Le canular "Tuez-les tous, Dieu reconnaitra les siens."
C'est un hoax, un canular anti catholique développé à la Révolution française.
Cette phrase, souvent utilisée par les non-catholiques comme une arme pour « démontrer » la cruauté et la barbarie de l’Eglise catholique est très fréquente lors des discussions contre les pourfendeurs. Soumettons la chose à un simple et court examen, pour constater si elle y résiste. Nous reprenons ici un article court et efficace qui démantèle cette légende ! Écoutons :
EXTRAITS DE MANUELS SCOLAIRES
AULARD et DEBIDOUR. (Cours moyen, p. 33.) (Cf. aussi Récits familiers, p. 72.) À Béziers, on demandait au légat comment on pourrait distinguer des hérétiques ceux qui ne l’étaient pas. « Tuez-les tous, dit-il, Dieu reconnaîtra les siens. »
BROSSOLETTE (Cours moyen, p. 22). Image III représente le sac de Béziers avec cette légende : « Les barons du Nord […] se jetèrent sur Béziers, les habitants furent massacrés. Tuez-les tous ! Dieu reconnaîtra les siens, aurait dit un des croisés. » Il y eut 60 000 victimes. La ville fut pillée et brûlée.
CUVET (Cours élémentaire, p. 59) : À Béziers, toute la population fut massacrée.
DEVINAT (Cours moyen, p. 14) : C’est à Béziers qu’eut lieu le premier choc, où les hommes du Nord […] trouvèrent la foule du peuple entassée dans les églises et les prêtres à l’autel ; dans cette foule, il y avait des hérétiques mais aussi de bons chrétiens. Comment distinguer les hérétiques ? On le demanda à un légat du pape ; le légat répondit : « Tuez-les tous ! Dieu saura reconnaître les siens ! » Tout fut tué, hérétiques et catholiques, prêtres et soldats, femmes et enfants ; il ne resta pas âme vivante à Béziers.
GAUTHIER et DESCHAMPS (Cours supérieur, p. 34) : Béziers fut saccagé et 60 000 habitants massacrés.
GUIOT et MANE (Cours supérieur, p. 86) : « Tuez-les tous ! » Ces infortunés sont exterminés en masse.
On a singulièrement exagéré le nombre des victimes qui furent faites au sac de Béziers. Césaire de Heisterbach, moine allemand, qui racontait ces événements, sans y avoir assisté et plus de soixante ans après la croisade, le porte à cent mille ! Il n’est plus que de soixante mille dans la Philippeis de Guillaume le Breton : mais n’oublions pas que Guillaume le Breton a écrit un poème épique dans lequel les exagérations, les récits mythiques et légendaires sont de règle. Avec le chroniqueur Guillaume de Nangis, plus au courant des méthodes historiques, nous descendons à dix-sept mille ; enfin le légat, Arnaud de Cîteaux, dans sa relation au pape Innocent III, ne parle plus que de quinze mille tués, exactement le quart du total qu’affirment MM. Brossolette, Gauthier et Deschamps, d’après les exagérations fort épiques de Guillaume le Breton.
Il était barbare de tuer ainsi des ennemis vaincus et sans défense. Mais à qui remonte la responsabilité de cet acte ; est-ce à l’Église ? Il faut incriminer la cruauté des chefs militaires, les nécessités de la guerre et non le sentiment religieux. Le massacre de Béziers fut un fait de guerre comme l’incendie du Palatinat ordonné par Louis XIV.
M. Auguste Molinier, dont l’anticléricalisme était notoire, a écrit dans ses notes à l’Histoire du Languedoc : « On doit déclarer absolument apocryphe ce mot barbare que la plupart des auteurs ont prêté au légat Arnaud. » Il s’est senti entièrement convaincu par l’étude qu’a écrite sur ce sujet M. Tamisey de Larroque dans les Annales de philosophie chrétienne. Dans cet article, cet érudit conteste absolument l’authenticité de ce mot pour deux raisons : 1° Il n’est rapporté par aucun des témoins oculaires ou des écrivains contemporains dignes de foi. On ne le trouve ni dans Pierre de Vaux-Cernay qui a suivi en personne l’expédition qu’il raconte et, abbé cistercien, vivait dans l’intimité du légat Arnaud, abbé de Cîteaux ; ni dans Guillaume de Puylaurens qui, méridional lui-même, n’a pas manqué de rapporter ce qui était désavantageux aux Croisés ; ni dans Guillaume de Tudèle, ni dans les actes de chancellerie et les chartes. Le seul qui cite ce mot, c’est le moine allemand Césaire de Heisterbach, dont l’œuvre n’a aucune valeur historique, parce qu’elle a été écrite soixante ans après les événements, d’après des racontars et sans la moindre critique. 2° M. Tamisey de Larroque fait ensuite remarquer combien il est étrange de supposer que des soldats, échauffés par le combat et ayant déjà commencé le sac d’une ville, suspendent leur fureur et leur pillage pour demander au prélat une consultation sur l’extension à donner au massacre.
Cette phrase, souvent utilisée par les non-catholiques comme une arme pour « démontrer » la cruauté et la barbarie de l’Eglise catholique est très fréquente lors des discussions contre les pourfendeurs. Soumettons la chose à un simple et court examen, pour constater si elle y résiste. Nous reprenons ici un article court et efficace qui démantèle cette légende ! Écoutons :
EXTRAITS DE MANUELS SCOLAIRES
AULARD et DEBIDOUR. (Cours moyen, p. 33.) (Cf. aussi Récits familiers, p. 72.) À Béziers, on demandait au légat comment on pourrait distinguer des hérétiques ceux qui ne l’étaient pas. « Tuez-les tous, dit-il, Dieu reconnaîtra les siens. »
BROSSOLETTE (Cours moyen, p. 22). Image III représente le sac de Béziers avec cette légende : « Les barons du Nord […] se jetèrent sur Béziers, les habitants furent massacrés. Tuez-les tous ! Dieu reconnaîtra les siens, aurait dit un des croisés. » Il y eut 60 000 victimes. La ville fut pillée et brûlée.
CUVET (Cours élémentaire, p. 59) : À Béziers, toute la population fut massacrée.
DEVINAT (Cours moyen, p. 14) : C’est à Béziers qu’eut lieu le premier choc, où les hommes du Nord […] trouvèrent la foule du peuple entassée dans les églises et les prêtres à l’autel ; dans cette foule, il y avait des hérétiques mais aussi de bons chrétiens. Comment distinguer les hérétiques ? On le demanda à un légat du pape ; le légat répondit : « Tuez-les tous ! Dieu saura reconnaître les siens ! » Tout fut tué, hérétiques et catholiques, prêtres et soldats, femmes et enfants ; il ne resta pas âme vivante à Béziers.
GAUTHIER et DESCHAMPS (Cours supérieur, p. 34) : Béziers fut saccagé et 60 000 habitants massacrés.
GUIOT et MANE (Cours supérieur, p. 86) : « Tuez-les tous ! » Ces infortunés sont exterminés en masse.
On a singulièrement exagéré le nombre des victimes qui furent faites au sac de Béziers. Césaire de Heisterbach, moine allemand, qui racontait ces événements, sans y avoir assisté et plus de soixante ans après la croisade, le porte à cent mille ! Il n’est plus que de soixante mille dans la Philippeis de Guillaume le Breton : mais n’oublions pas que Guillaume le Breton a écrit un poème épique dans lequel les exagérations, les récits mythiques et légendaires sont de règle. Avec le chroniqueur Guillaume de Nangis, plus au courant des méthodes historiques, nous descendons à dix-sept mille ; enfin le légat, Arnaud de Cîteaux, dans sa relation au pape Innocent III, ne parle plus que de quinze mille tués, exactement le quart du total qu’affirment MM. Brossolette, Gauthier et Deschamps, d’après les exagérations fort épiques de Guillaume le Breton.
Il était barbare de tuer ainsi des ennemis vaincus et sans défense. Mais à qui remonte la responsabilité de cet acte ; est-ce à l’Église ? Il faut incriminer la cruauté des chefs militaires, les nécessités de la guerre et non le sentiment religieux. Le massacre de Béziers fut un fait de guerre comme l’incendie du Palatinat ordonné par Louis XIV.
M. Auguste Molinier, dont l’anticléricalisme était notoire, a écrit dans ses notes à l’Histoire du Languedoc : « On doit déclarer absolument apocryphe ce mot barbare que la plupart des auteurs ont prêté au légat Arnaud. » Il s’est senti entièrement convaincu par l’étude qu’a écrite sur ce sujet M. Tamisey de Larroque dans les Annales de philosophie chrétienne. Dans cet article, cet érudit conteste absolument l’authenticité de ce mot pour deux raisons : 1° Il n’est rapporté par aucun des témoins oculaires ou des écrivains contemporains dignes de foi. On ne le trouve ni dans Pierre de Vaux-Cernay qui a suivi en personne l’expédition qu’il raconte et, abbé cistercien, vivait dans l’intimité du légat Arnaud, abbé de Cîteaux ; ni dans Guillaume de Puylaurens qui, méridional lui-même, n’a pas manqué de rapporter ce qui était désavantageux aux Croisés ; ni dans Guillaume de Tudèle, ni dans les actes de chancellerie et les chartes. Le seul qui cite ce mot, c’est le moine allemand Césaire de Heisterbach, dont l’œuvre n’a aucune valeur historique, parce qu’elle a été écrite soixante ans après les événements, d’après des racontars et sans la moindre critique. 2° M. Tamisey de Larroque fait ensuite remarquer combien il est étrange de supposer que des soldats, échauffés par le combat et ayant déjà commencé le sac d’une ville, suspendent leur fureur et leur pillage pour demander au prélat une consultation sur l’extension à donner au massacre.
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