelle que Maïmonide, un siècle et demi plus tard, a séjourné et étudié à Fez, alors capitale des Almohades. Mais le roi omet de signaler que c’était en se faisant passer pour converti à l’islam…

[5] Pour du sérieux sur Gerbert/Sylvestre, voir P. Riché, Gerbert d’Aurillac, le pape de l’an Mil, Paris, Fayard, 1987. Le mathématicien Léonard de Pise (Fibonacci) dit avoir étudié à Bougie. Mais c’est trois siècles plus tard… Sur lui, voir AMSM, p. 198.

[6] Voir M.-G. Balty-Guesdon, « Le Bayt al-hikmah de Baghdad », Arabica, 29, 1992, p. 131-150 ; pour un état de la question, voir C. Martini Bonadeo, « Le biblioteche arabe e i centri di cultura fra ix e x secolo », dans C. d’Ancona (éd.), Storia della filosofia nell’islam medievale, Turin, Einaudi, 2005, surtout p. 263-270.

[7] S. Fanjul, La quimera de Al-Andalús, Madrid, Siglo XXI, 2004, en particulier les ch. 2: Le mythe des trois cultures, p. 21-53 (la comparaison avec l’apartheid se lit p. 29) et 7 : Le rêve de al-Andalus, p. 194-247. Dans un livre antérieur, Al-Andalús contra España. La forja del mito, Madrid, Siglo XXI, 2000, Fanjul examinait la question de l’apport islamique à l’identité espagnole et concluait par une sérieuse révision à la baisse, en tout cas par rapport à certaines exagérations, dues en particulier à Américo Castro (La realidad histórica de España, Mexico, Porrua, 1954).

[8] M.-R. Menocal, The Arabic Role in Medieval Literary History : A Forgotten Heritage, Philadelphie, University of Pennsylvania Press, 1987.

[9] A. de Libera, Penser au Moyen Age, Paris, Seuil, 1991, ch. IV, surtout p. 98-104.

[10] A. Comte, Discours sur l’ensemble du positivisme [1848], Conclusion générale ; éd. A. Petit, Flammarion, 2008, p. 536-537.

[11] Renan, « L’islamisme et la science » [1883], dans Œuvres complètes, éd. H. Psichari, Paris, Calmann-Lévy, t. 1, 1947, p. 945-965.

[12] Europe, la voie romaine, 3e éd., Paris, Gallimard (« Folio-essais »), 1999 ; voir surtout Au moyen du Moyen Age. Philosophies médiévales en chrétienté, judaïsme, Islam, 2e éd., Paris, Flammarion (« Champs »), 2008.

[13] « L’intermédiaire arabe, sans être inexistant, n’eut sans doute pas la portée décisive qu’on lui attribue » (AMSM, p. 199, je souligne). La formule est minimale…

[14] Sur le mouvement des traductions, voir la synthèse de D. Gutas, Greek Thought, Arabic Culture. The Graeco-Arabic Translation Movement in Baghdad and Early Abbasid Society (2nd-4th / 8th-10th centuries), Londres, Routledge, 1998.

[15] Voir P. Kritzeck, Peter the Venerable and Islam, Princeton, Princeton University Press, 1964.

[16] Nicolas de Cuse, Cribratio Alcorani, vers 1460.

[17] Le Livre de l’échelle de Mahomet […], tr. G. Besson et M. Brossard-Dandré, Paris, Le Livre de Poche («Lettres Gothiques»), 1991.

[18] Maïmonide, Guide des égarés, I, 71-76.

[19] Voir D. Perler et U. Rudolph, Occasionalismus. Theorien der Kausalität im arabisch-islamischen und im europäischen Denken, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 2000.

[20] Le livre sur l’Inde a été mis en français par V. Monteil. Mais, comme toutes les traductions de cet auteur, qui pratiquait généreusement la coupure non signalée, voire le pur et simple contresens, elle ne peut être utilisée qu’avec la plus extrême prudence.

[21] Je songe au rire de G. Scholem sur le titre de la célèbre Flora der Juden d’Immanuel Löw ; voir Von Berlin nach Jerusalem. Jugenderinnerungen, Francfort, Suhrkamp, 1977, p. 220.

[22] K. Flasch, Meister Eckhart. Die Geburt der „deutschen Mystik“ aus dem Geist der arabischen Philosophie, Munich, Beck, 2006. Traduction française chez Vrin, 2008 [non vidi]. Le titre un peu accrocheur réduit le propos du livre, qui envisage tout aussi bien Albert et Dietrich.

[23] Platon, Banquet, 175d.

[24] Voir H. Berman, Droit et révolution. La formation de la tradition juridique occidentale, tr. R. Audouin, Librairie de l’Université d’Aix-en-Provence, 2002.

[25] L’importance de ce retour à Denys a été soulignée par J. Ratzinger, La théologie de l’histoire de saint Bonaventure, tr. R. Givord, Paris, P.U.F., 2007 (2e éd.), p. 131 ; voir ma préface, p. 9-10.

[26] Ainsi Averroès dans le fameux Traité décisif, et bien d’autres comme, deux siècles avant lui, al-Amirî, etc.

[27] Ibn Khaldun, Muqaddima, VI, 26 ; éd. E. Quatremère, Paris, Didot, 1858, t. 3, p. 123, 2-6 ; je reproduis la traduction française de A. Cheddadi, Le Livre des Exemples, Paris, Gallimard (Pléiade), 2002, p. 970-971.[/quote]
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yacoub
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Re: Surtout ne pas critiquer les musulmans ...

Message non lu par yacoub »

Qu'est-ce qu'un musulman modéré ? Apprenons par l'exemple.
24 janvier 2015, 20:34

En 2003, le Conseil de la religion musulmane de Singapour se réunit pour débattre du thème de « la modération dans l'islam ». Dans son discours inaugural, le président de ce conseil, Alami Musa, définit le musulman modéré comme ayant une identité musulmane « progressiste », qui consiste à pouvoir aborder sereinement les demandes d'un Etat moderne et compétitif dont la population est formée de plusieurs composantes raciales et religieuses. Aborder sereinement, ça ne veut pas dire accepter les règles d'une telle société ; ça signifie simplement ne pas perdre son sang-froid face à leur existence. Selon lui, les musulmans modérés sont prêts à accueillir la diversité des points de vue pour autant que ceux-ci n'aillent pas contre les valeurs et les principes de la religion musulmane. Bien joué : comme les principes de la religion musulmane s'opposent radicalement à la diversité des points de vue (selon le Coran, les musulmans doivent combattre les non musulmans « jusqu'à ce que la religion soit entièrement à Allah et à Allah seul », 2:193, 8:39), cela signifie que le musulman modéré, accordant la priorité aux principes du Coran, doit combattre les mécréants jusqu'à imposer ses propres règles à tout le monde. Voilà donc ce qu'est pour Alami Musa un « musulman modéré ».



http://religioscope.info/article_219.shtml



D’origine pakistanaise, Muzzammil Hassan vit aux Etats-Unis depuis l’âge de dix ans. Naturalisé Américain et présenté comme un musulman modéré, choqué par la manière dont les musulmans et l’islam sont représentés dans les médias, surtout après le 11 septembre, ce banquier quadragénaire de Buffalo (New York) fonde en 2004, avec sa femme Aasiya Zubair, une chaîne de télé, Muslim Television Network, vouée à « combattre les préjugés » et à donner une autre image de l’Islam : celle des musulmans modérés. En 2009, Mme Hassan lance une procédure de divorce. Son mari la décapite alors. Mais modérément.



http://www.causeur.fr/hassan-vs-hassan-1949.html#



David Drugeon, breton né d'un père catholique et d'une mère portant la burqa, converti à l'islam après le divorce de ses parents, quand il avait 13 ans, est mort en 2014. Interviewé à cette occasion, son père déclare : « Je l'ai vu se convertir, mais il était modéré ». Si David Drugeon est mort, c'est parce qu'il a été abattu par un drone américain en Syrie, où il se trouvait depuis 2010. Ce musulman modéré était auparavant devenu un expert en explosifs pour le groupe Khorassan, groupe syrien issu d'Al-Qaida qui préparait des attaques en Occident. Mais des attaques modérées, bien sûr.



http://www.francetvinfo.fr/france/jihad ... 38801.html



Rachid El Boukhari, un Marocain de 35 ans vivant à Bruxelles se « revendique d'un islam modéré ». Le 12 mars 2012, il met le feu à la mosquée chiite Rida, à Anderlecht, faisant un mort et deux blessés, après avoir attaqué des fidèles à la hache et au couteau. Il explique son geste comme une vengeance à l'égard des musulmans chiites, responsables, selon lui, de crimes envers des musulmans sunnites en Syrie. Une vengeance modérée.



http://www.dhnet.be/actu/faits/el-boukh ... 96ba8ca395



Tunisie. Latifa Gasmi ne comprend pas comment son frère Salim, un employé de 29 ans, a pu rejoindre les rangs de jihadistes en Syrie comme des milliers d'autres Tunisiens. « Nous étions sous le choc quand nous avons appris le départ de mon frère en Syrie. Il était modéré, il aimait bien la vie », raconte-t-elle à l'AFP. Salim est tué en avril 2014 alors qu'il combattait dans les rangs du Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, mouvement modéré comme chacun sait.



http://www.huffpostmaghreb.com/2014/10/ ... 11760.html



Selon sa soeur, Bertrand Nzohabonayo, né au Burundi et de nationalité française, converti à l'islam à 17 ans, « n'a jamais été dans l'islam radical ». « Plusieurs fois, nous nous sommes assis pour débattre, et ce qu'il me disait de la religion, ce n'était pas les combats, ce n'était pas l'affontement, mais la science », continue-t-elle. Son père renchérit : « Ce n'était pas un jihadiste. C'était un non-violent, très pacifique ». « Bertrand a toujours été un bon garçon », témoigne une amie de sa mère. Bref, un musulman modéré, comme on les aime. Le 20 décembre 2014, Bertrand Nzohabonayo le pacifique entre dans le commissariat de Joué-les-Tours, et blesse trois policiers avec un couteau de cuisine en criant modérément « Allahou akhbar », avant d'être abattu par un quatrième.



http://www.francetvinfo.fr/faits-divers ... 79921.html



Yassine Laabidi est un jeune homme sans histoire, que son frère décrit comme un bon vivant « aimable, chaleureux, beau gosse, intellectuel, qui aimait tout le monde ». Il est musulman, mais un de ses voisins dit de lui : « il n’avait aucun signe d’appartenance à un courant extrémiste. [...]. Nous avons constaté que Yassine a commencé il y a deux ans et demi à faire la prière, mais pas plus. Il n’avait rien d’un extrémiste, ni dans son mode de vie ni dans son comportement ». Il « n'avait rien en commun avec les djihadistes. [c']était un bon vivant, il aimait bien s'habiller et être bien entouré par les amis et la famille, il n'avait aucun complexe, il rigolait avec tout le monde, même avec ses amis en train de picoler », renchérit son frère. Un brave garçon donc, sympathique, et modéré jusqu'au bout des ongles. Il travaillait dans une entreprise de livraison à proximité du Musée du Bardo, à Tunis. Un matin, vers 10 heures, il demande la permission de ses supérieurs de quitter le bureau pour se rendre au Bardo. Ce qu'il fait, en compagnie de son camarade Jabeur Khachnaoui. Armés de kalachnikov, les deux compères font un massacre parmi les touristes qui visitaient le musée. Mais un massacre modéré, bien sûr : il n'y aura qu'un peu plus de vingt morts et une cinquantaine de blessés. Sa famille est sous le choc et ne peut y croire. « C'est un choc, un choc, un choc énorme ! Je ne comprends rien du tout », dit son frère après l'attentat. Rien, selon ses proches, ne laissait présager une dérive extrémiste de ce jeune homme, bien sous tous rapports, issue d'une famille de la classe moyenne.



http://www.kapitalis.com/societe/28319- ... upcon.html

http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20 ... 37001.html



Jeffrey Labelle est un jeune Canadien, qui s'est converti à 19 ans à l'islam et se fait depuis appeler Jeffrey Zakir Mohammed Labelle. « C’est un garçon éduqué, pacifique, il s’occupe de tout le monde dans la famille. Ce n’est pas un terroriste », affirme sa grand-mère Sylvie Labelle, qui dit aussi : « Il avait trouvé la paix intérieure [...]. La religion l’aidait à passer au travers des moments difficiles ». Encore un modéré, donc. Cependant, sa mère, elle, inquiète de certains changements chez son fils, en informe la police. Celle-ci trouve dans l'appartement familial une carte de Montréal avec des indications manuscrites des numéros de quatre postes de police, une machette, un gros couteau, et des des balles de fusil de calibre 12.



http://www.journaldemontreal.com/2014/1 ... a-montreal



Hussein Hamdani, avocat de son état, établi au Canada, se présente lui-même comme un musulman modéré. Il siège depuis 2005 à la Table ronde transculturelle sur la sécurité, un organisme qui conseille Ottawa, notamment sur les dossiers de terrorisme. « Le genre de personnes sur lesquelles nous pouvons compter pour recevoir des conseils et des points de vue éclairés », dit de lui le ministre de la Justice. « Il était escompté qu'il pourrait avoir une influence positive dans la promotion des valeurs canadiennes au sein de la communauté musulmane.», rajoute un porte-parole du bureau du ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile. Cependant, Hamdani est aussi, depuis bien des années avant de devenir conseiller du gouvernement fédéral, membre de la Muslim Student Association, qui a été fondée par les Frères musulmans. Au sein de cette association étudiante, il lutte plutôt pour imposer les valeurs musulmanes à la société canadienne, et prêche pour l'islamisation de la politiques des campus universitaires. Il organise une convention islamique avec le soutien financier d'une organisation liée à Al-Qaida, la "World's Assemble of Musim Youth", et est proche de la Muslim Association of Canada, qui soutient ouvertement le Hamas. Après dix ans de bons et loyaux services comme conseiller du gouvernement, certains commencent à se demander s'il était judicieux de faire confiance à un individu aux relations aussi troubles. Mieux vaut tard que jamais, dit-on.



http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/nation ... 82438.html



« Sur le plan religieux, M. Daffé défend une ligne "orthodoxe". Mais la scène toulousaine le considère souvent comme un "modéré" », nous explique l'envoyée spéciale à Toulouse pour « Le Monde », Élise Vincent, dans son portrait de l'imam de la mosquée Basso-Cambo. « Orthodoxe mais modéré » sont les termes repris d'ailleurs par quasi tous le media pour présenter Mamadou Daffé . Qu'est-ce que cela recouvre, plus précisément ? Sur le site Internet de la Mosquée Basso-Cambo, on peut prendre connaissance de quelques positions de cet imam. Selon lui, les Musulmans doivent rejeter tout ce qui n’est pas islamique. Ils vivent dans un pays qui « ment sur Dieu », entourés de Juifs et de Chrétiens qui sont des êtres maudits, car ne croyant pas en Allah.

Les Chrétiens sont méprisables car ils professent des mensonges et insultent Dieu. Mamadou Daffé interdit de fêter Noël, car cette fête éloigne les Musulmans du chemin de la Vérité et les conduit vers l’Enfer. Il invite les Musulmans à ne « pas faire partie d’eux », de se dissocier des menteurs, les Chrétiens et les Juifs. « Que Dieu les maudisse ! », clame-t-il en parlant des chrétiens. « L’Islam n’est pas une nouvelle religion mais La Religion Universelle. L’Islam est la dernière religion révélée. L’essence de son message est l’adoration de Dieu Unique, Créateur de toute chose, en toute exclusivité et le rejet de tout culte voué à autre que Lui, que ce soit une personne, un lieu ou autres ». Mamadou Daffé nous explique que le pire des péchés est d’associer quoique ce soit à Dieu (N.B. : selon l'islam, c'est ce que font les polythéistes et les chrétiens). Qu'il faut éduquer ses enfants dans l’Islam. « Quelqu’un qui insulte ton père, quelqu’un qui dit qu’il a vu ton père en train de faire ce que Dieu a interdit avec une autre femme, si tu as un coeur tu vas le tuer. », dit-il aussi. Dans un de ses prêches, après avoir affirmé à ses coreligionnaires que l’islam était au-dessus de toutes les croyances et des autres modes de vie, après avoir dit que les non-musulmans devront être soumis de gré ou de force, il conseille : « quand vous tuez, tuez de la meilleure façon, quand vous égorgez, égorgez de la meilleure façon ».



Mamadou Daffé, l'imam modéré, et sa mosquée Basso-Cambo, ont acquis une relative célébrité parce que c'était celle que fréquentaient Mohamed Merah et son frère.



http://www.prechi-precha.fr/que-dit-lim ... t-ecouter/

http://www.prechi-precha.fr/mosquee-de- ... ure-facon/



Ouaffiri Cherifi, âgé de 27 ans, est présenté par, Frédéric Vézard, journaliste du Parisien, comme un « garçon tranquille, musulman pratiquant mais modéré ». Modéré, sans doute. Mais un jour de 2000, il quitte son emploi au Novotel et part pour Londres, où il fréquente les mosquées intégristes de Finsbury Park et de Baker Street. Recruté pour recevoir une formation militaire en Afghanistan, il est finalement jugé inapte par ses recruteurs, qui le renvoient en France avec une nouvelle mission. La police, qui avait commencé à le surveiller, intercepte une lettre qui lui est adressée et contient de faux passeports. Dans son appartement, en Seine-Saint-Denis, les policiers retrouveront des tracts intégristes, une cassette de l'imam égyptien Al-Zawahiri, « idéologue » d'Al-Qaïda, ainsi que les numéros de téléphone de membres du réseau à Francfort, à Londres et au Pakistan. Les enquêteurs mettent aussi la main sur une machine permettant de fabriquer de fausses cartes bancaires et sur des documents prouvant que Cherifi cherchait à acheter du matériel électronique permettant de confectionner des détonateurs. Très silencieux devant le juge Ricard, le jeune banlieusard tient, lors de son dernier interrogatoire, ces propos modérés : « Vous pouvez nous envoyer en prison autant que vous voudrez, cela ne changera rien. L'islam finira par vaincre. »



http://www.leparisien.fr/faits-divers/l ... 723783.php



Le père de Sarah, 17 ans, est musulman. Mais il « ne pratique que modérément ». Le 11 mars 2014, Sarah s'envole pour la Syrie, rejoindre les jihadistes. La religion (« modérée ») de son père n'a-t-elle joué aucun rôle dans sa décision ? Sa mère, Séverine Mehault, se bat pour essayer de la récupérer, mais on n'entend pas son père. Est-ce un hasard ?



http://www.ladepeche.fr/article/2014/06 ... nav=mobile



Sid Ahmed Ghlam est un jeune Algérien, arrivé en France dans le cadre du regroupement familial et étudiant en informatique. Sa soeur, voilée, dit de lui qu'il « n'est pas un extrémiste de l'islam et qu'il ne s'est pas radicalisé.» « Il est contre la violence. Il nous dit que l'islam, ce n'est pas ça, ce n'est pas tuer des gens. Il ne supporte pas du tout ça. », rajoute-t-elle. Ce jeune homme possède donc toutes les caractéristiques de ce qu'on appelle généralement un musulman modéré. Le 19 avril 2015, il est arrêté pour avoir préparé des attentats contre deux églises, et avoir tué une jeune femme, Aurélie Châtelain, en tentant de voler sa voiture pour commettre ces attentats.



http://www.lepoint.fr/societe/soeur-de- ... 603_23.php



Reda Kriket est un jeune homme ordinaire, qu'un de ses amis d'enfance décrit comme « assez simple », « pas pratiquant », mais tout de même suffisamment attaché aux règles de l'islam pour s'abstenir de boire de l'alcool. Et en tout cas, qui « n'avait pas le profil » d'un extrémiste. Au début des années 2000, il travaille dans un commerce de la région parisienne. Son employeur dit de lui qu'il était « toujours à l'heure, très souriant » qu'il « n'avait aucun problème avec lui » et qu'il « ne montrait aucun signe de radicalisation ». En mars 2016, quelques jours après les attentats de Bruxelles, il est arrêté à Boulogne-Billancourt, suspecté de préparer un attentat de grande ampleur. On trouve chez lui un véritable arsenal et d'importantes quantités d'explosifs et de produits destinés à en fabriquer.



http://www.lefigaro.fr/actualite-france ... nature.php

http://www.lefigaro.fr/actualite-france ... france.php



Le journal La Meuse publie dans son édition du 19 février 2015 un témoignage de l'ex-compagne de celui que toute la presse appelle « le Verviétois Lotfi Aoumeur » : « Il n’était pas violent, c’était quelqu’un de bien, de gentil. Il s’occupait bien de moi et de notre fille » explique-t-elle. Un musulman doux et pacifique, bref, modéré de chez modéré. Parti en Syrie, ce gentil père de famille apparaîtra par la suite dans plusieurs vidéos de l'État Islamique, menaçant notamment dans l'une d'elle de « faire sauter Paris et Bruxelles ». « On savait qu'il était parti en Syrie mais de là à le voir tenir de tels propos ! », commente la directrice d'une école qu'il avait fréquentée, ébahie. Il se fera finalement exploser dans un attentat-suicide contre l'armée irakienne, près de Mossoul, en février 2016.



http://www.lameuse.be/1216784/article/2 ... olent-et-s

http://www.7sur7.be/7s7/fr/32684/Coup-d ... ctim.dhtml



Yassine B., 37 ans, travaille comme animateur dans une école de Strasbourg depuis 12 ans. Il est décrit par les parents d'élèves comme « gentil ». « Souriant, sociable, très attentionné avec les enfants », l’air bien dans ses baskets », ajoute une mère dont l'enfant fréquente l'école depuis 4 ans. « Mes enfants le connaissaient, ils l’aimaient bien. Ils faisaient des jeux avec lui après la cantine et il les récompensait », commente une autre, prénommée Leïla. Mathieu Cahn, adjoint à la mairie de Strasbourg, le décrit comme « plutôt apprécié des enfants », et « un agent bien noté ». Musulman, mais parfaitement intégré, tout ce qu'il y a de plus modéré. Le 20 novembre 2016, il est arrêté, avec six autres personnes, accusées de préparation à un attentat. On retrouve chez lui deux pistolets automatiques, des munitions et de la propagande jihadiste. Yassine B. n’avait aucun signe extérieur de radicalisation islamiste, il n’était pas fiché par le renseignement français et son casier judiciaire était vierge. « Il n’y avait aucun signe avant-coureur. » dit encore Mathieu Cahn. À propos de lui et de ses camarades djihadistes, une habitante du quartier dit : « C’est des personnes gentilles. Je ne m’y attendais vraiment pas ». « On a grandi ensemble, ces hommes ne sont pas du tout dans la religion », assure une autre.



http://www.rue89strasbourg.com/a-lecole ... 53066.html

http://www.liberation.fr/france/2016/11 ... ur_1530113



Sur le forum musulman Yabiladi, fréquenté principalement par des musulmans marocains ou d'origine marocaine vivant en France, une musulmane, Safiya 06, pose la question : « L' Islam "modéré" vous y croyez ? ». Quelques extraits des réponses et commentaires (j'ai respecté l'orthographe original) :



Muslima 0076 : Pour moi l'islam modéré sa n'existe pas, en fin je dirais plus le juste "milieu" et le juste milieu c'est l'islam pur au temps de notre prophète salallahou 3alayhi wa salam., sans rajout et sans qu'on enlève certaine chose a l'islam voilà.



Fwine : La pratique de l'Islam ne peut pas être un pratique modérée, de par les très nombreuses prescriptions et interdictions. L'Islam entre "en conflit" avec notre vie de tous les jours (photographies, dessin, musique, heures de prières, voile...). A l'inverse d'un catholique, qui n'a que de nom le soir avant de se coucher et le dimanche matin entre 10h et 11h, le musulman se doit d'être musulman tous les jours, du matin jusqu'au soir.



Safiya 06 : Je suis daccord avec vous les soeurs . Cest exactement ce que je pense l'islam on doit le preserver eviter les innovations, les traditions.et rester accrocher a la sunnah. [...] L'islam moderé inclut forcement de delaisser quelquechose du mode de vie religieux pour s integrer a un autre systeme.



Muslima 0076 : Je suis d'accord avec safiya et oui la laïcité n'existe pas en islam mais bn c'est sur si on pars du principe qu'il faut respecter les lois du pays ou l'on vis c'est sur qu'on délaisse beaucoup de chose de la religion. [...] La laïcité n'existe pas en islam, tout les 3oulama le disent c'est pas moi qui la inventer.. Et puis dans tt pays on comet plus ou moins de pêcher sauf exemple en Arabie saoudite ou les gens hamdulillah se tiennent plus a carreaux car la chari3a est respecter et bien établi comme il faut..



Alexia 83520 : La laïcité est totalement contraire a l'islam puisque c'est ce qui permet au pays qui l'applique que la religion n'intervienne pas dans le pouvoir publiques du pays la justice, dans l'éducation a l'école et j'en passe. c'est totalement contraire a l'islam.



DustNoNo : Ça veut dire quoi islam modéré? Je croyais qu'il existait un seul islam moi ! Blague à part je n'y crois pas une seconde, c'est comme si on disait " Vous croyez au mariage modéré ? C'est le mariage mais derrière tu peux allez voir qui tu veux et coucher avec qui tu veux, c'est modéré quoi ". On utilise bien trop les mots modéré et liberté de nos jours de n'importe quel façon. Surtout que remettre en cause une loi venant de dieu fait sortir de l'islam.



Muslima 0076 : De toute façon l'islam modéré vien des kufar c'est tout ! Ils n'aime pas l'islam le vrais! Comme sarko a dit : pas d'islam en France mais l'islam DE France... Il A dit héja comme ça dc voilà. Brf sois tu pratique tas religion comme dans le tps du prophète sallalahou 3alayhi wa salam , mm si c dure de l'appliquer dans les Terre de kufr , ex: la france ... Et j'en passe. La terre et assez vaste grande pr qu'on aplique l'islam sans ajout et sans qu'on enlève des choses ou sois t'applique pas correctement correctement l'islam c'est tt par manque de savoir Pask tp ignorant on apprends pas assez les choses ou sois on ss des sois disant docteur philosophe en islam mais il ns égare de la vérité ou des imam qui égare ... Revenez au savans !!! Cest obligatoire c'est les héritier des prophètes c'est eux qui on la science pas l'imam du quartier .. Les savans c'est un bien fait pr nous ! Hamdulillah



Safiya 06 : pour l'instant aucune réaction est pour "l'Islam de France" Alhamdoulilah. Parce que ça existe pour des personnes. surtout nos parents les anciens, s'adaptent plus facilement à la france et ont peur dafficher leur religion et la pratiquer à fond de peur qu on les stigmatise. Cette peur cest juste le refoulement profond de l'immigration passée, qui les a tout simplement marqués dans le mauvais coté ! Qu'Allah nous facilite.



http://www.yabiladi.com/forum/islam-mod ... 03724.html
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