Bonjour à tous,
Je voulais vous faire partager ce très beau poème, que vous connaissez peut-être ? mais que moi je viens de découvrir.
Il est de Tevfik Fikret, un poète Turc. Un des poètes préférés de Mustafa Kemal Attaturk
Ce poème correspond exactement à ce que je ressens et au message que j'adresse à mes proches musulmans.
Suite de l'histoire ancienne,
À sa majesté mollah Sirat
Qui m’accuse d’être infidèle
Il se peut qu’il se trompe sa majesté
Car moi aussi je suis fils de musulman
Ne me raconte pas à moi cette belle religion
Je la comprends aussi bien que toi!
Moi aussi j’ai lu le Livre de Dieu
Moi aussi j’ai écouté ces paroles qui s’adressent au coeur;
Moi aussi, j’ai prié dans toutes les mosquées
Moi aussi, je me suis plié en deux devant Dieu
Je rêvais que le chemin du paradis s’ouvrait devant moi;
Je sentais mon coeur saisi par la peur de l’enfer
Moi aussi j’escaladé vers le Très Haut
Moi aussi, j’ai été chez les anges
Je m’évanouissais quand j’entendais l’appel à la prière
Et comment je courrais vers la voix divine!
Moi aussi j’ai égrainé mon chapelet et prié
Moi aussi j’ai fait le ramadan,
J’ai tout fait, toutes ces absurdités!
Parce que je croyais à tout ce qu’on me disait
Moi aussi j’ai cru en ce que tu croyais
Je m’y étais attaché les yeux fermés
Je m’étais sacrifié corps et âme à ma religion.
J’avais aimé Dieu et son prophète.
Mais ils sont très loin aujourd’hui
J’ai enfin compris où se trouve le droit chemin
La route nous amenant vers la Vérité est différente.
Ces choses extraordinaires que tu as évoquées,
Ces choses étonnantes
Ne sont que des contes de fées, inventées de toutes pièces.
Aujourd’hui l’Homme cherche sans cesse la vérité,
Il en pénètre de plus en plus les secrets
Tes illusionnistes ne pensent pas à l’avenir
Jésus et Moïse, tous deux se trompent, et trompent
Ce bâton magique est un gros mensonge
C’est comme ça que l’être humain quitte le droit chemin,
Qu’il a de telles illusions,
C’est lui qui fabrique son idôle et se prosterne devant
Va voir dans l’Église et à la Mecque
Écoute les cloches qui carillonnent et le muezzin qui appelle à la prière.
Y trouves-tu ce que tu espérais et attendais ?
Rien, rien, de rien
Ton diable est fabriqué, comme ton dieu!
C’est la peur qui a créé toutes ces divinités!
Je n’y ai vu que des ombres, des ombres, des ombres...
Ensuite j’ai vu un sombre abîme
Allez, reviens, reviens, reviens me suis-je dit!
Puis perdant conscience, je me suis écroulé
Peu m’importait le paradis et l’enfer
Les yeux tournés au ciel je m’émerveille
Je ne reconnais ni idole ni idolâtres
Je suis la créature de la nature.
Regarde le ciel, constellé de temples,
C’est là que ma conscience se prosterne
C’est désormais cela que j’adore
C’est cela mon passe-temps
Maintenant, je suis si tranquille, si apaisé
Que je me vois comme une partie de la nature
L’honnetêté, la modestie et l’amitié
Commandent dorénavant ma conscience.
Ma prière, c’est réfléchir
Ma religion c’est de vivre humainement
Je ne crois qu’en ce qui existe
Je n’ai rien à faire avec le prophète
Mon livre, c’est le livre d’ici-bas
Tout est en moi, le mal comme le bien
C’est ainsi que j’irai jusqu’à ma mort
Peut m’importe la résurection
Ce petit et délicat coeur dans ma poitrine
Porte l’amour et la pitié pour les humains.
Aujourd’hui, la vraie religion, c’est vivre
Vivre humainement!
Très beau poème de Tevfik Fikret
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Très beau poème de Tevfik Fikret
"L'acceptation d'une croyance n'est-elle pas un couvercle mis sur cette peur, sur cette peur de n'être rien du tout, d'être vide ? Et pourtant un récipient n'est utilisable que lorsqu'il est vide et un esprit qui est rempli de croyances, de dogmes, d'affirmations, de citations est en vérité un esprit stérile, une machine à répétition."
(Jiddu Krishnamurti / 1895-1986 / La première et la dernière liberté / 1964)
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Re: Très beau poème de Tevfik Fikret
FIKRET, Tevfik
[TURQUIE] (Istanbul, 1867 – 1915). Tevfik Fikret. Poète, figure de proue du mouvement Edebiyat-i Cedide [Littérature nouvelle] et rédacteur en chef de la revue du groupe Servet-i Fünun [Le Trésor des sciences], il tenta de renouveler la poésie ancienne grâce à une certaine vision directe de la nature et des éléments pris dans la vie quotidienne ; comme Namik Kemal, il avait une haute idée de son rôle de poète, il aspirait au progrès social et combattit le traditionalisme du Sultan Abdulhamid II.
ANTHOLOGIES / REVUES
* Poèmes (« Istanbul sous la brume », « À une seconde près », « Vers 95... »), traduits par Nimet Arzık, dans Anthologie de la poésie turque (XIIIe-XXe siècle), Paris, Gallimard, 1968, 1994.
* Poèmes, dans Oluşum / Genèse n°48-49-50, Nancy, 1997.
* Poème (« Vers quatre-vingt quinze... / Doksan beşe doğru... »), dans Oluşum / Genèse n°101, Nancy, 2006.
[TURQUIE] (Istanbul, 1867 – 1915). Tevfik Fikret. Poète, figure de proue du mouvement Edebiyat-i Cedide [Littérature nouvelle] et rédacteur en chef de la revue du groupe Servet-i Fünun [Le Trésor des sciences], il tenta de renouveler la poésie ancienne grâce à une certaine vision directe de la nature et des éléments pris dans la vie quotidienne ; comme Namik Kemal, il avait une haute idée de son rôle de poète, il aspirait au progrès social et combattit le traditionalisme du Sultan Abdulhamid II.
ANTHOLOGIES / REVUES
* Poèmes (« Istanbul sous la brume », « À une seconde près », « Vers 95... »), traduits par Nimet Arzık, dans Anthologie de la poésie turque (XIIIe-XXe siècle), Paris, Gallimard, 1968, 1994.
* Poèmes, dans Oluşum / Genèse n°48-49-50, Nancy, 1997.
* Poème (« Vers quatre-vingt quinze... / Doksan beşe doğru... »), dans Oluşum / Genèse n°101, Nancy, 2006.
"L'acceptation d'une croyance n'est-elle pas un couvercle mis sur cette peur, sur cette peur de n'être rien du tout, d'être vide ? Et pourtant un récipient n'est utilisable que lorsqu'il est vide et un esprit qui est rempli de croyances, de dogmes, d'affirmations, de citations est en vérité un esprit stérile, une machine à répétition."
(Jiddu Krishnamurti / 1895-1986 / La première et la dernière liberté / 1964)
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- Georges
- Général de division Virtuel
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- Inscription : lun. 1 mai 2006 08:00
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Re: Très beau poème de Tevfik Fikret
Très beau poème.
J'aime bien aussi Nazim Hikmet.
J'aime bien aussi Nazim Hikmet.
"La où l'islam passe, la civilisation trépasse" Ibn Khaldoun
"l' islam est une loi pour les pourceaux" Ibn Roshd
"Je suis le prophète du carnage. Je suis le rieur sanglant" Mahomet
"le paradis est à l' ombre des épées" Mahomet
Les peuples non civilisés sont condamnés à rester dans la dépendance de ceux qui le sont.
Et la civilisation, c'est l'Occident, le Monde Moderne, dont la Turquie doit faire partie si elle veut survivre.
Mustafa Kemal, discours de 1928
https://www.facebook.com/georges.hulot.18
"l' islam est une loi pour les pourceaux" Ibn Roshd
"Je suis le prophète du carnage. Je suis le rieur sanglant" Mahomet
"le paradis est à l' ombre des épées" Mahomet
Les peuples non civilisés sont condamnés à rester dans la dépendance de ceux qui le sont.
Et la civilisation, c'est l'Occident, le Monde Moderne, dont la Turquie doit faire partie si elle veut survivre.
Mustafa Kemal, discours de 1928
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Re: Très beau poème de Tevfik Fikret
Magnifique ..
J'aime la poésie .. c'est une touche de douceur dans un monde de brutes .. et même si les paroles sont dures la poésie permet de faire ressortir les vrais sentiments des gens
J'aime la poésie .. c'est une touche de douceur dans un monde de brutes .. et même si les paroles sont dures la poésie permet de faire ressortir les vrais sentiments des gens
- AliadArrakis
- Adjudant-chef Virtuel
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Re: Très beau poème de Tevfik Fikret
Très beau poème.
"L'esprit est comme le bois et la pierre. C'est comme si quelqu'un peignait de sa propre main des dragons et des tigres, et s'effrayait à leur vue."
Traité de Bodhidharma, Mélanges I, L'esprit créateur
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